Il y a des personnes à qui on s’attache plus que d’autres sur les réseaux sociaux.
Adeline et Toni, alias Hakunamatata family, font partie de cette catégorie.
J’ai commencé à les suivre il y a plus de 6 ans et je les ai vu, à travers mon écran, devenir parents de 2 puis de 3 enfants en 1 an et demi.
3 enfants en 1 an et demi… rien qu’en le disant à haute voix je mesure le chamboulement que cela a dû provoquer dans leurs quotidien.
Ils ont changé de vie à mesure qu’ils ont agrandi leur famille. Adeline est à temps plein, influenceuse, aidée de Toni.
Ensemble, ils tentent de mettre un sourire sur le visage de ceux qui les suivent avec leur danse du vendredi ou des scénettes de la vie du quotidien.
Dans cet épisode on parle de parentalité et des dessous de l’influence quand on est parents.
Comment on arrive à déconnecter ? Comment prend-on soin de sa santé mentale ? Comment on gère son couple quand le pro et le perso sont mélangés en permanence?
Est-ce que le tourbillon d’avoir eu 3 enfants en si peu de temps à perturber leur couple, leur vie ?
Bref venez découvrir avec tendresse, humour, honnêteté et simplicité la famille Hakunamatata dans cet épisode !
🗣️ Au programme :
👋 Rencontre et histoire du couple (00:00 – 09:35)
🤰 Grossesses et arrivée des enfants (09:35 – 21:50)
👨👩👧👦 Parentalité et organisation familiale (21:50 – 32:34)
📱 Influence et protection des enfants (32:35 – 44:15)
🧠 Santé mentale et équilibre (44:15 – 54:28)
TRANSCRIPTION DE L’ÉPISODE
Clémentine
Salut Adeline, salut Tony !
ÉAdelinea
Salut !
Clémentine
Bienvenue dans le podcast de La Matrescence. Et merci d’avoir fait le déplacement depuis Angoulême jusqu’à Bordeaux. Et donc, je viens de découvrir qu’en fait, Bordeaux, c’est un peu… C’est important pour vous dans votre histoire ?
Tony
Oui, complètement.
Adeline
Oui, c’est vrai.
Clémentine
Tu m’en racontes, Adeline ?
Adeline
Alors, avec Tony, on s’est rencontrés à Bordeaux. Moi, j’étais en études, en master ma dernière année dans la qualité. Et Tony, lui, vas-y.
Tony
Je travaillais sur Bordeaux, dans le bâtiment.
Adeline
Voilà. Et du coup, bah, une soirée, on est sortis. Moi, avec mes copines, en mode je suis célibataire, trop bien. Enfin, j’étais célibataire depuis trois mois, en fait. Donc, voilà, j’ai eu une relation qui s’était un peu mal terminée. Donc, j’étais vraiment en mode je profite à fond, quoi. Et lui, Tony, était avec un collègue de travail. Et voilà, on s’est rencontrés au BDX à Bordeaux.
Tony
Qui doit peut être plus exister maintenant.
Clémentine
Ouais, non, j’allais le dire, c’est où ça ?
Tony
Ouais, c’est à côté de la boîte La Plage.
Clémentine
OK, oui. Ça peut plus exister puisque tout ce quartier a été rasé.
Tony
Ah ouais ? OK. Non, mais après, tu demandes de raconter, mais elle ne se souvient plus trop, parce qu’elle était un peu alcoolisée quand même.
Adeline
Oui, voilà, c’est ça. J’avoue, j’avoue.
Tony
Moi pas, elle, oui.
Clémentine
Vous vous êtes rencontrées, si vous êtes bordelais, vous connaissez les sur les quais de la Paludate. C’est un endroit assez connu, c’est vrai, de nocturne. J’ai beaucoup de potes qui se sont rencontrés à la Calle Ocho, donc je pensais que vous alliez me dire la Calle Ocho, mais non, c’était un bar connu à Bordeaux. Et donc, vous avez démarré votre histoire ici à Bordeaux et après, vous avez migré en Charente. Vous êtes reparti vers chez toi.
Adeline
Par amour, il m’a suivi.
Tony
Non, mais bon, c’est sympa.
Clémentine
Il paraît qu’il pleut moins qu’en Bretagne. C’est pas moi qui l’ai dit, c’est toi.
Tony
Là, je vais mettre à dos tous les Bretons.
Clémentine
Moi, je vous le disais tout à l’heure en off, je vous suis depuis 2018 quand vous avez lancé votre compte parce que vous avez fait construire votre maison en même temps que la mienne et vous étiez en Charente. Et donc, je prenais plein de tips parce que vous partagiez déjà beaucoup de choses avant les enfants. Parce que j’imagine que vu que t’es dans le bâtiment, t’avais des choses à raconter sur la construction. Et donc, j’ai suivi toute votre évolution, je suis hyper contente de vous recevoir déjà. Merci beaucoup. Et juste de postulat que vous avez eu trois enfants en un an et demi. Surtout toi Adeline, excuse-moi Tony. Rien que ça, je me dis mais wow. Donc ma première question c’est comment ça va vraiment ? Je veux la version longue.
Adeline
Bon ça va, ça va, ça va. Non c’est dur, franchement c’est dur mais après c’est… On ne peut pas dire, on l’a choisi et du coup, on est très heureux, on aime nos enfants plus que tout. Mais voilà, c’est dur, on ne va pas se mentir, c’est très dur. Ça a été très intensif, là, les quatre dernières années pour nous, entre les enfants plus notre changement radical, professionnel, avec l’influence. C’est vrai que c’est sportif. On est quand même fatigués des fois, a bout de nerfs aussi. Mais bon, ça se fait. Enfin, de toute façon, c’est ce que je dis à tout le monde. Quand t’es dedans, t’as pas le choix en fait. Tu peux pas aller. T’as tes enfants, t’es obligé de faire avec. Et voilà, donc ça se fait. Mais c’est dur.
