Accoucher chez soi : bien s’y préparer

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Avant mon accouchement à la maison.

Tout d’abord si on m’avait dit il y a quelques années que j’accoucherais deux fois dans mon salon. Je n’y aurais pas pensé. Et pourtant… Aujourd’hui, je fais partie de cette infime minorité de femmes ( 0,14 % en France ) qui choisit d’accoucher à la maison. 910 femmes ont accouché chez elles en France sur 753 000 naissances, c’est très très peu.


Ce choix, je ne l’ai pas fait sur un coup de tête, il a été le fruit d’un cheminement personnel : un long travail d’introspection, nourri par des lectures, des rencontres, mais aussi traversé de doutes. Si aujourd’hui vous vous posez la question, ou si vous êtes simplement curieux·ses, alors cet article est fait pour vous. J’avais envie de tout vous raconter ici : pourquoi j’ai fait ce choix, ce qu’il implique concrètement dans la réalité, et surtout point essentiel ce qu’il m’a appris sur moi, sur la maternité, et sur la société.


Accoucher à la maison : Un choix qui vient de loin

Accoucher à la maison n’a jamais été une évidence. Pour ma première fille, j’y avais déjà pensé, mais je n’avais pas osé sauter le pas. Mon compagnon n’était pas à l’aise, et moi non plus à vrai dire. Mais après sa naissance, tout a changé. J’ai traversé un postpartum intense, j’ai revu mes priorités, j’ai questionné mes envies, mon rapport à la maternité, au corps médical, à la sécurité. Et, au fil des années, cette envie de vivre la naissance autrement s’est imposée.

Après mon accouchement à la maison

Ce n’était pas une envie farfelue : c’était vraiment une envie profonde. J’avais besoin de me réapproprier ce moment, de le vivre pleinement, dans un cadre intime, entourée des bonnes personnes. J’en parle en détail dans les épisodes 50 et 66 du podcast : ce besoin, il est né d’un vrai ras-le-bol de subir, de composer, de faire semblant.

Mais il a surtout été illuminé par la naissance de mon neveu américain, en 2013, à Minneapolis. C’était la première fois que je voyais ça. Ma soeur américaine venait d’accoucher dans l’eau, chez elle, et j’y étais par un hasard incroyable. Ce souvenir a transformé ma vision de la naissance.


Être vraiment accompagnée pour accoucher en toute sérénité

Je le répète souvent : accoucher chez soi ne veut surtout pas dire accoucher seule. Bien au contraire. Ce projet n’aurait jamais été possible sans Isabelle Deputier, ma sage-femme.

Elle m’a suivie du début à la fin, en mode « suivi global », et c’est grâce à elle que j’ai pu me sentir en totale confiance. Isabelle connaissait mon histoire, mes blessures, mon couple, mes angoisses. Elle savait aussi à quel point j’étais préparée, déterminée, mais lucide.


On a parlé de tout : des risques, des signes d’alerte, du transfert possible à la maternité. Rien n’a été laissé au hasard. Et je pense que c’est ça, la clé d’un accouchement à domicile serein : un accompagnement sur-mesure, dans la confiance et la connaissance mutuelle.

Et les chiffres dans tout ça ?

Je comprends qu’on puisse avoir peur. C’est d’ailleurs la première réaction que j’avais eue en entendant parler d’accouchement à domicile il y a 12 ans : « C’est dangereux, non ? ». Mais depuis 2018, grâce au travail incroyable de Floriane Stauffer-Obrecht et de l’APAAD, on a enfin des chiffres. Et ils sont très rassurants.

En 2019, sur 910 accouchements à domicile accompagnés, aucun décès maternel n’a été recensé, et tous les bébés sont nés vivants. Est-ce qu’il y a des risques ? Oui, comme partout. Est-ce qu’ils sont anticipés ? Absolument. Ces données sont précieuses, parce qu’elles permettent de sortir du fantasme et de poser un cadre clair, fondé sur la réalité.


Sortir des clichés (et ça fait du bien)

Avec La Matrescence, j’ai souvent eu envie de déconstruire les images véhiculées autour de la naissance : la femme passive, qui hurle de douleur, allongée sur le dos, le masque à oxygène vissé sur le nez…

La réalisatrice Camille Texeira l’a très bien montré dans son documentaire Accoucher autrement, qu’on a évoqué ensemble dans l’épisode 55. Ce film, comme mon propre parcours, montre que donner la vie peut être un moment de puissance, de douceur, d’intimité. Oui, accoucher peut être beau. Oui, on peut le vivre comme un moment heureux, à sa façon.

accoucher autrement

Le chemin reste semé d’embûches pour accoucher à la maison

accoucher dans l'intimité de sa maison

Je ne vais pas mentir : choisir d’accoucher à la maison, en France, c’est encore un parcours du combattant. Il y a peu de sages-femmes formées (elles étaient 65 en 2019), peu de soutien institutionnel, et parfois beaucoup de jugements. À titre personnel, j’ai reçu des remarques très dures de la part de certains professionnels à l’hôpital. En d’autres termes c’est comme si je mettais en danger mon bébé, comme si j’étais inconsciente.


Heureusement, j’avais les épaules pour encaisser et ce n’est pas le cas de tout le monde. Et c’est précisément pour ça qu’il est urgent de mieux encadrer, reconnaître, soutenir ce choix. Il ne devrait pas être marginal. On doit le respecter, l’encadrer et le proposer en toute transparence.

Accoucher chez soi, c’est pour qui ?

Ce n’est pas pour tout le monde, et c’est totalement OK. Il faut :

  • Une grossesse physiologique, sans risque identifié
  • S’informer, se faire accompagner et bien s’entourer.
  • S’inscrire dans une maternité, au cas où un transfert serait nécessaire.
  • Être en accord avec son ou sa partenaire (ou du moins entendue)
  • Savoir que le confort de la maison n’exclut pas la vigilance médicale
  • Et surtout… en avoir profondément envie

Ce qu’il faut garder en tête

Accoucher à la maison, ce n’est pas un caprice. Ce n’est pas non plus une posture « anti-hôpital ». C’est une autre façon de vivre la naissance. Une manière de se recentrer sur soi, sur son bébé, dans un cocon connu, sécurisé, avec les bonnes personnes autour.

Il faut dire que c’est un chemin de reprise de pouvoir. Une façon de dire : « Je suis capable, je me fais confiance, et je fais confiance à la vie. »

Voici les 4 épisodes qui ont inspiré cet article, pour approfondir le sujet : bonne écoute !

10 questions super fun pour dresser le portrait du type de parents que vous êtes ! Amusez-vous !

Vous en apprendrez surement un peu plus sur vous.

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