Aujourd’hui, j’avais envie de vous parler de mon année aux Etats-Unis. Si vous suivez le podcast depuis longtemps, vous m’avez entendu parler de cette expérience incroyable que j’ai vécue en 2006. Je suis partie à Minneapolis et j’avais envie de vous raconter comment cette année d’échange où je suis allée dans un lycée, la Blake High School, a changé ma vie et a changé ma parentalité. Déjà, je vous raconte comment ça m’est venu à l’idée de vouloir partir et comment ça s’est concrétisé. Je me souviens très bien, je me trouvais dans cet hôtel de Saint-Larry-Soulan dans les Pyrénées. Tenir entre mes mains une brochure de l’association PIE, donc c’est Programmes Internationaux d’Échanges et je vous les recommande plus plus, qui mettait en avant une année à l’étranger dans un lycée américain. Boum dans ma tête, c’était…
Mon rêve qui venait de prendre forme entre mes mains sur ce prospectus et ça a vraiment été mon déclic. J’avais 14 ans à peine, j’avais toujours eu l’envie de voyager, de partir mais là c’était vraiment un appel plus fort que tout. J’avais le goût de l’aventure et surtout j’avais aucune peur, bizarrement, à l’idée de partir une année entière loin de mes proches. Et de toute façon, je pense qu’il faut être dans cet état d’esprit, c’est indispensable, sinon tu survis pas à ce type d’expérience. Et encore plus à l’époque, je vais faire ma vieille, j’ai 35 ans, donc c’était en 2006, ben il y avait pas les réseaux sociaux, il y avait sûrement pas FaceTime. La connexion Internet n’était pas linéaire, enfin vous savez, c’était pas open bar, donc ça coûtait de l’argent. Pouvoir communiquer.
Je me souviens qu’à l’époque j’ai appelé mes parents une fois par mois seulement, et sinon on s’envoyait des mails, mais ils n’avaient aucune idée de ce qui se passait pour moi dans ma vie. J’avais Skyblog. Je ne vous dirai pas le nom de mon Skyblog, je crois que je ne m’en souviens même pas, mais il y a trop de dossiers dessus. Bref, donc depuis que j’ai 14 ans, je tânais mes parents pour partir. Donc à partir de cet été-là est devenu un sujet de conversation récurrent chez moi. Et ça a pris à peu près trois ans pour concrétiser ce projet. A l’époque, mes parents n’avaient pas les finances nécessaires pour m’envoyer. L’année, ça coûte 7500 euros à ce moment-là. Aujourd’hui, je crois qu’avec l’inflation et tout ça, c’est plus dans les 11 000 euros en 2024. Que je vous détaille un tout petit peu.
Pourquoi 7500 euros ? C’est l’assurance. L’assurance coûte très cher. Ce sont les billets d’avion et c’est la rémunération de l’association du travail, de fonds qu’ils font pour vous placer dans des familles d’accueil américaines et vous garantir les meilleures conditions possibles de vos voyages. Donc voilà à peu près ce que ça englobe. Les familles sont bénévoles, ne sont pas rémunérées, les familles d’accueil américaines. Donc ce prix là, c’est surtout l’assurance. Je crois que c’est ce qui coûte le plus cher. Donc je patiente, je ronge mon frein et je sais que c’est un grand privilège de pouvoir compter sur ses parents pour pouvoir partir. Et donc au bout de trois ans, ils peuvent réaliser ce rêve. Ils ont réussi à économiser, à mettre de l’argent de côté pour moi et à faire en sorte que je puisse avoir la possibilité de m’envoler pour les Etats-Unis.
Et je veux leur dire, cet investissement que mes parents ont accepté de faire a changé ma vie. Bon papa, je sais que t’écoutes jamais mes podcasts, donc t’entendras pas ça. Ma sœur sûrement écoutera et ma mère aussi. Et papa, maman, merci infiniment de m’avoir fait confiance et surtout d’avoir écouté ce désir profond que j’avais. Je sais que c’est pas dans toutes les familles où on peut accompagner l’envie de quelqu’un, que ce soit financier, mais déjà juste de base, de respecter les envies des adolescents. Et je vous le dis, ce podcast n’aurait clairement jamais vu le jour si je n’étais pas partie aux USA pendant une année scolaire en terminale. Alors comment une année en 2006-2007, je vous le rappelle, a pu à ce point transformer le parent et la femme que je suis, je vous explique tout.
Quand je suis arrivée à Minneapolis en août 2006, je connaissais rien de cette ville, ni de l’état du Minnesota, encore moins je crois même. Encore que tiens allez, si, je vais faire ma vieille, je savais qu’était le Minnesota parce que Brandon et Brenda de Beverly Hills venaient du Minnesota. Mais voilà, c’est tout ce que j’avais comme notion du Minnesota. Et heureusement quand même, en 2006, il y avait Wikipédia, donc j’ai pu me renseigner et comprendre un truc très important, c’est que l’hiver, il fait moins 40. Alors dans ma tête de jeune ado bordelaise qui parfois au mois de mars quand il y avait la canicule on allait à la plage, moins 40 c’est très flou. J’ai décollé en août, j’avais quand même foutu une tenue de ski dans ma valise mais vraiment je ne savais pas du tout à quoi m’attendre.