Clémentine
Et pour toi ?
Tony
Moi, je dirais que c’est quand même hard. Maintenant, on est quand même chanceux parce qu’il y a plein de gens qui n’arrivent pas à avoir d’enfants et on l’a voulu comme Adeleine voulait. On a réussi à l’avoir, même si ça a été via des médicaments. Il y a eu tout ça, donc on n’a pas été très loin non plus dans le processus pour avoir des enfants. Donc, en vrai, on est chanceux. Nos enfants sont hyper gentils. Maintenant, il ne faut pas non plus se leurrer. C’est très, très dur. Moi, il y a un truc qu’on ne m’a pas suffisamment dit, je dirais, c’est prendre du sommeil avant. Ça, mais c’est ultra important. Je le dis, je le redis, dormir.
Clémentine
Mais tu ne peux pas cumuler du sommeil.
Tony
Tant pis, en fait, parce que vraiment, tu ne te rends pas compte, mais c’est un train que tu prends.
Clémentine
À grande vitesse.
Tony
Oui, je crois que tu ne te rends pas compte que le sommeil est si important pour ton corps, en fait, parce que c’est vraiment très, très dur.
Clémentine
Est-ce que vous saviez, quand vous êtes rencontrés, que vous voudriez des enfants ensemble ?
Adeline
Oui.
Clémentine
C’était une évidence ?
Tony
Quand on s’est rencontrés, on savait qu’on voulait des enfants, que si ça se passait bien tous les deux, c’était parti pour. Après, on a quand même vite compris qu’Aldine aurait quelques soucis pour en avoir. Donc, on a fait ce qu’il fallait pour que ça fonctionne.
Clémentine
Est-ce que tu peux nous raconter, justement, l’arrivée de vos jumeaux ? Oui. Ça a été difficile pourquoi ?
Adeline
Donc, en fait, du moment qu’on a décidé de faire un enfant, j’ai donc arrêté la pilule et derrière, je n’avais pas du tout de cycles réguliers, etc. Je me suis rendu compte qu’il y avait ça tournait peut-être pas trop rond. Et du coup, on a fait des examens et en effet, j’ai le syndrome des ovaires polykystiques. Donc, ça a été un peu le coup de massue un petit peu, parce que c’est vrai que du moment où tu décides d’avoir un enfant, tu veux tout de suite que ça aille vite derrière. Et là, on se doutait que ça allait être un processus plus long. Et plus le temps passait et plus on avait envie que ça arrive. Donc, c’était voilà. Donc, on a attendu un an. Ça venait pas. On a commencé vraiment les examens et prendre un traitement lié à ça.
Et donc, mon gyneco a d’abord prescrit un traitement médicamenteux plutôt que tout ce qui est piqûres. Et après, on serait rentré dans la PMA. Et du coup, avec les médicaments, ça a pris au bout de la troisième fois. Au départ, j’ai pris une fois, il y avait une petite ovule qui avait pas pris, la seconde fois, pareil. Et la troisième fois, deux petites ovules et les deux ont pris. Et du coup, on était trop contents. Enfin, même si c’était des jumeaux, on était… On attendait tellement.
Tony
C’était un rêve.
Adeline
On était vraiment trop heureux d’avoir des jumeaux. Enfin, pour beaucoup, je pense, de couples, finalement, il y en a plein. Quand c’est ton premier bébé d’un côté que tu ne sais pas à quoi t’attendre, t’es content. C’est ça. Je trouve que le pire, c’est de les avoir en second. Au moins, on ne savait pas à quoi s’attendre.
Tony
En plus, nous, on a le retour où ma mère, par exemple, a eu des jumeaux aussi. Mon frère et ma soeur sont jumeaux, mais sauf que c’est troisième et quatrième. Autant dire que je préférais les avoir en premier, parce qu’en vrai, tout le monde te dit mais vous êtes fous, tu t’imagines pas. En vrai, déjà, les gens qui disent ça non plus ne s’imaginent pas, parce que souvent, ils n’ont pas de jumeaux. Et c’est surtout que nous, on ne peut pas s’imaginer parce qu’on n’a jamais eu d’enfant. Donc, on ne sait pas ce que c’est.
Clémentine
Mais donc, quand on vous annonce les jumeaux, pour vous, c’est immense joie.
Tony
Trop bien.
Adeline
Explosion de joie, trop content, trop heureux. Après, garçons, filles, on était…
Tony
C’est encore mieux.
Adeline
Après, on était contents aussi.
Tony
Le de sexe, je m’en fiche.
Clémentine
Et puis… T’as eu une grossesse facile ?
Adeline
Ouais, hyper facile. J’étais juste une fois… Comment ça s’appelle ? Quand tu vas à l’hôpital… Enfin, j’avais une menace quand même d’accouchement prématuré, bien sûr. Et du coup, ils m’ont mis une fois à l’hôpital. Tu sais, j’étais un petit peu… tu t’en rappelle plus toi. Vers les 23 SA. Non, c’était quand même… Voilà, j’ai été hospitalisée parce que le col s’ouvre un petit peu, donc il fallait que je reste au calme. Et après, non mais nickel. J’ai accouché à 38 SA. Pour des jumeaux, c’est bien. Pour des jumeaux, c’est bien. Donc, huit mois plein et un accouchement voix basse. Parfait.
