Épispde 163 – Comment j’ai changé de vie pro après l’arrivée de mes filles

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Aujourd’hui et la semaine prochaine, à l’approche des cinq ans du podcast, je vous parle de mon changement de carrière, de trajectoire pro et comment tout ça s’est opéré sur les sept dernières années.

Mais d’abord, j’avais envie de faire un petit tour d’horizon de l’impact des femmes sur le marché du travail. Quels sont les chiffres aujourd’hui en 2024 ? Où est-ce que ça en est ? Est-ce qu’il y a une égalité vers laquelle on tend ou non ?

Dans cet épisode, je vous raconte ma transition entre journaliste en CDI à la télé et solopreneur à la tête d’une micro-entreprise, rendez-vous la semaine prochaine pour la suite. 

LES LIENS DE L’ÉPISODE

Articles cités :
https://www.lemonde.fr/emploi/article/2024/02/08/le-difficile-retour-au-travail-des-cadres-apres-un-conge-maternite_6215363_1698637.html 
https://www.insee.fr/fr/statistiques/6453768?sommaire=6453776
https://corporate.apec.fr/home/espace-medias/page-14.html 
https://www.insee.fr/fr/statistiques/6047733?sommaire=6047805 
https://www.insee.fr/fr/statistiques/3303378?sommaire=3353488#:~:text=En 2016%2C en France hors,à 8 points en 2016
https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/opinion-les-femmes-doivent-encore-choisir-entre-carriere-et-maternite-1405135

Podcast mentionnés : 
Génération XX 
Le spotlight


TRANSCRIPTION DE L’ÉPISODE 

Les femmes dans le marché du travail

Alors déjà, selon les dernières données de l’INSEE qui date de 2020, les femmes des générations récentes sont maintenant plus diplômées que les hommes, ça je crois qu’on le sait. Elles sont en particulier de plus en plus souvent diplômées du supérieur long. Et en 2016, les chiffres datent quand même de quasiment 8 ans maintenant, 32% des femmes de 25 à 34 ans sont dans ce cas contre 26% des hommes dans cette classe d’âge. Donc les femmes entre 25 et 34 sont plus diplômées que les hommes du même âge.

Et donc on se dit que leur taux d’emploi doit être égal ou supérieur à celui des hommes. Ben non, ça marche pas comme ça. Puisque, toujours selon l’INSEE en 2020, ça date de 2020, les dernières dernières data concernant le travail, en France, hors Mayotte, 67,6% des femmes de 15 à 64 ans participent au marché du travail, contre 74,5% des hommes de la même classe d’âge.

Notons quand même que depuis 1975, l’écart de taux d’activité entre les femmes et les hommes s’est considérablement réduit. Il est passé de 31 points en 75 à 8 points en 2016. Ça mériterait qu’il y ait un tout petit peu plus de data aujourd’hui en 2024 pour une simple et bonne raison que l’impact du Covid et donc des confinements a été beaucoup plus ressenti chez les femmes que chez les hommes.

Chez les femmes aux États-Unis, par exemple, les data, c’est des millions de femmes qui ont perdu leur travail contre des centaines de milliers chez les hommes. Donc voilà, il y a une énorme disproportion sur l’impact des carrières des femmes avec le Covid. En France, c’est un petit peu différent parce qu’on a beaucoup plus d’aide. Vous connaissez le marché du travail français américain. On ne peut pas tout à fait comparer, mais ce serait intéressant de voir également l’impact quatre ans après sur la carrière des femmes parce que c’est forcé qu’il y en a eu après le Covid-19 et les confinements successifs.

Donc les femmes travaillent de plus en plus mais pas à la même hauteur que les hommes et l’écart vous le savez se creuse majoritairement lorsque les femmes accueillent leur premiers enfants. L’autre donnée intéressante, c’est l’écart de salaire qui reste de 24 % entre hommes et femmes. Alors, il y a une partie qui peut être imputée au taux horaire parce que plus de femmes prennent soit des congés parentaux, soit se mettent à mi-temps que d’hommes. Mais il y a une grande partie qui n’est pas imputée au volume horaire, mais bien à l’inégalité salarielle qui est très, très lente à se résorber.

Donc vous avez là déjà le paysage du marché du travail français en fonction de votre genre dans les années 2020. Alors je ne fais pas exception à tout ce qui est décrit dans les statistiques puisque moi je suis diplômée, bien plus diplômée que mon mari, par exemple même si je vous arrête tout de suite pour moi c’est pas ça la valeur, en tout cas dans les stats je rentre dans cette frange là, je suis un bac plus 5, j’ai un master de journalisme. Et pourtant, je suis celle qui me suis arrêtée beaucoup, beaucoup, beaucoup plus longtemps de travailler que lui à l’arrivée de nos enfants. Ça d’ailleurs a créé énormément de tensions entre nous. Et ça a créé quoi ? Surtout des très grosses disparités de salaires. Oui, on ne travaille pas dans le même domaine, mais on avait un niveau de salaire à peu près cohérent avant l’arrivée de notre fille, à peu près à égalité. Et ensuite, ça a explosé pour lui et pas pour moi.