Mais donc à part savoir qu’il faisait moins 40 à Minneapolis, c’était le flou complet. Et j’ai eu mais l’immense chance, vraiment là c’est de la chance, où j’ai une bonne étoile, où c’est le karma, je sais pas, ce que vous voulez, mais de tomber dans une famille d’accueil mais exceptionnelle. Et c’est cette famille qui a tout changé pour moi. Et je dis que j’ai de la chance, pourquoi ? Mais c’est vrai que c’est le destin. C’est que quand je suis partie aux Etats-Unis, donc c’était fin août, j’ai été une des dernières à être placée. Souvent on a son placement en début juillet et j’ai patienté tout l’été. Et moi j’ai été placée à Minneapolis parce que c’est le lycée dans lequel je suis allée qui m’a recrutée.
D’habitude c’est d’abord la famille et ensuite vous êtes inscrit dans le lycée à côté de lequel la famille vit. Mais là c’est l’inverse, c’est mon lycée américain qui m’a recrutée. En fait c’est un lycée privé. UP++, avec des pédagogies innovantes, enfin vraiment un lycée incroyable. Et il prenait deux étrangères par année scolaire. Il y avait moi, cette année-là, qui venait de la France, et une Jordanienne, elle s’appelait Dana, je me souviens très bien, elle était peut-être beaucoup plus jeune que moi, elle avait 15 ans, qui était d’ailleurs la fille du médecin du roi en Jordanie et je sais que Dana elle est restée vivre aux US, elle y vit toujours tu vois, elle doit avoir 32 ans maintenant.
Et donc on était toutes les deux et moi, autant à Dana ils avaient trouvé une famille, moi ils n’avaient pas trouvé de famille quand je suis arrivée. Vraiment j’ai reçu mon placement le 26 août, le 28 août je prenais l’avion, je partais et je ne savais pas du tout où j’allais atterrir. Donc j’étais dans une famille d’accueil temporaire et j’ai compris ça qu’une fois arrivé sur place, j’avais rien compris avant. Et au bout de trois semaines, en allant jouer au soccer, je m’étais inscrite, j’ai rencontré Cody, ma soeur américaine. Et heureusement, Cody, elle est comme ça et elle a regretté après, mais pour moi. Elle m’a dit, vas-y Clem, t’as personne, vas-y, viens vivre avec moi. Et ses parents, ils kiffaient la France et ils m’ont dit, ben ouais, OK, viens. Cody, elle a regretté parce que c’était relou pour elle de m’avoir.
Mais en vrai, on s’ecrit toutes les semaines aujourd’hui, 17 ans plus tard. Elle ne regrette pas tant que ça, mais quand on est ado, c’était dur de partager. Bref, j’ai vraiment eu la chance incroyable de tomber dans cette famille grâce à Cody, grâce au fait que je lui ai en ai parlé à un entraînement. Comme quoi, des fois, il faut oser. Des choses merveilleuses se passent après. Et donc là-bas, j’ai découvert quoi ? Des trucs tout simples. Le yoga. Première fois de ma vie, il y a 17 ans, où je vais à un cours de yoga. L’enfer, j’avais mal partout. J’ai pas du tout kiffé d’ailleurs la première fois. J’ai découvert la méditation, les saunas, les bains froids. Oui, les bains froids. C’était un truc ça. J’ai découvert le hockey sur glace. J’ai énormément joué au hockey sur glace, enfin j’en avais joué en France mais bon là-bas c’est juste une autre dimension. Les enfants ils savent patiner avant de marcher quoi. C’est ouf. J’ai découvert les réunions de famille où chacun pouvait exprimer ce qu’il voulait et aider à l’amélioration familiale. Parce que dans leur système familial, on faisait des réunions permanentes pour dire qu’est-ce qui va pas, qu’est-ce qu’on peut faire, comment on aborde ça. Vraiment, il y avait une structure familiale avec une espèce de démocratie qui m’a vraiment marquée profondément et qui m’a enthousiasmée et qui m’a fait vraiment bizarre au début. Donc peu de personnes connaissent le Minnesota, mais je vais vous le dire, c’est un état tellement beau, mais magnifique. On l’appelle l’état des 10 000 lacs. Il y a de la nature à perte de vue. Il y a un rapport à l’outdoor qui m’a vraiment marquée.
Oui, oui, je vous pousse à aller visiter le Minnesota quand vous irez aux Etats-Unis. Vous ne le regretterez pas. C’est un état du Midwest, juste pour vous situer politiquement, qui est très progressiste parce que le Midwest est normalement très conservateur. Le Minnesota est entouré de l’Iowa, du Dakota, des endroits où l’avortement est impossible, peu importe le cas de figure. Franchement, c’est vraiment un îlot de liberté entouré de conservatisme pur et dur américain. Donc c’était pour moi hyper agréable en fait, parce que le dépaysement était moins fort. Donc, je vais vous parler de trois choses qui m’ont vraiment marqué aux US, mais il fallait que je plante le décor.
L’ACCOUCHEMENT A LA MAISON
La première chose que m’a appris cette année aux Etats-Unis, c’est qu’on peut accoucher à la maison.