Tony
Enfin bon, l’accouchement, c’était pas… Heureusement qu’on était dans un bloc opératoire avec les huit personnes, parce que Emy respirait pas. Et du coup, en plus, ils ont dû aller chercher Emy, parce que ce n’est pas elle qui avait percé sa poche. Il n’y a que Léo, notre premier. Donc, ils ont été la chercher. Ça a pris plus de temps, surtout que le médecin, juste avant, te dit après cinq minutes, c’est compliqué. Ça a duré douze minutes. En plus, la petite, elle sort à moitié violet, elle ne respire pas. Donc, c’est pour ça qu’heureusement qu’il y avait toute une équipe. Et encore merci à eux, parce qu’il y avait une pédiatre qui arrivait. Elle a fait un geste qu’il fallait pour qu’elle puisse respirer. Mais en vrai, on ne maîtrise rien. C’est tellement fort. Et encore plus les papas.
Encore plus les papas, on ne maîtrise absolument rien du tout.
Clémentine
T’as eu la sensation de subir un peu.
Adeline
Ça va, il n’a pas tourné de l’œil déjà, parce que Tony a du mal avec le sang. Il a tenu jusqu’au bout.
Tony
Non, non, mais en vrai, j’ai un copain, il n’y a pas longtemps, je lui dis alors, c’était comment ? Il me dit, ben voilà, j’ai rien maîtrisé. Après, on est quand même très, très bien accompagnés.
Clémentine
Et donc, vous rentrez avec vos jumeaux. Donc là, c’est une vie intense qui commence quand même. Et quelques mois après.
Adeline
Oui.
Clémentine
Sans traitement. Tu découvres que tu es enceinte.
Adeline
Exactement. En fait, après les jumeaux, on se dit Je ne sais pas pourquoi. Quelle idée on a eu ? D’ailleurs, je ne sais pas. Bon bref, on se dit je ne vais pas prendre de contraception parce que de toute façon, j’ai tellement un peu galéré la première fois que ça ne va pas venir naturellement. Ou alors j’ai un cycle qui va se remettre en place et ensuite, je me rendrai compte et dans ce cas là, je prendrai une contraception. Et sans cycle, je suis tombée enceinte du coup de Tim. Donc neuf mois, les jumeaux avaient neuf mois. Je me rappelle très bien de ce matin où je fais pipi sur la petite languette. Je vois mes deux petits neuf mois devant moi et les deux barres sur le… Et Tony n’était pas là en plus. Je l’appelle après.
Là, j’ai fait une annonce un peu… Il est déçu par ça, mais bon, d’un côté, j’étais tellement sous le choc que je lui ai pas fait une annonce Instagramable, entre guillemets. J’ai vraiment dit je suis enceinte. Et j’ai…
Tony
Justement, j’allais chercher le van aménagé à Bordeaux. Je venais le récupérer sur la route du retour à ma peine. Ça y est, je suis enceinte. Tu aurais pu m’attendre un petit peu, j’arrive dans une heure.
Clémentine
Tu fais un test parce que tu as des doutes, parce que vu que tu n’as pas de cycle, tu te dis il y des symptômes que je reconnais.
Adeline
J’avais fait une story Oceansapart, enfin.
Clémentine
Je ne sais pas si je peux…
Adeline
Oui, donc j’avais fait une story Oceansapart de leggings, enfin vêtements de sport. Et en faisant la story, je me regardais et je me disais, mais ce n’est pas possible, j’ai vraiment grossi. Donc, je rentrais le ventre et vraiment, j’étais là, mais j’avais grossi. Et cette journée-là, du coup, ça m’a fait tilt sur plein d’autres petits symptômes, quoi. Donc, j’ai regardé à droite, à gauche et j’ai dit, ouais, mais là, c’est possible, en fait. C’est possible qu’il y ait quelque chose. Donc voilà, c’est pour ça que lendemain matin, j’ai fait le test et qui s’est avéré positif et bien positif même, parce qu’après on a fait, donc j’ai appelé le mon gynécologue qui m’a prescrit une analyse de sang. Et en effet, j’avais un taux, je ne sais plus comment ça s’appelle, HSBC
Clémentine
C’est une banque.
Adeline
Rien à voir.
Clémentine
C’est un HCG, je crois.
Adeline
Oui, voilà. Et qui était énorme. Et du coup, en rappelant le gynéco, il nous dit bah oui. Donc, du coup, c’est soit que votre grossesse est très avancée ou soit vous êtes encore enceinte de jumeaux. Et on partait lendemain en roadtrip pour un mois et demi avec Emy et Léo. Donc, oui, on est parti. Je lui ai dit est-ce que vous pouvez me recevoir, s’il vous plaît, en urgence ? Il me dit Non, je ne peux pas. C’est plein. Ce n’est pas possible. Donc, on est parti comme ça, en se demandant si on allait avoir de nouveau des jumeaux ou pas.
Clémentine
Et là, est-ce que là, d’un coup, tu étais fou de joie ou tu t’es dit, il y a deux paires de jumeaux à enchaîner quand même ?
Tony
On ne se rend pas compte que t’es petit, étaient trop petit. Et c’était franchement, quand ils sont petits, c’est cool. Souvent, on se pose la question, est-ce qu’il faut voyager ou pas quand ils sont petits ? Mais si, en fait, il faut y aller parce que c’est simple, c’est facile. Bon, oui, il faut toute une attiraille, mais en soi, ça le fait. Là, c’était plus dans le sens où on se dit, Tim, s’il est là, c’est qu’il voulait être là. Donc, du coup, on s’est dit quand même, on fait notre road trip normalement. Comme si, entre guillemets, pas qu’elle n’est pas enceinte. Mais voilà, si elle veut faire une rando, on fait une rando. C’est ce qu’on a fait, en plus. Et on verra après. Et en fait, il est là, Titi. Et puis, il a quasiment trois ans. Et puis, c’est super, quoi.