Et ne vous inquiétez pas, mon objectif 2024, c’est de rattraper. Non, c’est pas vrai. Mais c’est vrai que c’est une composante à prendre en compte et on le sait très bien puisque c’est pour ça que la plupart des femmes vont choisir de s’arrêter au moment d’avoir des enfants, en tout cas de prendre le congé parental parce que quand on est en couple, celui qui a le plus gros salaire, il y a moins d’appétence à confier cette mission d’élever les enfants à celui qui gagne le plus gros salaire. Donc on est sur un système qui se mord l’accueil, on le sait tous très bien malheureusement.

Démarrer en CDI

Alors, je vous raconte moi mon changement de vie pro. Pas 360, mais quand même, je suis passée de diplômée d’un master de journalisme avec un CDI à la télé à chef d’entreprise aujourd’hui avec plein d’autres casquettes. Je vais vous emmener avec moi dans ce petit voyage qui a duré sept années. Aujourd’hui, je vous parle des deux premières parties et la semaine prochaine, je terminerai par les deux dernières et jusqu’à aujourd’hui en 2024 où j’en suis et on va parler finance parce que souvent avec les femmes on n’arrive pas à parler d’argent et aujourd’hui je veux vous parler d’argent.

Donc en 2017 quand j’attends l’arrivée de ma première petite fille, j’ai dans l’idée de continuer ma vie pro de manière complètement similaire. Jamais mais alors vraiment jamais je ne pense que l’arrivée de ma fille va perturber ma carrière pro. Je rigole parce que vous savez tous le résultat. Je suis enfermée dans une vision qui est très déconnectée de la réalité de ce que c’est d’être parent et de jongler avec sa carrière. Dans mon entourage pro, il y a 98 % d’hommes. Oui, je travaille à la télé dans le milieu du sport. Tous ont des enfants, vraiment tous. Tous travaillent chaque week-end. Tous partent en déplacement régulièrement, parfois pendant de longues périodes, de longues semaines. Et aucun ne se sent montrer une quelconque difficulté à jongler entre la vie pro et la vie perso. Du coup, je me dis mais pourquoi ce serait différent pour moi dans ces cas-là ? J’ai envie de pleurer quand je vois la naïveté avec laquelle j’ai abordé cette problématique. En même temps, j’ai beaucoup de compassion pour la Clémentine de 29 ans de cette époque parce que je ne pouvais pas savoir, c’est normal. Comment est-ce que j’aurais pu envisager la chose différemment ? Donc dans le journalisme sportif, oui c’était ça mon métier, je vous le rappelle avant, j’étais journaliste présentatrice sur France Télévisions, je courais les très grands événements de sport, que ce soit le tournoi des six nations, on y est en plein dedans en ce moment, que ce soit Roland Garros, les Jeux Olympiques, j’ai fait les Jeux Olympiques de Rio. En fait, dans ce milieu-là, dans ce monde-là et pas que sur ma chaîne, pas que sur France Télévisions, peu de femmes tiennent des postes à responsabilité et peu de femmes qui sont à l’antenne ont plusieurs enfants. La plupart, elles viennent d’avoir un enfant, elles ont eu un seul et il n’y a pas eu de grande fratrie derrière. C’est la réalité de ce milieu-là, je peux vous la citer, je la connais par cœur. Ce qui veut dire que moi, quand je tombe enceinte, ça fait peu de temps que des femmes comme moi occupent des postes avec une grosse exposition, avec des déplacements à gogo comme c’était mon cas. Donc, j’ai un panel très restreint d’exemples. Ce n’est pas forcément le cas dans toutes les professions, peut-être que vous, dans les milieux dans lesquels vous travaillez, il y a plein de femmes, peut-être d’ailleurs vous travaillez dans un milieu majoritairement féminin, donc il y a des conversations autour du fait de devenir parent, de gérer la place de la vie familiale avec la vie pro. Moi, ces conversations-là n’existent pas. Moi, j’ai même des confrères qui disent sans sourcilier que ça les fait chier de ne pas travailler le week-end parce qu’ils ne savent pas quoi faire avec leurs enfants, ils s’emmerdent. D’autres qui n’envisageraient même plus de ne pas travailler le week-end parce que ça veut dire être présent à la maison, ils n’ont pas envie. D’autres qui adorent l’équilibre de vie qu’ils ont où ils sont en déplacement très souvent. Bon bah tout ça, ça repose sur quoi ? Les épaules de leurs femmes puisque la plupart à ce moment là sont mariées et beaucoup vont divorcer dans la quarantaine d’ailleurs. Je pense que c’est… Je comprends. Aujourd’hui, un petit peu la cause a effet. Bref, c’était pas le sujet. Mais donc, j’ai un panel restreint d’exemples, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Et en même temps, il y a une très grande solidarité entre nous, les femmes de ce milieu qui travaillons sur plein de chaînes différentes. Sauf que, il y a beaucoup de disparité dans nos situations. Aucune de nous ne fait exactement le même métier, n’a exactement la même exposition, n’a exactement les mêmes horaires, les mêmes contraintes. Nous, c’est difficile de se faire un avis en disant c’est ce à quoi je vais être mangée.