C’est très bizarre ce que je dirais, mais c’est vraiment ce qui me vient le plus à l’esprit, parce que c’est ce qui a le plus changé ma vie. Donc j’avais 25 ans, moi, quand j’y étais exposée. Quand je repars en 2007 de mon année, donc en juin 2007, j’ai gagné une famille bonus. Voilà, moi j’en parle de ces gens-là comme de ma famille. J’ai trois frères et sœurs américains, donc il y a Steele, il y a Shane et il y a Cody, qui est la dernière qui avait mon âge. Et mon grand frère américain, Steele, à ce moment-là vient juste de se marier avec Nan, qui est une de mes personnes préférées sur Terre. D’ailleurs, il y a eu un épisode avec elle, si ça vous intéresse, vous pouvez aller taper, chercher Nan, N-A-N.
En anglais, mais cette personne, cette femme, ça restera à vie quelqu’un qui est un peu comme mon mentor et qui a changé ma vie. Je vous souhaite vraiment à tous et à toutes d’avoir une Nan dans votre vie. Il y a une de mes copines qui m’a fait le plus beau compliment un jour, elle m’a dit toi t’es ma Nan à moi. Et j’étais hyper fière, je me suis dit ok, ça veut dire que j’ai réussi quelque chose de chouette.
Pendant près de dix ans, avant d’avoir mes enfants, je suis retournée tous les ans à Minneapolis, souvent à Thanksgiving. Bref, en novembre 2013, Nan et Steele vont avoir un bébé, et Nan accouche de son premier enfant. Et par chance, je suis là quand ça arrive.
Improbable aussi, encore une fois, il n’y a pas de hasard dans la vie, elle accouche trois semaines en avance, moi je suis censée repartir cinq jours après, et ça se passe quand je suis avec elle, on va marcher autour du lac, et ça commence à ce moment-là le travail. Et donc je me suis retrouvée moi à 1h du matin, alors que j’étais avec des copines dans un bar, à venir, revenir chez eux, Nan et Steele, à gonfler la piscine, à chauffer la maison, à mettre de l’eau chaude avec mon frère et ma soeur américaine, avec Shane et Cody, pour aider à préparer à l’arrivée du bébé.
J’avais aucune idée de ce que je faisais, j’avais même pas vraiment capté qu’ils accouchaient à la maison, enfin je comprenais pas très bien ce qu’on était en train de faire, mais je trouvais ça génial de préparer leurs cocons, parce qu’eux ils étaient partis dans le nord, dans le chalet qu’on avait parce qu’on devait fêter Thanksgiving lendemain là-bas. Elle avait pris le risque d’y aller. Et donc elle était sur le chemin du retour à 1h du mat et nous on préparait tout et après on est parti se coucher. Ils ont fait évidemment leur affaire de leur côté en toute intimité. Mais c’était incroyable quand t’as 25 ans juste de faire ça. Et lendemain d’arriver et de dire ok le bébé il est né, il est là. Et j’ai déjà raconté cette aventure dans les épisodes 50 et 66.
Le 50 c’est que j’explique pourquoi j’ai décidé d’accoucher à la maison et le 66 c’est mon premier accouchement à la maison pour ma deuxième fille. Faudrait que j’aille réécouter un jour, je pense que je serais émue. Mais je vous reparle rapidement de pourquoi cette expérience elle m’a marquée. Parce qu’elle m’a marquée au point de vouloir accueillir moi aussi mes deux dernières filles à la maison. Je voulais pour ma première, mais avec mon mec, on n’était pas encore en phase sur ça, c’était encore trop nouveau. Donc, plus lui que moi, on n’a pas osé. Et quand j’ai voulu avoir ma deuxième, on a dit, je lui ai dit OK, on joue bien en deuxième bébé par contre, c’est comme ça. Et c’est pas autrement, c’est à la maison.
Et je sais que si j’avais pas été exposée à la magie qui avait créé cette arrivée de Juna, il s’appelle Juna, à la maison, j’aurais jamais envisagé la vivre moi-même. Et cette petite graine qui a été plantée il y a dix ans, oui parce que Juna aujourd’hui a dix ans, elle a fleuri six années plus tard, parce que j’ai accueilli Jasmine six années plus tard. Et moi, ce jour-là, je me suis pris un shoot d’ocytocine sans connaître du tout le concept de l’ocytocine. Et ça avait été puissant. Vraiment, je m’en souviens, mais de manière hyper vive, avec beaucoup de tendresse et d’amour pour cette époque et ce moment-là, et avec aucune… Réalisation que Nan venait de vivre un truc de ouf, et ni que le postpartum était dur. Moi j’étais pépouse, je venais chez eux, je foutais rien. J’ai honte quand j’y pense.
Mais, moi je foutais rien, j’avoue, j’étais vraiment à l’ouest. Mais je voyais ma mère américaine faire les lessives, faire à manger, je voyais ma sœur américaine, qui était beaucoup plus au taquée que moi, préparer les couches, faire des courses. Il y avait vraiment une émulation autour d’eux pour les chouchouter. J’en avais jamais entendu parler en France de ça, de chouchouter la nouvelle maman. Ma mère n’a pas du tout été entourée quand elle nous a eues, donc c’était pas quelque chose qui faisait partie de la transmission familiale. Mais j’en ai été témoin, donc ça m’a marquée. Et vraiment j’ai honte quand j’y pense maintenant de ce que moi j’ai fait, enfin pas fait surtout.
