Épisode 198 – Mes 3 erreurs en tant que mère, Clémentine Sarlat

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Ça va bientôt faire 7 ans que j’ai démarré mon aventure dans la parentalité.

7 années d’apprentissage et de grandes remises en questions. Quand je regarde en arrière j’ai de la compassion pour la Clémentine de 2017 qui démarrait cette nouvelle vie, cette matrescence.

Aujourd’hui j’avais envie de vous parler des 3 erreurs que j’ai faites en devenant mère.
Je suis sûre que vous pourrez vous y reconnaître. Et peut-être rire ou pleurer avec moi.
Si vous écoutez cet épisode en étant au début de votre parentalité, alors peut-être que cet épisode vous donnera des clés pour éviter certains pièges, réservés surtout aux femmes.

Ce n’est pas un exercice facile d’avouer ses torts, dame culpabilité n’est jamais loin dans la parentalité et c’est toujours très désagréable de reconnaître qu’on a mal fait, surtout avec ses enfants. 


Donc c’est parti pour mes 3 erreurs. 



Je n’ai pas demandé d’aide quand ça allait mal

La première chose qui m’est venue à l’esprit en écrivant cet épisode, c’est la détresse dans laquelle je me suis retrouvée et comment je n’ai pas su demander de l’aide à la hauteur de ce que cela méritait.
Je galérais avec cette transition du premier enfant. J’étais évidemment épuisée mais surtout déboussolée par cette matrescence.
Ma sage femme de l’époque m’avait donné le numéro d’une psy et j’y étais allée mais ça n’avait pas débouché sur un suivi à 3 mois postpartum.
J’étais rongée par l’anxiété, par la peur d’être séparée de mon bébé et par l’immensité de la responsabilité que cela signifiait de devenir mère. Avec le recul aujourd’hui, je sais que j’aurais dû être en arrêt. J’ai repris trop tôt le travail et ça c’est très mal passé. Mais je savais que le taff était en train de me la faire à l’envers alors j’ai voulu reprendre pour ne pas qu’on me remplace…

J’étais sur un niveau de stress et d’hypervigilance tellement élevé. J’avais la sensation d’être seule à vivre cette expérience, d’être seule à ne plus comprendre qui j’étais. J’aurais aimé que quelqu’un voit ma détresse et me dise, stop. 

Pose toi, reprends ton souffle et fais le point. 

Attends d’avoir la clarté. Je m’en veux de ne pas m’être écoutée. 

D’avoir voulu faire plaisir à la société en reprenant mon rôle de femme active tout de suite, parce que c’est ce qu’on attendait de moi à ce moment là. 

Pour vous donner un exemple de l’état de mon anxiété suprême… quand ma fille se réveillait le matin, quasiment toujours en pleurant, j’étais tellement en mode survie, donc en mode fight, que je me réveillais en sursaut et je courais dans sa chambre la voir, alors que la première chose dont j’avais envie c’était d’aller aux toilettes !!

Je ne connaissais rien au système nerveux et au rôle qu’il joue sur l’état d’anxiété. Je devais être inondé d’adrénaline et de cortisol, les hormones du stress qui deviennent néfastes pour nous quand elles sont sécrétées de manière répétée. 

Je me suis cramée, j’étais en lutte. Quand on sait que la première cause de mortalité chez les mères après un accouchement est le suicide, la detresse d’une mère n’est pas à prendre à la légère.

Je n’avais aucune pensée suicidaire mais j’étais à côté de mes pompes !

J’ai voulu tout contrôler

Ensuite j’ai voulu tout contrôler et je pense que ça en devenait maladif. J’étais stressée de tout. Le sommeil de ma fille, si elle mangeait bien, les jouets qu’elle avait… je ne voulais pas de plastiques, que du bois… ahah…
Pourtant je ne vois pas comme quelqu’un de spécialement angoissée sur ces aspects là à la base. Mais la maternité a fait ressortir cette rigidité de ma personnalité. Parce que j’étais déséquilibrée.  

Il n’y avait pas de légèreté dans les débuts de ma maternité. 

En tout cas c’est comme ça que je m’en souviens.
Et là je parle de ce que j’ai ressenti sur les 2 premières années de vie de ma première fille, avant que la pandémie n’arrive. 

Je voulais tout contrôler parce qu’on avait fait l’erreur avec mon mari de ne pas anticiper dans notre couple le fait d’être parents. Rien n’avait été discuté et je me suis sentie très seule. On n’avait pas envisagé que je puisse me sentir mal et ce que l’on ferait dans ces cas là.

C’est pour ça que le guide qu’on vous a créé sur le post partum est super super utile. C’est une ressource importante pour déclencher des conversations avec votre partenaire. 

Le lien est dans les notes pour le guide.

Être seul dans  la parentalité quand on ne l’a pas décidé est une épreuve difficile et douloureuse. Il faut que les hommes prennent leur part dans cette aventure pour nous épargner d’être une control freak 🙂 

Cette envie de tout contrôler a aussi généré une incapacité à laisser ma fille à d’autres personnes pour souffler. 