Clémentine
Et du coup, tu étais enceinte de beaucoup.
Adeline
Ouais, finalement, j’étais enceinte de trois mois, quasiment, parce que quand je suis rentrée avec la première écho, ça a été estimé à quatre mois et demi. Du coup, voilà. Donc, j’étais bien enceinte.
Clémentine
Et il n’y avait pas de jumeaux.
Adeline
Non, pas de jumeaux.
Clémentine
Et donc, toi, tu m’as raconté, Tony, avant qu’on commence le podcast, que sur le coup, tu te serais bien vu avoir peut-être une deuxième paire de jumeaux.
Tony
Oui, carrément.
Clémentine
Et que finalement, après, en long terme, tu t’es dit, c’était très bien cette config.
Tony
Parce que je te disais, ils avaient neuf mois, donc quand on l’a appris, donc tu te dis… Donc on a appris qu’elle était enceinte, on ne savait pas encore si c’était les jumeaux ou pas. Eh bien, tu te dis, c’est bon, les deux premiers, c’est cool, ça se passe trop bien, allez, c’est parti. Sauf que passé un certain âge, vers les un an, ça a commencé à être plus compliqué, en fait. Comme on disait, ça marche, ça court partout, ça s’exprime un peu plus. Donc non, aujourd’hui, je suis très bien avec un petit plus.
Clémentine
Un 2 plus 1, c’était mieux. Alors du coup, quand vous avez vos enfants, j’imagine un chamboulement quand même monstrueux parce que 3 en 17 mois, c’est pas rien, que ce soit toi, ton corps, juste physiquement. Est-ce qu’à ce moment-là, vous êtes face à un choix professionnel ? Est-ce que vous l’avez déjà fait ce changement avec l’influence ? C’était déjà le cas avec les jumeaux ou c’est au moment où Tim est arrivé ?
Adeline
Non, c’est au moment des jumeaux qu’on a fait ce choix-là. Donc, le compte est arrivé. En fait, c’est aussi l’effet confinement, je dirais, avant qui a eu lieu, où on a plus partagé et on a commencé à partager des challenges danse qui ont bien fonctionné. Et du coup, le compte a augmenté. Et c’est vrai que je me posais la question quand on a eu les jumeaux, est-ce que je reprends du coup dans ma branche ? Ou alors on tente l’aventure Instagram, quoi. Et du coup, j’ai demandé. Je ne pensais pas qu’on pouvait se faire forcément rémunérer. Je n’y connaissais rien, rien, rien au milieu. Et du coup, j’ai demandé à une collègue influenceuse et elle m’a expliqué un petit peu. Et du coup, je me suis rendu compte que oui, d’accord, oui, on peut très bien vivre.
C’est un métier à part entière et voilà, on s’est lancé là-dedans sans trop savoir où on allait. Mais génial parce que c’est ce que je dis, nous, notre vie, elle s’est déroulée. À la perfection, les opportunités sont présentées devant nous parce que moi, avec mes petits jumeaux, je me voyais tellement pas reprendre un travail. Je voulais vraiment profiter d’eux à fond et du coup, ça a été l’opportunité pour nous de rester avec eux, de profiter à fond de leur première année de vie. On les a gardés un an avec nous et après, l’activité a pris beaucoup de place, donc on les a fait garder. Mais génial, quoi. Enfin, on a vraiment pu profiter de tout ça.
Clémentine
Donc toi, tu te démissionnes ?
Adeline
Non, j’étais en CDD. À la base, j’étais en CDD, je suis tombée enceinte, le CDD s’est arrêté et voilà, j’ai juste pas recherché un job après.
Clémentine
Et toi, par contre, tu as continué à être salarié à ce moment-là ?
Tony
Complètement. En gros, moi, j’étais ancien courtier en crédit immobilier à ce moment-là. J’ai continué, Adeline avait fait le choix de rester à la maison. À côté de ça, on avait nos investissements dans l’immobilier. J’allais bosser le soir. Pendant un an, je ne les ai quasiment pas trop vus parce qu’on avait un gros chantier à ce moment-là. En gros, c’était l’idée de profiter qu’elle soit à la maison pour s’occuper des enfants et que je puisse rentrer profiter d’eux aussi. Après, c’est ce que je dis, on est une chance folle déjà d’avoir eu, alors c’est un peu plus d’un an, c’est un an et demi quasiment, parce qu’on a vu toutes leurs étapes, leurs premières étapes. Les toutes premières fois, on les a toutes fait.
Il n’y a pas quand tu rentres, malheureusement, c’est la nounou qui a vu la première fois quand il a marché ou ce genre de choses. Là, on a eu cette chance où on a tout vu, que ce soit pour Emy, Léo et Tim.
Clémentine
Et quand tu découvres que tu es enceinte de votre troisième enfant, tu te dis, comment on va gérer ? Comment ça va s’articuler ? Ou au contraire, tu dis, génial, j’ai une liberté que je n’aurais pas pu avoir dans le salariat.
Adeline
Moi, j’avoue que j’avais un peu plus d’appréhension que Tony, mais ce n’était pas forcément sur le côté professionnel. C’était vraiment sur le côté fatigue, enchaîner deux grossesses et puis même la gestion derrière un, deux, trois bébés, finalement. C’était plus ça qui me faisait peur. Après, le côté professionnel, en étant indépendante, c’est sûr qu’on a une liberté. Je pouvais adapter, accepter moins de contrats pour adapter derrière. Non, ça ne me faisait pas peur, justement. Au contraire, c’est fou d’avoir cette liberté-là.