Mais voilà, cet événement il paraît anodin, et encore, une naissance c’est jamais anodin, mais les répercussions que ça a eu sur moi, et donc par extension sur vous qui écoutez le podcast, mais c’est simplement fou. Parce qu’on va pas se mentir, aujourd’hui ma sage-femme qui a une patientèle autour de Bordeaux, elle m’a récemment confié que ça a changé, mais il y a eu une période en tout cas où la moitié de ses patientes venaient parce qu’elles avaient écouté mon podcast. Donc je sais que ça a eu un impact sur l’accouchement à la maison, en tout cas microscopique, mais à Bordeaux.
Et encore ce matin, quand je vous ai écrit ça, à l’école de ma fille, un papa est venu me dire que sa deuxième fille était née à la maison parce qu’ils avaient écouté l’épisode et qu’ils avaient été voir dans le massage femme Isabelle. J’adore, je trouve ça génial de se dire que ça a des effets ricochets comme ça et que ça permet à des gens de vivre des expériences incroyables. Je le rappelle. Si vous, votre sensation de la sécurité c’est l’hôpital, c’est aucun souci. C’est juste que de mettre l’idée que c’est possible à des personnes qui l’avaient peut-être jamais envisagé et qui finalement se sont réalisées et ont adoré cette expérience, je trouve ça cool que le podcast serve à ça. Donc ça c’est la première chose, l’accouchement à la maison, a vraiment transformé ma vie.
Je pense que je le redirai jamais assez, mais la première fois que j’ai accouché à la maison c’est un des moments les plus puissants de ma vie. C’était plus dur pour June, mais Jasmine c’était limite orgasmique donc c’était incroyable et je voulais le refaire tous les jours tellement c’était ouf et j’avais vraiment eu la sensation d’être droguée pendant huit semaines tellement j’étais pleine d’ocytocine et que c’était vraiment ouf ouf ouf. La troisième, 17 mois plus tard, c’était un petit peu moins ouf, je ne vais pas vous mentir, mais c’était quand même vraiment cool d’être à la maison.
LA MÉTAPHORE DE LA ROSE
La deuxième chose que m’a apprise cette année, c’est de prendre le temps de la réflexion sur un événement passé et la notion de gratitude.
Je vous en ai un tout petit peu parlé en disant que j’ai intégré une famille qui avait aucun souci pour faire des réunions hebdomadaires, pour dessiner la vie familiale avec cet esprit très démocratique. Au quotidien, ça se ressentait aussi énormément dans notre façon de vivre. Chez moi, en France, j’ai été élevée dans une famille athée. Mes parents étaient vraiment très loin des concepts religieux et plus largement de la spiritualité. C’était même quelque chose dont pas du mépris, parce que mes parents ont grandi dans la religion catholique, mais ce sont vraiment…
On fait un rejet de ça. Donc vraiment, à la maison, on a eu cette sensation qu’il n’y avait pas de place pour la spiritualité, pour tout ce qui est de l’au-delà, de s’ouvrir à d’autres thèmes, en fait. On n’a jamais pris le temps de parler de connexion, de force, d’attractivité, ou d’autres thèmes qu’on peut dire plus décalés. Je pense qu’on est vraiment très cartésiens dans ma famille, et j’avoue, j’apprends chaque jour depuis 17 ans à déconstruire cette façon de penser. Parce que je les ai remises en question, parce qu’il y a de la place pour tout en fait, c’est pas obligé d’être aussi rigide face à une question. Et j’ai aussi appris à m’intéresser un peu plus à la religion et avoir beaucoup plus de tolérance que je n’en avais en étant ado.
Mais c’est comme ça que j’avais été élevée aussi, donc c’est logique. Et c’est intéressant de se confronter à à ces idées préconçues et ce sur quoi on croyait fort, ce en quoi on croyait fort. Je pense que si vous avez déjà vécu une expérience, soit vivre ailleurs, dans une autre famille, dans une autre configuration, mais vous savez que chaque famille fonctionne différemment. Sauf que quand t’es ado, j’avoue, ou alors c’est que moi mais je crois pas, Tu penses un peu naïvement que la norme de ta famille, c’est celle de tout le monde. Donc c’est un peu un gros choc quand tu découvres, par exemple, qu’on peut se tenir la main avant chaque repas pour remercier la vie de nous offrir cette nourriture. Parce que ma famille américaine, sans être dans la religion, était vraiment comme beaucoup de familles américaines, très axée gratitude.
Et pour être honnête, au début, je m’en souviens, j’avais envie d’éclater de rire. Mais tellement c’était loin de mon quotidien familial. Je me dis mais c’est une blague, on est dans une secte. C’est plus du tout ma vision des choses. Mais quand t’as été absolument jamais confronté à ça, c’est très bizarre. Et puis au fur et à mesure, j’ai compris le sens, j’ai compris l’utilité.