J’allais un peu vers l’inconnu avec moi, mon modèle masculin de ça doit se passer comme ça et ça va se passer comme ça pour moi.

Non, c’est pas vrai. Quand j’accouche, j’ai planifié en avance mon retour au travail et je bénéficie donc de 14 semaines après la naissance de ma fille pour retourner au travail. J’ai de la chance, j’ai 4 semaines en plus que la plupart des gens dans les entreprises, simplement parce qu’on a le droit à un congé allaitement, donc on a le droit à prendre 4 semaines de plus. L’avantage de travailler dans une très grosse boîte, c’est qu’il y a quand même des acquis sociaux importants. Même si je le dirais jamais assez, pour moi, 14 semaines, c’est pas assez, mais je sais que c’est pas le cas, la sensation de tout le monde, mais pour moi, oui.

Le post-partum en entreprise

Donc à mon retour de congé maternité, je suis censée co-présenter une très grande émission connue du service public, mais clairement, il n’y a rien qui se passe comme prévu. Je ne vais pas revenir en détail dessus, ça a fait la une de l’équipe. Il y a un documentaire qui s’appelle « Je suis journaliste, je ne suis pas une salope », signé Marie Portolano, qui a été diffusé sur Canal, qui raconte cette histoire-là et plein d’autres de mon milieu. Mais la réalité, c’est que moi, je suis en très grande souffrance à l’approche de ce retour au travail. J’aurais besoin de beaucoup plus de temps avec mon bébé, ce que je viens de vous dire. Et surtout, les conditions dans lesquelles je suis censée revenir ont changé et de manière préoccupante. J’ai plein de petits indices avant de mon retour au travail qui me font comprendre que ça va mal se passer. Donc j’angoisse, ça ajoute à ma fragilité, ça ajoute à ma difficulté à me réadapter à mon travail. Bref, je le sens, je me suis faite avoir sur le deal de départ dans le taf. Ajouté à ça, il y a l’ambiance de travail qui s’est notablement dégradée pendant les mois où j’ai été en congé maternité, donc quand je reviens, ambiance lourde, pesante, on sent que ça ne va pas super fort à la rédac. Je me sens en décalage complet avec tout mon milieu professionnel qui est très masculin et loin vraiment loin de ma réalité de jeune maman et de mes préoccupations et sur ça je ne leur veux pas je veux dire le décalage il est réel mais il n’a pas été accompagné et ça demande d’être formé ça demande de se préoccuper un peu des autres quand on doit accompagner les femmes qui reviennent au travail