Clémentine
Ça t’a permis d’avoir ce que tu disais, la chance d’être avec les enfants dès le début. Tim, c’est pareil, tu l’as gardé pendant…
Adeline
Ouais, Tim, on l’a gardé pendant un an avec nous, avant de faire appel à une nounou. Mais ça se fait, avec un petit bébé, de faire les vidéos quand il dort. Et puis voilà, on s’adapte, quoi.
Clémentine
C’est vrai que quand ils sont tout petits, on peut encore un peu faire du télétravail avec un bébé à côté. Avec un enfant qui a deux ans, c’est possible. C’est plus complexe. Toi, tu as continué donc dans ton métier. Est-ce qu’il y a un moment où tu as dit là, il faut qu’on prenne une décision familiale ? Parce qu’à mesure que votre compte grossit, l’influence, j’imagine, ça va prendre la place dans votre vie pro-perso. Il y a eu des décisions qui ont été prises rapidement ?
Tony
Oui, complètement. En fait, on s’est rendu compte quand même que l’influence grossissait énormément. Justement, moi, j’ai dû quitter mon travail en octobre 2021, je crois, après Covid.
Adeline
Moi, c’était juste c’est octobre 2021. Oui, les enfants.
Tony
Oui, c’est ça. Parce que du coup, l’influence avait explosé. C’est une vraie entreprise, l’influence aujourd’hui qu’on gère. Et donc, du coup, toute seule, elle avait quand même du mal dans toute la partie gestion. La création de contenu, c’est son truc, c’est ce qu’elle adore. Mais par contre, tout le reste à côté, c’est pas son truc. Donc, du coup, c’est pour ça que je me suis mis à l’aider.
Clémentine
Accueillir un enfant, ça chamboule. 70% des couples traversent une crise qu’on appelle le baby clash. Vous, vous avez accueilli un enfant et vous avez commencé à travailler ensemble. Est-ce que ça a tangué ? Vous avez accueilli trois enfants, j’ai dit un, deux, trois. Est-ce que ça a tangué ou est-ce que vous êtes une équipe qui est tellement soudée que vous avez traversé ça de manière assez fluide ?
Adeline
Nous, notre force avec Tony, c’est qu’on est complémentaires. Et du coup, même sur notre société, on a chacun nos missions et du coup, personne ne s’empiète dessus. Donc ça, c’est vraiment top. Après, voilà, bien sûr, on se fâche. Ça, c’est sûr, il n’y a pas une journée où on ne se fâche pas, mais c’est une manière de communiquer aussi. Enfin, c’est bien, voilà. Et c’est bien aussi qu’Anthony a repris son activité de marchand bien, se remettre, parce qu’il y avait un moment où on était un peu trop, j’avoue, l’un sur l’autre. Et quand il a fait des… On s’est relancé dans les projets immobiliers dernièrement. C’est vrai que ça a donné un souffle aussi à notre couple. Ça a fait du bien quand même, parce que d’être, c’est vrai, tout le temps, les uns sur les autres, parfois, c’est…
Mais non, mais ça se passe vraiment bien. Voilà, Tony gère toute la partie gestion, administratif, compta. Et moi, je suis vraiment dans la création, dans les vidéos, dans les tournages, les idées. Voilà, ça fonctionne bien comme ça.
Clémentine
Toi, t’as vraiment récupéré la partie fun.
Tony
En vrai, ça ne me dérange pas. J’aime bien, j’aime bien cette partie-là, mais ce que Adeline ne dit pas aussi, en plus de la gestion, j’ai tout ce qui est travaux, rénovation, tout ça, c’est moi qui le gère. Allez, on va dire que là, actuellement, un peu moins, j’en fais un petit peu moins parce qu’on se fait aider, mais sinon, oui, c’est quasiment 100%. C’était moi qui refaisais tous les appartements, les maisons, les machin. Ça prend énormément de temps.
Clémentine
Comment est-ce que tu t’envisageais quand t’étais plus jeune dans le fait d’être père ? Est-ce que tu te voyais comme un père présent, comme un père qui travaille beaucoup et qui doit ramener de l’argent à la maison ? Parce qu’on a tous plus ou moins grandi encore avec nos parents qui étaient dans des stéréotypes. Aujourd’hui, vous inventez un petit peu des façons de faire famille. Comment toi, tu l’avais envisagé avant ?
Tony
Moi je me suis toujours dit que de toute façon c’était 50-50. En gros, que ce soit pour le travail, que ça soit chacun en fait a besoin de s’épanouir un peu dans ce qu’il veut faire, dans le métier qu’il veut et idéalement s’épanouir dans le métier et en plus ramener de l’argent. Moi je m’en fous pendant un temps il y a Aline qui gagnait plus que moi, pendant un temps c’était moi, etc. Ça m’est égal. L’idée, c’est vraiment qu’on puisse être là pour nos enfants, qu’on puisse vivre normalement. Maintenant, ma place, moi, je me suis toujours dit que je voulais être un papa gâteau. Après, c’est vrai que j’ai un côté un peu plus, pas dur, mais un côté où je vais être un peu plus sur le dos de mes enfants qu’Adeline.
Clémentine
Mais est-ce que tu te voyais être très présent dans les premières années de vie ?
Tony
Oui.
Clémentine
Est-ce que pour toi, c’était très important de pouvoir avoir cette liberté-là ?