Et en vrai j’adorais écouter chaque personne de ma famille prendre la parole à différents moments de l’année, parce qu’on le faisait peut-être pas à tous les repas mais en tout cas aux grandes occasions et pendant les week-ends je pense, mais prendre le temps de se connecter et d’apporter sa vision de la gratitude parce que certains remerciaient le fait d’avoir de la nourriture, d’autres c’était d’être en bonne santé, d’autres, il y avait une personne dans ma famille qui avait été alcoolique pendant des années qui étaient sobres et réussissaient ça et donc on en parlait souvent. Ça aussi j’ai été confrontée à cette problématique de l’alcoolisme auquel je connaissais pas très bien en France. Même si je pense qu’il y a beaucoup plus de gens alcooliques qu’on ne pense en France. Mais là-bas c’est particulièrement fort l’alcoolisme.
Bref, par rapport à la gratitude et cette façon de communier ensemble en tant que famille, je trouve ça très fort. Juste de se prendre la main aussi c’est fort, c’est un acte fort de se toucher, de ressentir l’énergie de l’autre. Bah moi, 17 ans plus tard, je le fais avec mes enfants. Je le fais pas du tout le temps, je le fais vraiment à un moment précis, au moment de Thanksgiving ou à des moments de vacances où on a du temps, mais pour introduire un petit peu le concept de remerciement et de gratitude. Dans la plupart des livres que j’ai lus sur le bonheur, ou la joie d’ailleurs, La spiritualité et la gratitude, ça fait partie des clés mentionnées pour être heureux. Vraiment, c’est deux piliers très importants.
Et je pense que j’aurais jamais pu ouvrir mon esprit à des concepts de vision de la vie qui sont vraiment différents de ce que je connaissais si j’avais pas vécu aux USA. Je ne suis pas sûre que j’aurais cette ouverture d’esprit-là. Je pense que je serais restée très enfermée dans mes croyances. On n’est jamais sûr, mais ça m’a forcée à vivre quotidiennement avec des gens qui pratiquent différemment la vision de la vie, si je peux dire ça comme ça. Et ce dont je veux vous parler dans cette deuxième chose qui m’a marquée, c’est qu’à chaque fois qu’on a été en vacances, en week-end, ou qu’on a assisté à un événement familial, on a à chaque fois utilisé la métaphore de la rose. Et je voulais la partager avec vous. Donc, c’est quoi la métaphore de la rose ?
En fait, on s’asseyait tous ensemble, par terre d’ailleurs, je me souviens de le faire dans un aéroport par terre, à la fin d’un événement vraiment marquant et important, et on partageait notre rose. Je vous explique le concept, donc je suis fan plus. Une rose, vous voyez à quoi ça ressemble, ça contient une tige, des épines et des pétales. La tige, ça représente le but du voyage de l’événement. C’est votre fil conducteur. Les épines, c’est ce que vous n’avez pas aimé pendant cet événement, ce voyage, peu importe ce que c’est. Et les pétales, ce sont vos moments préférés. Je vous donne un exemple très concret. Ma randonnée de trois jours avec mes amis dans les Pyrénées cet été. Moi je pourrais la résumer comme ça.
La tige, le fil conducteur, c’était de couper de la vie quotidienne, prendre l’air, entourer de merveilleuses personnes et se challenger en dormant en tente dans la nature. L’épine, qui entoure la tige. Ça a été quand même de galérer à aller aux toilettes en pleine nature. Toujours un moment de fou rire, les poses caca, qu’on ait 3 ans ou 35 ans. Ça a été à peu près l’épine de toutes les meufs avec qui j’ai fait cette randonnée. Parce qu’il n’y avait pas d’autre chose qu’on n’a pas aimé, mais ça c’est quand même la galère. Surtout au bout de 3 jours. Et les pétales, les choses merveilleuses qu’on a vécues. Eh ben ça a été le partage entre femmes, les bains impromptus dans les lacs où les rivières et les lacs bien froids.
La fierté d’avoir marché avec un gros sac à dos, les repas qu’on a partagé ensemble à la bonne franquette, les paysages, le coucher de soleil incroyable tous les soirs sur le pic du Midi d’Ossau et les vaches qui nous ont accompagnées toute la nuit. Ça pourrait aussi faire partie de l’épine, mais en vrai c’était drôle. Et cet exercice de la rose, vous pouvez le faire à chaque fois qu’il y a un événement marquant, que vous vivez en famille. Et le faire avec ses enfants, les enfants adorent participer à ce type d’événement. Parce que ça les fait réfléchir, parce que la rose c’est une image très forte. Ils voient bien à quoi ça ressemble. Donc ils comprennent ce truc de l’épine qui pique, les pétales qui sentent bon, et ce que ça représente.
Et puis encore une fois, ça leur permet de faire de l’introspection, de réfléchir.
Ils vont vous raconter sûrement des conneries, des trucs qui n’ont rien à voir, mais c’est pas grave, ça fait partie du quotidien et à force ça deviendra un rituel qu’ils cherchent en fait. Vraiment, moi j’adore faire ça, c’est trop cool.
LE RAPPORT AUX ÉMOTIONS ET À LA COMMUNAUTÉ
La troisième chose c’est le rapport aux émotions et la communauté.