J’ai aussi pris quelques mois auparavant la décision de repartir vivre à Bordeaux et donc je fais des allers-retours entre Paris et Bordeaux chaque semaine, on est en 2018, la LGV est arrivée en 2017 donc ça me prend beaucoup moins de temps que ça ne l’aurait pris un moment mais c’est fatigant et c’est difficile pour moi d’être loin de mon bébé par contre je sais que c’est important et nécessaire mon équilibre perso de ne plus vivre à Paris. Je ne supportais plus cette vie. J’avais besoin de partir vivre à Bordeaux. J’ai pris un risque en faisant ça. Je me suis privée de mon bébé pendant ses premiers mois quand je travaillais parce que je partais deux, trois jours par semaine. C’était très, très dur. Mais quand j’étais à mon travail dans des bonnes conditions, j’étais bien. Mais ce n’était pas le cas quand ça se passait mal, évidemment. Donc, au lieu de vivre un retour paisible et adapté, je suis sous pression d’entrer, avec beaucoup de stress. On ne va pas se mentir déjà d’être nouvelle mère, c’est beaucoup de stress. Et donc, ben oui, je vis une discrimination qui ne me paraissait pas possible en 2018, en fait. Je tombe des nues aussi pour ça, parce que je me dis comment ? C’est pas possible, on n’en est pas encore là. Et si, on est encore là, en retour de congé maternité, en fait, c’est un grand classique. Et moi, qui suis au premier plan, qui suis visible, je le vis et ça bouillonne en moi en disant mais comment ça se passe pour toutes celles qui n’ont pas ma visibilité, en fait ? Vraiment, ça m’interpelle et ça me fait mal à l’intérieur. Je fais même une visite médicale obligatoire en retour de congé maternité où j’en parle au médecin du travail et il me dit, je ne suis pas étonnée, j’en vois tout le temps des cas comme ça. Mais lui, il dit ça d’un air désenvol comme si c’était normal. Alors, ça l’est pas. Mais en tout cas, dans sa pratique, il voit ça souvent. Je vous parle de ça parce qu’en plus dans un article du Monde qui est paru ce mois-ci en février 2024 qui s’intitule « Le difficile retour au travail des cadres après un congé maternité » parce que je dis est corroboré par des stats. Donc je cite une enquête de l’association pour l’emploi des cadres, moi je suis cadre à l’époque, pointe “les manquements organisationnels et psychologiques au sein des entreprises qui empêchent de prendre en compte le rythme de vie des mères de famille 71% des femmes s’estiment mal accompagnées lorsqu’elles reviennent au bureau après la naissance d’un enfant.” Je ferme la citation. 7 femmes sur 10 se sentent très mal accompagnées à leur retour au travail pour les cadres. Pourquoi je cite juste la partie sur les cadres ? Parce que ce sont souvent des gros postes avec un pouvoir de décision et qui ont de la pression, sûrement beaucoup de responsabilité au travail et qui sont très mal accompagnées, mal accueillies quand elles reviennent dans leur cadre professionnel. Là on met la lumière sur les cadres, je pense que c’est malheureusement la même chose chez les ouvrières, dans les métiers du soin, peu importe en fait votre secteur d’activité, il y a un vrai problème d’accueil des femmes au retour du travail. Donc moi je fais partie de cette catégorie là, d’être très mal accueillie, voire discriminée même à mon retour de congé maternité, et qu’est-ce que ça fait ? Ça crée une distance entre l’envie qu’on a d’aller au travail, de produire et d’être efficace, et ce qu’on nous demande en fait, c’est logique. Moi, ça me paraît naturel, quand on est mal accueilli, c’est difficile de donner le meilleur de soi-même. Et bien donc, qu’est-ce que je fais ? Comme beaucoup de femmes, je serre les dents. Il se passe plusieurs mois, plusieurs semaines pendant lesquelles je questionne mon avenir pro, mais plusieurs mois quand même, ça se traduit en plusieurs mois. Et c’est constant, c’est tous les jours. J’allais au travail en pleurant parfois, il faut quand même le noter. Mais on est toutes pareilles, on est face à une réalité financière où on ne peut pas partir du jour au lendemain en claquant les doigts. Je le dis, à ce moment-là, je gagne, je me rappelle exactement les chiffres, à peu près 3 000 euros net par mois. Je viens d’avoir la première augmentation de ma carrière. J’ai 30 ans et je suis à la télé devant des millions de personnes. Je donne mon salaire parce que je sais que parfois on a un rapport disproportionné à ce que peuvent gagner les gens à la télé. Il y a eu une époque où il y a des gens qui gagnaient 15-20 000 d’ailleurs, je pense que certains en gagnent encore 15-20 000 euros par mois. C’était pas mon cas à France Télé, on rentre sur une grille âge expérience, donc je gagne 3000 euros net par mois et donc ça me prend beaucoup de temps. Et donc ça me prend beaucoup de temps avant de me dire, OK, c’est probable que je sois capable de réussir un jour à gagner exactement ce montant-là. C’est pas inatteignable. Dans les milieux parisiens, il y a plein de gens qui aiment beaucoup plus que 3000 euros par mois. Quand on vit en province, c’est une autre affaire. Mais donc, en 2018, je me dis quand même, OK, si tu pars, j’hésite, ce n’est pas la mer à boire. Peut-être que tu vas réussir à gagner cet argent-là toi-même. Et c’est important. C’est pour ça que je parle de chiffres, parce que c’est important dans mon questionnement sur mon avenir pro. Parce que l’argent, c’est le nerf de la guerre. C’est quand même une des premières choses qui rentre en compte. Je n’attends pas de mon mari qui me finance absolument pas. On fait tous 50-50 à cette époque-là. J’ai aucune velléité de faire une pause et que ce soit lui qui ne paye vraiment pas. D’ailleurs, pile à ce moment-là, on signe notre prêt au moment où je décide de partir, de quitter mon CDI. Donc j’ai une autre pression, on sait que maintenant il faut rembourser le prêt parce qu’on fait construire une maison. Donc au moment où je commence à me questionner où c’est difficile. On va dire que l’attitude de mes supérieurs n’est pas à la hauteur et évidemment petit à petit mon intérêt pour mon travail s’évapore. Je tiens à le préciser aussi, j’ai annoncé que je me sentais mal, que c’était difficile, que ce n’était pas normal ce qui m’était arrivé. Plusieurs fois j’ai alerté ma direction, plusieurs fois j’en ai parlé et rien n’a vraiment été fait ou en tout cas on m’a demandé de pas trop en parler, de serrer les dents parce que c’était normal et que dans le milieu dans lequel j’évoluais c’était comme ça que ça se passait. C’était pas ma vision des choses. Donc moi je me suis pas sentie respectée. Le rythme de travail auquel j’aspirais à ce moment là, mais c’était d’avoir sur la semaine une journée de télétravail pour pouvoir profiter de ma fille et d’avoir cet équilibre pro perso. On est en 2018. Et en 2018, demandez ça. Une journée de télétravail, c’était très mal vu. Surtout parce que j’avais précisé que c’était pour passer du temps avec mon bébé. Là, on m’a dit surtout pas, faut pas que tu dis ça, c’est pas possible. Alors que c’est le but du télétravail. J’avais déjà lu à l’époque les études sur les semaines de quatre jours des pays du Nord. Je savais l’impact du présentéisme français où on demande d’être tout le temps là alors que ça n’a aucun intérêt. Dans certains secteurs de métier, on est bien d’accord que si vous faites du soin, vous êtes obligé d’être là à des horaires avec des patients. Ce n’est pas le cas dans mon métier. Et donc, il y a eu beaucoup de tensions autour de ce jour de télétravail que je demandais parce qu’on considérait que je ne faisais pas mon travail et que c’était pas correct de vouloir télétravail. On est en 2018, la pandémie est passée par là, 2020 aujourd’hui, c’est encouragé même dans mon métier de faire du télétravail.