Tony
Faire un métier qui m’obligeait à faire des déplacements, ce genre de choses, non. Ça ne m’intéressait pas du tout.
Adeline
On s’était même posé la question du congé paternité, que ce soit toi qui le prenne.
Tony
Oui aussi.
Adeline
Si on serait resté dans notre schéma, je pense que ça aurait peut-être limité tes plus Tony qui prennent le congé, enfin il le voulait vraiment.
Tony
Ça ne me dérange pas. Je pense qu’aujourd’hui, il faut vraiment s’ouvrir à ça. On en revient de Suède et on en a beaucoup parlé. Et en Suède, c’est impressionnant. Je ne sais plus le nombre de jours, c’est 200 et des bananes de.
Clémentine
C’est une année à se partager, en gros.
Tony
C’est incroyable. Et en fait, que ce soit le père ou la mère, il n’y a pas de… Non, je trouve ça… Et aujourd’hui, c’est ce qui devrait être le cas. Tu vois, dernièrement, on a fait l’anniversaire de nos enfants, Emy et Leo, je me suis éclaté avec les petits. Et Adeline me disait, ben, tu vois, il n’y a pas beaucoup de papas qui restent à l’anniversaire. Ils vont faire autre chose. Moi, je suis désolé. Tes enfants, ils ont quatre ans. Ce jour-là, il faut être là, en fait. Il y a des ballons partout et machin. Non, moi, je veux être présent absolument.
Clémentine
Vous aviez discuté, avant devenir parent, de ce que vous vouliez, le type d’éducation, comment vous envisagiez être parent ? Où est-ce que vous êtes allé avec l’aventure qui s’est proposée à vous ?
Tony
En vrai, je pense que tu as des… Ouais, après, je pense que tu te mets beaucoup de choses dans la tête et en fait, il n’y a rien qui se passe comme tu as envies. Donc en vrai, on a un peu, je pense comme beaucoup, on s’est adapté. Tu t’adaptes, tu fais comme tu peux. Chacun fait comme on peut et non pas comme tu veux vraiment. Donc c’est pareil, dans un magasin, il ne faut pas juger s’il pleure parce qu’on fait comme on peut.
Clémentine
Souvent ils pleurent d’ailleurs dans les magasins. Il faut avoir conscience de ça. Ça faisait partie de vos plans de vie devenir parent. Est-ce que tu as toujours voulu être mère ? Parce que des fois on tombe sur une bonne personne et on se dit j’ai envie d’être mère ou père.
Adeline
Non, moi, c’était vraiment quelque chose… J’ai tout le temps aimé les enfants et non, c’est vraiment quelque chose qui m’animait vraiment. Et trois enfants aussi. Je voulais trois enfants. Je suis d’une famille de trois… J’ai deux autres sœurs, en fait. Donc, je voulais absolument trois enfants. Tony était plus sur deux, lui, à la base.
Tony
Ouais. Du coup, je lui disais un. Elle en voulait trois.
Clémentine
Du coup, on a coupé la part en deux. Toi, tu négocies même pas. On sent le courtier, quand même, là.
Adeline
Mais finalement, comme j’ai eu la première, j’ai eu… On a eu des jumeaux. Moi, je voulais absolument revivre une grossesse aussi.
Tony
Tu voulais vivre une grossesse simple.
Adeline
Oui, voilà. Pas gémellaire.
Clémentine
Ton vœu a été exaucé très vite.
Adeline
C’est sûr.
Clémentine
Là, on est 3-4 ans après l’arrivée de vos enfants. Est-ce qu’avec le recul, vous vous dites, on a pris un bouillon, tu dis parler d’un train. Est-ce que vous avez l’impression d’être toujours dedans ? Comment vous situez là aujourd’hui ?
Adeline
Là, on se… Franchement, on est… Là, on a eu un début d’année fatigué, mais je pense parce que, voilà, justement, on s’est pris un train ces dernières années, mais on était tellement dans le faire, faire parce que, voilà, on n’avait pas le choix entre le lancement de l’influence, les enfants à gérer et tout. On était vraiment dans le train, justement, qui ne pouvait pas s’arrêter. Et là, on a eu une petite période… Là, on commence à faire le plat. C’est bon, les sociétés roulent, les enfants, ils grandissent. Et justement, c’est là où on s’est rendu compte. Ouais, quand on se retourne, on se dit mais c’est fou ce qu’on a vécu ces dernières années. Enfin, c’est fou. C’est inimaginable, en fait. Toute notre vie entière a été chamboulée. La maison qu’on a construite il y a quatre ans, elle s’est remplie.
Il n’y a même plus de place. Alors qu’on pensait faire par étapes, enfin plein de choses comme ça, vraiment. Et du coup, c’est vrai qu’on a eu une petite période de down sur nous, surtout moi, où je ne sais pas, je me suis rendue… Enfin, peut-être un peu de surmenage aussi, de me rendre compte de tout ça et de tout ce qu’on a accompli, mais de tout aussi ce qui reste à faire. Et voilà, mais bon, ça va mieux, là. On se structure, du coup, à fond aussi et même dans notre vie de tous les jours. C’est vrai que ce soit avec les enfants, on n’est pas… On est des parents lambda, mais voilà, des fois, les repas, c’est complètement désorganisé. Ils mangent coquillettes-jambon.
Tony
De toute façon, on n’est pas du tout organisés.
Adeline
Ouais, voilà, c’est un carnage.
Tony
Que ce soit l’un ou l’autre, c’est compliqué.
Adeline
Donc, voilà, là, on veut vraiment s’organiser dans notre vie perso, dans notre vie pro et avancer plus sereinement, disons, voilà.