Donc je vous rappelle la première chose c’était l’accouchement à la maison. C’est pas très original mais vraiment ça m’a marquée. La deuxième chose, c’est le rapport à la gratitude et à la spiritualité. Et donc la troisième chose, c’est ce rapport aux émotions et à la communauté. Vous allez trouver ça super bizarre, mais quand je vivais aux US, j’étais ado, j’ai commencé une thérapie en anglais à Minneapolis. En toute honnêteté, j’allais assez mal quand je vivais là-bas. On ne va pas se mentir, la différence culturelle, elle est réelle. Il y avait une grosse perte de mes repères, de liberté, de grosse liberté. Moi, je sortais en boîte, j’allais dans les bars. Là, tu te retrouves dans le Minnesota, tu as un couvre-feu. Après minuit, tu n’as pas le droit d’être dehors et tu te fais arrêter par la police si c’est le cas.
Évidemment, tu n’as pas le droit de boire d’alcool. Je n’en buvais pas vraiment, mais je veux dire, c’était toléré en France. Tu ne te mettais pas en danger en allant à une soirée où il y avait de l’alcool. Donc cette perte de liberté, j’avais pas de voiture donc difficile de se déplacer seule, il fallait tout le temps que je sois avec ma soeur américaine, avec Cody, je pense que c’est ça qu’il a gavé aussi, je la comprends. L’hiver qui est immensément long et rude, je sais même pas comment vous expliquer cet hiver là, sauf ceux qui vivent au Québec et qui écoutent, qui compatissent avec moi. Et puis il y a aussi eu ma prise de poids, ma sédentarité qui m’ont vraiment mis le moral à zéro donc j’allais vraiment pas très bien.
Oui j’ai pris 10 kilos et je confirme il fait bien moins 40 l’hiver, c’était pas un petit fantasme écrit sur wikipédia. Et le truc c’est que ça dure pas une journée. Il a neigé d’octobre à avril quand j’y ai vécu. Et tu sors sous moins 40, tu ne sors jamais les cheveux mouillés. Sinon tu fais comme dans Rasta Rocket là. Tu traques ta mèche, t’as les cils qui sont congelés. C’est une expérience à vivre. Heureusement les villes là-bas sont faites pour que tu vives à l’intérieur. De toute façon tu passes ta vie dans tes voitures ou à l’intérieur. Et encore le Minnesota est vraiment très penché sur l’outdoor donc c’était paradoxal, c’était dur de vivre enfermé avec un manque de luminosité immense.
Il fait jour vers 8h30, il fait nuit max à 16h. Donc il fait jour jusqu’à max 16h l’hiver, c’est rude. Donc, cette année, elle a été transformatrice, elle a changé ma vie, je le dis, mais elle n’a pas pour autant été facile au côté émotionnel. En vrai, rarement on réussit à évoluer sans passer par des difficultés. Ça s’appelle la résilience, ça fait partie du sel de la vie, on va dire. Donc, au cours de cette année, c’est vraiment là que j’ai appris à mieux comprendre mes émotions. En tout cas, c’était les prémices par rapport à aujourd’hui, 17 ans plus tard. Mais je trouve que les américains, de manière générale, sont beaucoup plus à l’aise que nous à parler de problématiques de santé mentale. Et c’était vraiment déjà le cas en 2006.
Aujourd’hui, ça prend une place vraiment importante dans les médias, dans les séries télé, dans les films. On ose publiquement un peu plus parler de ça. Ça peut être encore tabou, je le sais, mais ça évolue. Et donc je vais vous donner un exemple concret de comment ça se matérialisait le fait qu’ils étaient plus à l’aise avec leurs émotions, avec le fait d’exprimer ce qu’ils ressentent et ce qu’ils vivent. Je vous donne un exemple concret. Au lycée où j’allais, donc The Blake High School, qui était un des dix meilleurs lycées américains. C’était ouf, franchement. Je saurais même pas expliquer toutes les méthodes éducatives, novatrices, comment ça se passait, c’était vraiment génial.
Pour obtenir, je crois que c’est quand même partout pareil, je m’avance parce que moi je suis allée dans un lycée privé, je n’ai pas eu l’expérience du lycée public, donc peut-être que ce n’est pas tout à fait exactement la même chose, mais je crois que c’est le cas. Pour obtenir son diplôme final, donc à la fin de l’année de senior year, de ta terminale, tu devais rédiger un discours et ensuite, devant les 500 élèves du lycée, tu devais le lire. Alors on ne fait pas ça comme ça du jour au lendemain. On a un semestre entier de cours de speech pour le préparer. C’était mon cours préféré, le prof était génial. Je crois que ça aussi ça m’a donné l’envie encore plus et la flamme pour cet amour de l’oral que j’ai, beaucoup plus que de l’écrit.
Donc moi j’avais demandé à passer la dernière en mai pour être sûre que mon anglais était assez compréhensible par tout le monde. J’avais d’ailleurs parlé du droit des femmes déjà à cette époque dans ce discours et à la fin de l’année quand on part on a un livre avec tous les discours des terminales, on est une centaine et j’ai encore mon discours dans ce livre. Bon, c’est pas le sujet. Le sujet, ce sont les émotions et la communauté. Donc, je vous explique pourquoi le fait de donner un discours comme ça, ça montre à quel point ils sont plus à l’aise que nous sur les émotions.