Bref, en juin 2018, au retour d’un voyage aux États-Unis, j’ai ce déclic qui me manquait et je dis c’est plus possible. Je prends la décision de quitter mon CDI que j’avais signé quatre ans auparavant. La réaction autour de moi, pas de ma famille, mais je veux dire des gens de mon milieu, mais c’était une grande malade un CDI à France Télévisions, c’est pour la vie, tu peux pas quitter un truc comme ça, l’herbe elle est pas plus verte ailleurs, jamais tu vas réussir, bon bref, que des choses négatives, mais moi je pouvais plus, c’était plus possible. À ce moment-là, j’ai absolument aucune idée de ce que je vais faire. Vraiment, c’est un grand flou. Je sais juste que je ne peux plus continuer cette aventure et que j’ai envie de me créer une vie bien plus en adéquation avec mes besoins familiaux, mes besoins personnels.

Donc je passe l’été à travailler sur France 2 et puis je fais mes adieux sans que personne ne le sache dans le grand public, je parle, ni dans les médias. Après les championnats d’Europe d’athlées à Berlin, l’expérience elle est magnifique. Je suis libérée donc je suis bien plus à l’aise à l’antenne parce que je sais que je pars et je suis très heureuse de cette décision. Donc ça, c’est tout ce qui m’a mené à changer d’horizon pro.

Clairement, c’est l’arrivée de ma fille. C’est peut-être que je l’aurais fait, ce changement pro. Plusieurs années plus tard, j’aurais mis du temps à voir que j’étais pas en adéquation avec ce que me proposait ce travail, avec les valeurs que ça véhiculait, avec la façon d’organiser le travail. Devenir mère ça m’a vraiment dit c’est plus possible ça m’a fait prendre conscience que j’étais malheureuse dans ce cadre là et pourtant j’étais devant des millions de gens à la télé, j’ai un travail dont beaucoup de gens rêvent mais ça fait pas tout ça fait pas tout et j’étais plus capable d’encaisser ce rythme de vie et je me suis surtout dit si j’apprécie pas le faire, je ne vais pas rester ici et être aigris. Je préfère que quelqu’un qui aime, le fasse et profite des avantages que peut donner ce métier plutôt que d’être celle qui râle en permanence. Et j’étais en train de devenir celle qui râle en permanence et qui voit tout avec des lunettes de la négativité et qui n’apprécie plus rien, même des moments sympas qu’il n’apprécie plus. J’ai seulement réussi à le faire la dernière semaine de travail où j’étais à Berlin pour les championnats d’Europe d’athlètes, c’était un moment magique pour moi. J’en garde un très bon souvenir et c’était la dernière fois où j’ai fait de l’antenne à France Télévisions. J’en ai fait d’autres depuis et c’était génial mais je n’ai plus… cette envie de me dire ça va être ça ma carrière.