Tony
Et puis, on s’est rendu compte que le temps passé avec nos enfants n’était pas très qualitatif non plus. Donc, c’est pour ça qu’aujourd’hui, on veut recentrer un peu les choses en disant voilà. Puis même, ils grandissent. Quatre ans, c’est bien, ça commence à bien comprendre. Quand on leur dit quelque chose, ça va, ça roule. Puis, on a des enfants qui ne sont pas trop durs non plus. On leur dit quelque chose, ça va, ça le fait. Même si Tim a eu trois mois là, c’est pour ça qu’Adeline aussi a peut-être eu du surmenage en plus du travail. C’était vraiment très dur.
Clémentine
C’est un âge délicieux le 2-3 ans.
Tony
Bien plus que les deux premiers.
Souvent, on dit que c’est souvent le deuxième qui est très hard. Bah là, c’était quelque chose. Non, mais après, je veux dire qu’on a chamboulé une vie, mais déjà, comme tout à l’heure pour les enfants, on ne savait pas où on allait. En fait, je crois que c’est notre vie tout le temps. On ne sait pas où on va. Et souvent, on dit ouais, mais t’as pas peur. Mais non, mais en fait, tu sais pas. On sait pas. Donc, on y va. Et puis, de toute façon, il y aura des embûches, des choses comme ça. On va les passer. Et puis, ça va le faire. On est très, très chanceux aujourd’hui. Et on s’en rend compte tous les jours. On le sait.
Clémentine
Se sentir chanceux n’empêche pas de regarder un petit peu, de se dire c’était quand même dur. L’un n’empêche pas l’autre.
Tony
La chance, attention, faut aussi la provoquer. On a travaillé énormément. Voilà.
Clémentine
Qu’est-ce qui a été le plus dur ? Tu disais que tu as eu un moment difficile, que tu as un peut-être pris le contre-coup de tout ça. Qu’est-ce que tu arriverais à identifier qui a été difficile dans ces dernières années ?
Adeline
C’est sûr, les enfants, je dirais, ça c’est certain parce qu’ils sont mignons, mais les enfants, ils sont durs, c’est énergivore. Donc voilà. Et après, bien sûr, l’activité aussi d’influence où on se rend compte, tant qu’on n’est pas dedans, on ne peut pas se rendre compte de tout ce que ça englobe. Mais c’est vrai que c’est un travail très prenant où c’est 7 jours sur 7, 24 heures. Enfin, je dors quand même.
Tony
Enfin bon, novembre dernier, elle faisait 18 heures qu’elle restait sur son téléphone. Le travail, c’est des grosses périodes de l’année. Et c’est pour ça aussi.
Clémentine
18 heures sur ton téléphone, oui.
Tony
Oui, parce qu’après, il y a l’ordinateur. Donc, on ne dormait pas beaucoup.
Adeline
Oui, beaucoup. Et puis, oui, voilà, c’est l’enchaînement de tout ça. Je pense que c’est un trop-plein de tout ça. Après, ça va, ça n’a pas duré longtemps. Heureusement, je vais déjà mieux, mais je suis très contente qu’on ait pris quelqu’un avec nous, déjà pour nous soulager sur le plan administratif. Je sens déjà un souffle pour nous.
Clémentine
Un souffle chaud, derrière, qui t’amène vers…
Tony
Ça serait bien vu les températures aujourd’hui.
Clémentine
Comment est-ce que vous gérez le fait que vie perso, vie pro, tout est un peu mélangé tout le temps ? Est-ce que vous arrivez à couper, à ne pas parler de ça aussi, du travail, avoir vos espaces que pour vous ?
Tony
En vrai, ce n’est pas si facile parce que vie perso et pro, aujourd’hui, c’est 100% lié. En vrai, on n’y a pas de… On ne peut pas les dissocier. Tu vois, on s’est fait la réflexion il n’y a pas longtemps où on s’est dit, ça fait quatre ans et demi qu’on n’a pas pris de temps tous les deux. Et en vrai, jusqu’à là, on n’a jamais pensé à vouloir en prendre, mais vraiment, ne serait-ce que d’amener… Parce que moi, mes parents habitent quand même à quatre heures et demie de chez moi, chez nous, et Adeline, ses parents, c’est une heure. Et les parents d’Adeline ne se voient pas de garder les trois d’un coup, surtout que Tim n’était pas encore tout à fait propre. Il l’était depuis quelques jours, mais bon, voilà.
Adeline
C’est pas un cadeau non plus d’avoir les trois.
Tony
D’avoir les trois, c’est dur, mais c’est très dur. Et je veux dire que ces parents ont un peu plus de 60 ans. La dernière fois qu’ils ont eu des enfants, c’est très longtemps. Même s’ils ont eu trois, c’est plus pareil, en fait. Et on le voit bien quand on les amène. Je crois qu’il n’y a que Emy et Léo qui ont déjà été peut-être deux fois, trois fois, deux jours à chaque fois. Et sauf que là, tu vois, on pense à se dire on va demander à papi et mamie de venir à la maison pour qu’ils gardent encore leur univers. Et si on peut partir quatre jours, Mais en vrai, on part au soleil. En fait, on a besoin là de ne rien faire. On se fout dans un transat et puis on les aime à nos enfants. On va les appeler tous les jours en visio. Mais là, non, il faut vraiment qu’on prenne du temps pour nous. On le sent.
Clémentine
Là, vous arrivez au max de ce que vous avez pu donner et vous ressentez ce besoin qui n’était pas présent avant. Et toi aussi, tu le ressens de la même manière ?
Adeline
Oui, vraiment. Oui, de couper et de penser qu’à nous, finalement. Vraiment penser qu’à nous. Juste ça.