Quand je vois la facilité avec laquelle je laisse mes filles aujourd’hui, je sais qu’à l’époque je prenais des décisions basées sur mon anxiété.

Avoir 3 enfants c’est dur, clairement, mais au moins ça nous oblige à lâcher prise sur une grande partie de nos principes pour se prioriser.
Ma dernière a 2 ans et je n’ai pas de mal à la laisser plusieurs jours sans moi.

Sans aucun soucis même, alors que ça aurait été impossible de le faire à l’époque de ma première. 

Pourtant j’en aurais eu grand besoin. 

Je n’ai pas respecté mes besoins

Tout ça a amené à ce que je ne respecte pas mes besoins. J’étais dans le sacrifice. Comme si toute ma vie m’avait menée à ce que je sois celle qui gère absolument tout à la maison et qui ne fait plus rien pour elle, à part prendre soin de ses enfants.

Sauf que personne ne peut survivre de cette manière. 

Pas sur le long terme.

Pour être honnête je ne savais même pas à quoi ressemblait mes besoins. 

C’est quoi déjà un besoin primaire ? 

Un besoin primaire comme l’a théorisé Abraham Maslow avec sa pyramide, sont divisés en 4 étages 

Besoins physiologiques : manger, boire, dormir, éliminer, respirer, protection thermale, santé, hygiène… Rien que sur celui-là…en tant que parents on peut être très loin de les combler avec le sommeil et le fait d’aller aux toilettes correctement, ou simplement d’oublier de manger tellement on est pris dans le quotidien… Oui ça arrive.

Ensuite les besoins de sécurité : Logement stabilité, prévisibilité, routine, encadrement, présence rassurante, paix…

Besoin d’appartenance : Famille, amour, amitié, attention, être aimé, groupes…

Besoins d’estime : Image positive de soi, confiance, réussite

Et le 5e étage est le plein potentiel de soi quand tous les besoins sont remplis…

Voilà, devenir parents c’est faire valser la pyramide de Maslow et c’est devoir la reconstruire petit à petit…

J’arrivais péniblement à aller au yoga une fois par semaine, mais ça me coûtait.
Les seules fois où j’étais capable de partir et de la laisser c’était pour travailler et je me persuadais que c’était ok parce que c’était pour le travail.
En revanche ça ne me serait jamais venu à l’idée de me dire que c’était ok de souffler pour prendre soin de moi ou de mon couple hein..

Cherchez l’erreur

Mes besoins avec un seul enfant, j’aurais encore pu les respecter, avec 2, c’était possible mais la pandémie est arrivée et nous a enfermé à la maison…  et alors quand ma 3e a déboulé dans ma vie… j’ai oublié que j’avais un corps qui fonctionnait sans mes enfants. 

J’ai oublié pendant de long mois que j’étais un être humain à part entière. Et j’ai eu de graves problèmes de sommeil pendant des années… et je suis toujours en plein dedans, soyons honnête.

Il a fallu un an après l’arrivée de ma 3e pour reprendre mon souffle. Elle marchait et donc j’avais plus de libertés de mouvement.

Il y a une part de sacrifice dans la parentalité, je crois qu’il faut en avoir conscience. Mais j’ai dit parentalité pas maternité.

Ça dure un temps, c’est une phase, plus ou moins difficile pour certain•es. 

Ma dernière a bientôt 2 ans et demi et je chérie ma liberté retrouvée.

Je connais aujourd’hui l’importance de mes besoins. Qui sont surtout basés sur le sommeil et le fait de voir d’autres adultes.

Qu’est ce que j’ai fait pour ça ? J’ai pris mon vendredi off.
Je n’ai pas pris mon mercredi. Je n’ai pas voulu me rajouter une charge pour garder mes enfants le mercredi… 

Le vendredi c’est mon jour sacré, mon jour pour moi. Parfois j’y arrive, parfois non.
Mais ce jour sacré est là et me fait un bien fou.

Ces 3 erreurs donc, ne pas demander d’aide, vouloir tout contrôler et se sacrifier, m’ont beaucoup coûtées, mais m’ont aussi permises d’apprendre.

Est-ce que je suis encore parfois dans ce schéma là. Oui, mais par exemple, je demande de l’aide systématiquement à des professionnels maintenant.

En revanche pour le sacrifice, c’est toujours assez compliqué de me faire passer en première, je lutte contre moi-même soyons honnête.

Il y a des jours où le masque à oxygène je le mets sans soucis sur moi et d’autres où je le mets sur le visage de mes enfants bien avant moi…

La parentalité c’est un apprentissage permanent et personne ne le fait parfaitement.

Je terminerai par dire que tu es un super parent peu importe si tu fais des erreurs… On ne se le dit pas assez !

Bravo et on va y arriver.

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