L’entreprenariat

Aujourd’hui, j’ai choisi autre chose et j’en suis tellement heureuse. Donc, la deuxième partie de cet épisode dont j’ai envie de parler, c’est pourquoi j’ai changé aussi, c’est parce que j’ai eu cette envie très profonde de créer une vie calquée sur ce modèle de liberté qu’on nous vend avec l’entrepreneuriat. Et c’est fait vraiment partie de la première raison pour laquelle j’ai voulu être à mon compte, d’avoir cette liberté de m’organiser professionnellement parlant, de n’avoir plus les contraintes de toute une machine parce que nous c’était 10 000 salariés donc franchement il y a des contraintes inhérentes au bon déroulement de la vie de cette entreprise et c’est normal mais j’avais plus envie de ça.

Donc moi, je me suis d’abord imaginée solo-preneur avec vraiment aucune ambition particulière, juste de reprendre cette liberté. Donc, septembre 2018, la rentrée des classes 2018, je me prends en main parce que ça y est, je suis libérée de mon CDI et je ressens cette liberté immense qui m’envahit. J’ai quitté mon CDI et j’ai trois mois financièrement devant moi pour voir venir. J’ai négocié trois mois avec mon ancien taf et je sais que c’est un luxe donc j’ai jusqu’à décembre de 2018 pour garder mon salaire de France Télévisions et voir ce que je vais en faire et ce que je vais faire.

Je sais pas si ça vous a déjà fait ça mais moi j’avais jamais penser être quelqu’un de créatif, parce que je dessine pas forcément très bien, parce que je suis pas portée sur les arts, et dans ma tête c’était ça, être créatif. Mais en partant d’un métier où j’avais pas la main sur mes idées, je me suis rendu compte d’un coup, mais vraiment j’ai cette sensation très radicale et physique que le brouillard se levait enfin et que je pouvais laisser libre cours à tout ce qui me faisait envie. En fait, j’avais mille idées à la seconde. J’avais vraiment plein de choses qui me venaient à l’esprit et plein de potentialités. Pour moi, le monde s’ouvrait et ça allait aller. Donc pendant les premières semaines où je suis libre de pointer au travail, on m’impose pas d’emploi du temps, mais je profite de ma fille, elle n’a que un an à cette époque, elle est gardée en crèche, mais je suis beaucoup plus présente pour elle que je l’ai été les premiers mois de sa vie, parce qu’entre trois mois et neuf mois, j’ai été absente deux à trois jours par semaine, c’était très dur.

Et puis dans un coin de ma tête, j’ai un petit projet qui me rit, pas celui du podcast encore, j’en ai créé un dans le sport, je vous en parlerai après, mais celui d’un lieu pour les parents. Je passe du temps vraiment à élaborer ce projet, je demande même un rendez-vous à la mairie de Bordeaux pour en discuter avec eux, donc j’ai toute une fiche dans mon ordinateur où j’ai fait un projet assez poussé autour de ça. Je lis beaucoup autour de la parentalité, je m’intéresse à tout ce qui touche autour de la réalité du marché du travail, autour des parents, des lieux d’accueil, de comment on perçoit la famille dans l’espace public, dans les cafés, dans les lieux, dans les salles de sport, ça m’intéresse vraiment. Et pendant mon voyage à Minneapolis, là en juin 2018, où je prends la décision de partir, j’avais même visité un lieu qui ressemblait beaucoup à ce que j’avais en tête, donc ça me faisait me dire, ok, c’est possible, il y a peut-être un modèle pour moi à trouver pour la France, à l’adapter avec notre culture, nos exigences. Donc vraiment, je lis tout ce qui touche à ce nouveau monde en anglais et donc c’est à ce moment-là que je découvre le mot la matressance et que je comprends que le mot matressance est inconnu en France et qu’il faut que ce concept arrive dans les oreilles du plus grand nombre. Vraiment, j’ai cette conviction profonde que ce mot va changer la vie de plein de gens et qu’on a besoin de le faire connaître.