Donc, les 100 et quelques seniors, donc c’est les terminales, qui sont passés sur scène, et bien, la plupart, quand ils passaient sur scène, venaient prendre la parole pour délivrer un message concernant une lutte qu’ils avaient, un événement majeur de leur vie, ou faire une annonce très personnelle. Certains, certaines ont fait leur coming out, d’autres ont évoqué leur anorexie, les violences sexuelles qu’ils ou elles avaient vécues, leur addiction à l’alcool, ou encore les drames plus ou moins intenses qu’ils avaient vécues. N’oublions pas, il y a des shootings de masse là-bas, pas forcément dans le Minnesota, mais en général aux US, et beaucoup avaient perdu des proches dû à des fusillades. Et franchement, à chaque fois, c’était quasi, pas toujours, des fois c’était nul, on ne va pas s’en dire. 80% c’était incroyable et vraiment, vraiment, émouvant.
J’avais été impressionnée à l’époque de voir des ados d’à peine 17 ans être capables de monter sur scène et de se livrer à ce point et de montrer de la vulnérabilité et d’évoquer leur processus de résilience. Clairement, ça n’avait pas été ça mon expérience du lycée français. Et ça m’a profondément marquée pour la suite de ma vie. Parce que l’idée très répandue aux US, c’est que ton histoire, elle est importante. Et d’ailleurs, dans le cours de speech, le prof nous a expliqué comment structurer un discours. Et vous pouvez le retrouver avec Barack Obama, c’est des gens des orateurs exceptionnels. On doit toujours incorporer un élément personnel, on doit accrocher l’audience avec son histoire personnelle et ensuite élargir à la société. Mais vraiment l’accroche c’était de parler de soi en fait, c’était de se dévoiler et d’oser aller raconter nos parts de vulnérabilité.
Et l’idée donc très répandue c’est ça, c’est que ton histoire elle est importante et que le storytelling c’est ce qui fait la force des échanges humains m ais pas que dans les échanges humains. Parce que ça aussi, il explique que ça a une importance capitale dans le business. Je cite comme ça au hasard, mon ami Alison Cavaillé, qui a fondé la marque Tajine Banane. Mais sur quoi ça repose sa marque ? Surtout sur le fait que son histoire, elle est incroyable, et sur plein d’autres choses, mais je veux dire, le cœur de ça, les gens sont attachés à cette marque parce qu’il y a de la valeur derrière, il y a des choses derrière, c’est pas une marque qui est froide. On aime les histoires, on aime comprendre, connaître. Ben voilà, moi j’ai quand même gardé ça, ça m’a marquée, c’est resté avec moi.
Et c’est vrai, on va pas se mentir, en France on est parfois mal à l’aise avec la vulnérabilité et l’exposition de ses sentiments publiquement. Je le sais moi parce que je reçois régulièrement des messages pour me dire que c’est hyper courageux de ma part de partager un peu de ma vie privée. Alors pour moi, je trouve que c’est pas du tout un acte de courage, enfin de mon point de vue, je juge pas les gens qui me disent ça, je dis juste que moi ça me paraît normal parce qu’il n’y a que comme ça qu’on aide en fait, qu’on sent humain, qu’on sent connecté, qu’on a la sensation de vivre des choses similaires, même s’il y a des différences. Pour moi, c’est primordial cette façon-là de s’ouvrir et de parler. On ne le dira jamais assez, l’intime est politique.
Donc sinon, faire passer des messages, faut pas être des robots. Faut y mettre un peu de soi. Et donc le dernier point là-dedans, dans ces concepts qui m’ont marqué, qui sont les émotions et la communauté, je voulais aborder cette notion de communauté. Ça hérisse un petit peu le poil de voir en France comment ce concept il est tordu, je trouve, et traité. Pour nous monter les uns contre les autres, on a tous entendu parler du communautarisme, à quel point c’est mauvais, blablabla, mais… Mais en fait la communauté c’est un espace génial, c’est essentiel au bien-être d’une société. Parce que sentir appartenir à avoir des intérêts communs, je sais pas, c’est ce qui fait qu’on peut dire qu’on est une société.
Alors ça veut pas dire qu’on est fermé à ce qui est étranger par définition, mais ça veut dire qu’on a un espace où on peut être soi. Moi je suis pour qu’il y ait des groupes de femmes, qu’il y ait des groupes d’hommes, qu’il y ait des groupes de personnes qui croient en l’islam ou qui croient en… Vous voyez comment je suis nulle en religion, j’arrive même pas à en parler dans les bons termes. Qui sont les catholiques. Mais est-ce que ça veut dire qu’ensuite ils doivent être fermés au monde extérieur ? Non ! C’est-à-dire qu’ils ont un espace à eux, un safe place, où pour les femmes victimes de violences sexuelles, tu peux pas le faire si tu te sens pas en sécurité. Donc il faut qu’il y ait ce genre d’espace prévu.
