LIENS DE L’ÉPISDE
Le livre :
Être parent en pleine conscience, Jon Kabat-Zinn, Myla Kabat-Zinn
Les épisodes du Podcast :
Épisode 136 – 5 raisons de se déconnecter en tant que parents
TRANSCRIPTION DE L’ÉPISODE
Être parents en pleine conscience de Jon et Myla Kabat-Zinn, j’ai lu ce livre il y a maintenant 4 ans.
A l’époque j’étais mère d’une seule petite fille et j’étais calme et sereine dans ma parentalité.
J’avais trouvé le livre de Jon et Myla Kabat-Zinn formidablement réconfortant et doux.
Et puis je l’ai relu, 4 ans plus tard, avec un œil bien différent cette fois.
Les choses ont changé drastiquement dans ma vie. J’ai 3 enfants encore en bas-âge, très peu de temps pour moi, une capacité à partir dans les tours bien trop rapide à mon goût et une fatigue intense qui s’est installée au fil des années.
J’ai parfois la désagréable sensation que le temps passe trop vite et que je ne peux pas respirer 3 minutes pour apprécier ce que je vis et puis parfois c’est tout l’inverse, je me pose et j’observe mes enfants vivre, jouer, inventer et rire.
Pendant toute la période où mes 2 dernières filles qui ont 17 mois d’écart étaient encore des bébés, j’ai souffert de ce manque de temps immense pour moi. J’ai souffert de me sentir submergée en permanence et de n’être que dans le soin apporté à mes enfants au point de parfois il faut le dire, m’oublier.
Aujourd’hui le rythme est toujours intense mais plus comme avant. Il y a des pauses, des respirations et le livre Être parents en pleine conscience tombe à point nommé dans cette phase de ma parentalité.
Etre parents en pleine conscience est un livre que les auteurs ont écrit au milieu des années 90 et qu’ils ont réédité 18 ans plus tard avec un autre regard sur leur expériences.
Myla Kabat Zinn est infirmière de formation et a accompagné des naissances à l’hôpital et à la maison.
Jon Kabat Zinn est professeur émérite à la faculté de médecine de l’université du Massachusetts. Il est à l’origine de la démocratisation de la médiation en pleine conscience dans la monde occidentale.
Alors en quoi ce livre peut vous être utile.
Je vous donne les 3 points importants que j’ai retenus.
1.La parentalité comme métier
J’aime beaucoup le fait que les auteurs évoquent d’emblée la parentalité comme un métier. Il n’y a pas de cynisme dans cette déclaration mais bien la volonté de valoriser le travail colossal quotidien que vivent les parents.
Un métier ça s’apprend, ça demande des ajustements permanents et des compétences bien précises, dont celle de profiter du moment présent.
Tout le livre est axé sur cette pleine conscience.
Ok mais c’est quoi la pleine conscience dans les faits ?
Je vais vous lire la définition que Jon et Myla donnent au début du livre.
“La pleine conscience est la conscience qui naît d’une attention délibérée, dans le moment présent, sans jugement. On cultive la pleine conscience en affinant ses facultés d’attention à l’instant présent, puis en s’efforçant de prolonger cette attention de son mieux. Chaque fois que notre attention se laisse distraire, comme c’est inévitable, nous la ramenons à l’instant présent, inlassablement. Cela nous permet d’être beaucoup plus en contact avec notre vie tandis qu’elle se déroule.
On pourrait dire que nous apprenons à habiter notre propre conscience.”
En 2024 cette façon de voir la parentalité est d’autant plus importante que notre attention n’a jamais été aussi morcelée. Je ne vous apprends rien. Nos smartphones nous détournent du moment présent en permanence et nous empêchent de pouvoir vivre pleinement notre parentalité avec nos enfants.
Dans le premier épisode de la rentrée que j’avais enregistré qui parlait de 5 bonnes raisons de couper les réseaux sociaux en tant que parents, j’expliquais que régulièrement je coupais tous les weekends pour être avec mes filles, pleinement.
Et que l’été dernier j’avais désinstallé l’application pendant 6 semaines.
Essayez, vous verrez la différence dans la qualité de votre attention.
Quand vous faites cet exercice de pleine conscience, vous êtes capables de vous recentrer sur l’essentiel du moment, vos enfants.
Leur plus grand besoin est notre attention, notre capacité à être avec eux, à jouer et à les écouter.
La pleine conscience est un des outils fondamentaux de la parentalité.
Évidemment il ne s’agit pas de vouloir être parfait et d’être à 100% en permanence, personne ne le peut de nos jours.
Mais y faire attention, y mettre de l’intention est le signe que vous revenez à vous, votre corps et votre parentalité.
2.La prison que nous nous créons
En étant happé par notre quotidien de parents, on peut vite oublier la réalité dans laquelle nous vivons et créer ce qu’ils appellent la prison.
Par ce biais, on ne considère plus nos enfants comme des êtres humains à part entière, mais des êtres qui nous agacent, nous sollicitent plus que nous ne sommes capables d’encaisser et qui nous font parfois péter les plombs.
C’est humain et ça nous arrive à tous.
Mais dès lors qu’on reste enfermé dans cette prison mentale, cette façon de voir notre parentalité, on ne peut plus se concentrer sur l’apaisement et malgré on continue de contribuer au cercle vicieux de l’agacement.
Je prends un exemple de mon quotidien, quand mes filles mettent 20 ans à s’endormir, je me vois être très souvent impatiente, à m’agacer et à générer encore plus de stress envers elles.
Parfois j’arrive à faire un pas de côté et sortir de cette prison mentale que je me suis créé en acceptant que c’est comme ça et en me détendant.
Et quasiment à chaque fois qu’elles sentent que je me détends et que j’arrête d’être dure avec elle, elles s’endorment dans les 5 min qui suivent.
On a toutes et tous nos prisons mentales, à nous de les déceler et d’arriver à prendre le problème d’une autre manière ou de simplement reconnaître sans jugement qu’on n’en peut plus et que c’est trop pour nous. Avoir cette lucidité sur notre état actuel.
3. Il n’est jamais trop tard
J’aime les livres où il est écrit qu’il n’est jamais trop tard.
Parce qu’on peut se laisser déborder par toutes les injonctions que l’on reçoit, et je suis toujours très honnête, je sais que mon podcast peut en faire partie.
La peur de faire mal est inhérente au fait de devenir parents et d’élever des êtres humains.
Mais savoir qu’on peut réparer, qu’on peut à tout moment changer de vision, expérimenter autre chose et avoir conscience qu’on a fait comme on a pu à un instant T, soulage bien des relations.
Il n’est jamais trop tard pour démarrer la pleine conscience. Apprécier la petite main de notre enfant, le soleil sur notre peau, le rire précieux de notre tout petit, la petite attention de notre conjoint.
Tout ceci est de la pleine conscience.
Jon Kabat Zinn dit : la parentalité est une retraite en pleine conscience qui dure au minimum 18 ans quand tout se passe bien.
Savoir qu’on entre dans une retraite parentale qui va nous challenger, nous faire voir des parties de nous insoupçonnées, nous faire évoluer, nous apprendre des leçons, nous embarquer dans des tourbillons et nous procurer des instants de bonheur immenses, permet encore une fois de se décentrer de la difficulté que l’on peut vivre sur l’instant présent.
Et prendre ce recul ne signifie en aucun cas minimiser ce que vous pouvez ressentir. En revanche savoir que c’est une phase parmi une plus phase de notre vie, atténue ce sentiment d’impuissance et parfois de désespoir.
Ce livre est plein de douceur et de sagesse.
Je vous le conseille vraiment.