Donc en mars 2019, j’avance un peu, je ne sais toujours pas comment je vais vivre financièrement parce que ça fait trois mois maintenant que je suis à mon compte. J’avais un peu d’argent de côté et j’ai commencé à faire des piges. J’écoute à fond Génération XX de Siham Jibril. Je ne sais pas si vous avez déjà écouté ce podcast qui est magnifique, mais qui s’est arrêté à l’épisode 100. Siham, elle a décidé d’en faire que 100. C’était d’interviewer des femmes entrepreneurs et de comprendre tout ce qui s’est joué derrière l’entrepreneuriat féminin. Et ça me passionne parce que je vois qu’il y a d’autres façons de faire, d’autres voies. Moi, j’ai un master de journalisme. Vraiment, je voudrais insister là-dessus. Je n’ai aucune connaissance en business, aucune connaissance en quoi que ce soit qui touche l’économie, la façon de voir l’entrepreneuriat. Vraiment, je ne sais rien. Je ne sais même pas faire un document Excel. J’ai zéro notion de quoi que ce soit, donc je pars de très, très loin. Et me nourrir via ce podcast, ça me fait beaucoup de bien. Et donc, je décide de lancer le podcast La Matressence et je vous le disais en parallèle j’avais déjà lancé en décembre 2019 le podcast Le Spotlight qui est sur le sport où j’interviewe des grands et des grandes sportives et j’aimerais un jour peut-être le reprendre ce podcast parce que c’était passionnant d’aller chez les sportifs et sportives et les interviewe chez eux et parler de ce qui fait qu’on voit un peu derrière le spotlight. Le spotlight, c’est quand vous les voyez performer, mais il se passe quoi derrière ? Et franchement, c’était fascinant. Mais du coup, ça me donne la conscience que c’est possible de lancer un podcast. Je sais faire maintenant, j’ai testé, donc je peux me dire, allez, je me lance pour faire le podcast la maîtresse. Pour être très transparente sur le plan financier, parce que je vous ai dit que je serais transparente là-dessus. Je ne touche pas le chômage alors que j’ai demandé une rupture conventionnelle qui, après moult négociations, m’avait été accordée. Pourquoi je ne touche pas le chômage ? J’ai envie de dire comme une teubée parce que je n’ai aucune connaissance sur le sujet à ce moment là et qu’au lieu de le prendre je me dis mais non c’est bon je vais y arriver toute seule j’ai pas besoin j’ai la sensation ça va me faire baisser mes revenus si je prends le chômage alors qu’aujourd’hui je sais que quand tu lances une entreprise tu as le droit de mettre de côté enfin bref il y a plein d’aides qui sont là et je l’ai pas fait comme il fallait j’ai vraiment été zéro. Mais bon, je m’en suis sortie. Donc on va dire que c’est pas grave, ça m’a appris quelque chose. Mais si je devais refaire, je ferais différemment et je prendrais le chômage vraiment. Je prendrais cette aide pour construire mon entreprise. C’est une erreur que je n’aimerais pas refaire à nouveau. J’avais pas les connaissances, c’est comme ça.

Donc pour vivre, comment je me débrouille, je présente des événements à droite à gauche dans mon secteur le sport pour des entreprises et je pige une quinzaine de week-ends par an sur une chaîne cryptée. Donc il y a une partie qui est très très rémunératrice, on va pas se mentir quand je présente des événements pour des entreprises c’est très très bien payé mais il faudrait que j’en fasse beaucoup pour que je puisse être tranquille et à ce moment là c’est pas encore le cas. Et comme dans l’entrepreneuriat, souvent, c’est difficile de prévoir l’année qu’on va avoir. Au début 2019, je galère vraiment financièrement et je me refais la cerise sur la fin 2019. Et donc, je comprends un peu mon modèle aussi, c’est que souvent, là où je gagne le plus d’argent, c’est septembre, décembre, et qu’il y a d’autres moments plus creux dans mon année. Donc ça, c’est une leçon que je tire quatre ans après. Sur le moment, je m’en rends pas compte et c’est stressant. C’est une période, franchement, difficile que je traverse moralement avec beaucoup de déceptions de la part de mon ancien travail, vraiment je peux pas en parler mais il y a des choses absolument… Comment je peux le dire ? Anormales qui se sont passées à ce moment-là. Donc c’est difficile pour moi. Et l’idée de lancer un autre podcast, en gros, je le sais, c’est avant tout un moyen de sortir de ma morosité et de parler de sujets, par contre, qui me passionnent fois mille et qui n’ont rien à voir avec mon milieu de départ, donc qui me sortent de cette spirale un peu négative dans laquelle je me suis mise. Puis il ne faut pas oublier qu’à ce moment-là, ma fille a à peine deux ans, donc je suis encore dans le dur du postpartum, parce que si on le dit vraiment, ça dure trois ans le postpartum. D’ailleurs, quand je lance le podcast, ma fille a 19 mois exactement, donc elle est encore petite, c’est encore difficile, et je découvre, je tatonne ce que c’est d’être mère à ce moment-là. Donc, il y a quasiment cinq ans, jour pour jour, aujourd’hui, je lance La Matrescence avec un petit objectif, celui de faire connaître ce terme et d’aider les familles à accueillir cette période de transformation de manière beaucoup plus sereine. Je ne sais pas comment je vais m’en sortir, mais je sais que je vais y arriver. Je suis du genre à aimer, à sauter dans le vide, à ouvrir grand les bras et ressentir cette chute libre sans avoir aucune idée de ce qui va m’attendre. Ça fait partie de mon caractère. J’ai toujours eu une âme de leader et je sais au plus profond de moi que l’entrepreneuriat est fait pour moi. Et cette liberté tant promise par l’entrepreneuriat, je la veux. Je suis désormais mère, je ne veux plus travailler tous les week-ends, je veux être là à 17h pour aller chercher ma fille et décider de ce que va être ce fameux équilibre qu’on cherche toutes et tous. Et je veux pouvoir le trouver moi-même, je ne veux plus qu’on me l’impose.