Et pour ça je trouve que les américains ils sont très forts quand même, parce qu’ils n’ont pas cette stigmatisation que nous on a en France, qui est t axée de wokisme et tout ça et tout ça. Bon il y a aussi aux U.S. Bien sûr, mais encore plus en France. Mais les américains sont très forts, parce que je vous le dis, dans juste on fait un peu de géographie, ils n’ont pas de centre-ville. Donc il n’y a pas ce truc d’on se retrouve tous en centre-ville à un café, on… Pour avoir une vie sociale extérieure. Non. Mais ils ont tout un tas d’autres maillages pour sentir être ensemble. Alors, c’est pas bien parfait, bien sûr, mais ça a le mérite d’exister. Donc, par exemple, au sein du lycée, vous avez des clubs.
Le club de lecture, le club des arts, le club du débat, le club du journal, bref, il y a des arts martiaux, il y a plein de choses. Et chacun peut, dans le cadre scolaire, explorer ce qui l’anime et aller à la rencontre d’autres personnes parce qu’en fait quand t’as des clubs comme ça, t’as des terminales, t’as des secondes, au lycée américain t’as même les troisièmes avec toi, donc t’as quatre années différentes, bah tu les côtoies comme ça. Tu restes pas enfermé dans ta classe et donc c’est restreint à 25 personnes. 30, allez. Et moi j’ai trouvé ça hyper appréciable. Et aux U.S.
Dans mon lycée, tous les mardis et les vendredis on avait ce qu’on appelle un symposium où tout le lycée devait se rejoindre dans l’amphithéâtre du lycée pour parler de l’actualité de l’école ou des activités scolaires ou des matchs à venir et pour donc les terminales donner leur speech à ce moment-là du symposium. Donc ça c’est vraiment déjà la communauté à l’intérieur du lycée, en plus des sports que tu peux pratiquer. A l’extérieur du lycée, tu retrouves la même chose avec l’église notamment, ou les autres cultes religieux. C’est plus ancré de chez nous d’aller à l’église, j’ai trouvé. Il n’y a aucune state dans ce que je dis, mais moi j’évolue dans un milieu beaucoup plus athée que ce que j’ai vu aux US.
Mais ça m’a marqué cet esprit de communauté parce que moi c’est aussi un peu ce que j’ai voulu faire avec ce podcast. Cette notion-là de rassembler, d’avoir des intérêts communs, des sujets communs. J’ai voulu faire ce truc, ce podcast, pour avoir cette sensation de communauté, en tout cas c’est toujours l’ambition que j’en ai. J’aimerais accueillir un lieu d’échange entre vous, que ça puisse générer des choses. Je ne l’ai pas encore mis en place, mais on fera des rencontres en face à face aussi, ce truc-là. Parce que c’est important, on ressort toujours galvanisé et plein d’énergie. Parce que pour moi c’est primordial, la communauté, c’est pas du tout taxé de choses négatives. Et ce sens de la communauté, je l’ai découvert aux US, vraiment.
Sinon en France, moi, il y avait ma famille, il y avait mes potes de l’athlé, du lycée, mais il n’y avait pas trop d’intérêt extérieur en fait.
Où mes parents allaient, ou je sais pas comment dire, il y avait notre vie de quartier. C’est un peu différent encore, différent, subtil.
Voilà en résumé, les US m’ont transformée dans mon rapport aux autres, dans ma vision de la parentalité. Oui, parce qu’on a beau dire ce qu’on veut, les US c’est quand même beaucoup plus kid-friendly qu’ici. Même si je sais que les Américains se disent qu’ils sont beaucoup mieux élevés que les enfants en France. Je ne suis pas tout à fait d’accord, mais bon, c’est encore un autre sujet. C’est pas qu’ils sont mal élevés les français, c’est que je pense qu’ils se tiennent beaucoup trop à carreau parce qu’on leur laisse pas la liberté d’être eux. Alors qu’aux U.S. Il y a un petit peu plus de liberté de bouger, d’explorer, d’être des enfants quoi. Voilà, c’est pour ça. Leur vision un peu étriquée de la France comme quoi on a des enfants parfaits, j’adhère pas tout à fait.
Donc ça a changé le fait que j’ai eu envie d’accoucher à la maison et ça a surtout changé le fait que c’est bien de sortir des sentiers battus parce que c’est très encouragé et valorisé aux US d’être différent et d’avoir sa propre opinion. Et ça j’adore, ça donne vraiment confiance en soi. Et les U.S. m’ont permis de m’ouvrir à une autre culture, quand bien même similaire, il y a des différences.
Ça reste une autre culture, et ça apprend à réfléchir différemment par rapport au monde qui nous entoure, et je trouve que c’est primordial. Voilà, c’était un peu ma pub pour vous dire que si vous avez des enfants, peut-être des ados, et qu’ils y pensent, et que vous avez un peur, franchement, mais que ce soit aux U.S., en Australie, en Allemagne, en Angleterre, on n’est pas obligé d’aller à l’autre côté de la planète, en Espagne, en Italie, mais allez-y, encouragez-les à explorer cette voie parce que ça peut changer leur vie, ça peut leur donner une vision du monde qu’ils n’auraient pas sinon.
Et parce que vous allez leur montrer que vous leur faites confiance. Et c’est trop important, moi ça m’a vraiment valorisé. Et puis, bonus, j’ai rencontré des gens extraordinaires.
Voilà.
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