Donc fin 2019, le podcast rencontre un succès grandissant, faut le dire, je suis passionnée par ce que je fais avec ce podcast. J’atteint une petite stabilité financière, donc grâce à mes piges, et les autres événements. Donc je passe une année 2019 finalement pas trop mauvaise. Pour vous donner un ordre d’idée sur mon chiffre d’affaires, en 2019, j’arrive à faire 50 000 euros de chiffre d’affaires. Il faut enlever 24 % de charge à ce moment-là. Sauf que ça ne vous fait cotiser pour rien, c’est-à-dire que si je veux un deuxième enfant, je n’ai pas de filet qui va m’aider à traverser cette période de creux financiers. Donc tout ça, c’est à remettre en perspective.

Oui, ça fait quand même beaucoup d’argent, on est d’accord, j’ai aucun souci là-dessus, mais ça fait moins que ce que je gagnais avant. Et surtout, ça ne prépare pas pour une deuxième maternité. Voilà comment ce que ça se décrypte financièrement pour moi à ce moment-là.

Et en revanche, par contre, je me dis que ça va le faire même si je ne gagne absolument rien avec le podcast pour le moment. 2019, c’est une année zéro financière pour le podcast, je l’ai lancé en mars, donc c’est vraiment les débuts. Il me faut une année entière avant de pouvoir commencer à gagner de l’argent, à générer du revenu avec ce podcast. Et donc c’est pour ça que je vous parle de deuxième enfant parce que c’est à ce moment-là, en décembre 2019, qu’on décide de faire un deuxième enfant. Et là, je tombe enceinte et le monde s’arrête. Et le monde ne s’arrête pas parce que je tombe enceinte, mais parce que le Covid 2019 vient de faire son entrée dans nos vies.

Croire en soi quand le monde est instable

Nous sommes début 2020 et tout mon modèle économique s’effondre pour l’année. Je ne peux plus présenter d’événements, ni faire de piges, tout est annulé. Je suis enceinte avec une micro-entreprise, une activité à l’arrêt et un podcast non rémunérateur.

Ça s’annonce plutôt mal pour moi, j’aurais pu paniquer, me dire que j’allais couler, il fallait très vite que je retrouve un taf, mais bizarrement c’est pas mon état d’esprit du moment. Au contraire, je me sens apaisée, je suis à la maison, je ne bouge plus, je profite de ma famille et de mon mari alors que c’était pas du tout le cas les années précédentes.

J’aime profondément cette vie que je suis en train de me créer, alors je patiente et je crois en moi. De toute façon, on ne va pas se mentir, je suis lucide, je n’ai pas vraiment le choix. Qui va embaucher une femme enceinte pendant la pandémie ? Personne. Donc je sais que je ne peux compter que sur moi-même.

Et ça, c’est une force que j’ai en moi, je sais, et pourtant, je vous le dis, je suis enceinte de mon deuxième enfant, le monde est instable, mais je sais que ça va le faire. Pourquoi ? Simplement parce que j’ai beaucoup étudié le marché américain sur les podcasts, je suis entourée d’un groupe de podcasters et podcasteuses que je salue, parce qu’il y en a certains qui écoutent, qui s’appellent les mutants et qui me donnent beaucoup, beaucoup de force et qui m’aident à naviguer dans ce milieu du podcast, et donc je me dis que ça va le faire.

Voilà, je vous ai raconté ma transition entre journaliste en CDI à la télé et solopreneur à la tête d’une petite micro-entreprise et qui va pivoter à l’année 2020 son business model, sa façon de gagner de l’argent et qui va donc créer tout un écosystème autour de la matrescence. Je parle de moi à la troisième personne, j’adore.

Si vous voulez la suite de cette aventure professionnelle où je vous parle un peu plus en détail de ce qui m’est arrivé, comment j’ai créé mon entreprise, les dessous de cette entreprise et je vous parlerai aussi un peu d’argent. Rendez-vous mardi prochain, la semaine prochaine. En attendant, prenez bien soin de vous. J’espère que ça vous a plu ce petit format.

Sur ma vie professionnelle, je sais que c’est le nerf de la guerre, dès qu’on devient parent, je l’ai vécu moi-même. Donc je vous envoie beaucoup de courage si vous traversez une période difficile dans votre travail. Mais vous avez des ressources en vous, soyez en sûr, on est toutes et toutes capables de se sortir de difficultés. Il faut prendre le temps, il faut bien se renseigner, mais vous pouvez le faire.

On se retrouve vendredi pour un autre épisode.

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