Clémentine
Parfois, je pense que les gens ne se rendent pas compte aussi de la difficulté de faire garder trois enfants petits. Moi, mes enfants, ils commencent à grandir. Donc maintenant, les grands-parents sont plus à dire OK, on veut bien. Mais quand ils sont tout petits, c’est tellement intense qu’il n’y a pas grand monde qui est prêt à dire OK, je veux bien.
Adeline
Après, je le comprends aussi. Moi, j’en veux pas du tout. Parce que voilà.
Clémentine
C’est normal, en fait. Nous déjà on galère.
Adeline
Et puis, en plus, c’est que c’est une attention. C’est une attention énorme. Il faut être tout le temps sur eux. Il faut aussi avoir confiance et tout. Moi, je sais que jusqu’à présent, je ne me sentais pas du tout de les laisser, dans tous les cas, les trois à quelqu’un. Là, ils grandissent, ça va mieux.
Tony
Pour te dire, on n’est que deux, on a deux pères de vue, on a trois enfants, donc il faut toujours qu’il y en ait dans ton champ d’vision. Ça nous est arrivé il n’y a pas longtemps au Puy du Fou, on avait été avec ses parents. Léo, une seconde d’inattention, il n’était qu’à trois mètres de nous, mais derrière un arbre. Du coup, on ne le voyait même pas. Depuis, on a pris des airtags et on les met dans les poches.
Clémentine
Ah ouais ! J’ai jamais essayé ça, tu vois.
Adeline
Franchement, ça marche trop bien.
Clémentine
Après, tu décolles pas ton téléphone, du coup, parce que tu vérifies.
Adeline
OK.
Tony
Non, ce n’est pas facile. Donc, c’est pour ça, aujourd’hui, imposer à ses parents ou les miens, peu importe, trois enfants, alors que même nous, déjà, ce n’est pas facile. Tu vois même jouer encore des potes à nous, qui ont notre âge aujourd’hui, qui disent mais comment vous faites ? Ils en ont qu’un ou deux max. Comment vous faites, en fait, tout le temps sur le qui-vive ?
Clémentine
C’est une attention permanente qui est, comme tu disais, énergivore, qui est fatigante. Et c’est vrai que le sous-nombre dans la parentalité, ce n’est pas une bonne idée dans les premières années. Ça aussi, le sous-nombre, ça joue quand même pas mal. Donc, tu disais la vie pro, vie perso, elle est très imbriquée, elle est tout le temps connectée, ce qui peut être intense à vivre puisque vous ne coupez pas. Comment est-ce que vous avez discuté ensemble du fait d’impliquer les enfants ? Parce qu’au début, vos comptes, ça n’avait pas l’ampleur que ça a aujourd’hui. Est-ce que vous en avez tout de suite parlé ? Qu’est-ce que vous avez mis en place ?
Adeline
Oui, on en a tout de suite parlé pendant la grossesse, en fait, on s’est posé la question. Après, c’est vrai que pendant la grossesse, le compte, il avait 100 000 abonnés. Aujourd’hui, il en a 480, donc ce n’est pas à la même ampleur. Mais en tout cas, on a une communauté qui est tellement bienveillante, tellement gentille, sincèrement. C’est très, très rare, les messages négatifs, méchants. Et du coup, on a confiance. C’est vrai qu’on ne voit pas le mal dans ce côté-là. Après, chacun a son avis là-dessus de toute façon. Nous, c’est notre manière de voir les choses. Et du coup, on en a discuté. On les a beaucoup mis leur première année de vie. Et après, c’est vrai que là, on est un peu plus sur la retenue. On a vraiment diminué leur apparition. Ils grandissent.
Des fois, ils n’ont pas envie de se faire filmer aussi. Et ça, on ne l’imposera jamais. Donc, voilà, on fait vraiment en fonction d’eux, en fonction de nous, nos ressentis. En tout cas, on maîtrise leur image au maximum. On fait attention à ce qu’on met. Pour pas que ça puisse les atteindre. Et voilà, on essaye de faire au mieux après. Comme j’ai dit, on pourra toujours être critiqués là-dessus.
Clémentine
C’est surtout une discussion de famille et de vous. Comment est-ce que vous l’aviez envisagé ? Est-ce que ça a évolué aussi au fil du temps ? Qu’est-ce que vous avez mis en place ?
Tony
Déjà, ce n’est pas eux qu’on demandait à être sur les réseaux. Donc ça, il faut en être conscient. Et je pense que c’est aujourd’hui ce que les gens ont du mal à comprendre, et on peut le comprendre, du fait de mettre des enfants alors qu’ils n’ont rien dit. Mais comme je disais tout à l’heure, nous, dès le départ, on a fait le choix de prendre quelqu’un, donc ils ont un avocat sur Paris en propriété intellectuelle qui est complètement différent de nos avocats à nous, Adeline et moi, pour vraiment qu’ils soient neutres et qu’ils puissent les défendre tous les trois. On a mis en place aussi des contrats spécifiques pour justement les protéger eux. Mais il faut bien comprendre que c’est bien deux choses différentes entre nous, la partie influence, et eux. Parce qu’on veut vraiment les protéger.
Et là, depuis juillet dernier ou juillet d’avant, l’État a mis le nez dedans et c’est très très bien. Nous, on a pu démontrer qu’on avait fait les démarches bien bien avant. Tout le monde a l’histoire de Jordi avec le fait que son image a été exposée et qu’il n’a jamais récupéré son dû. Maintenant, il faut aussi être conscient que ces contrats sont rémunérateurs. Ils sont bloqués. C’est l’État qui les gère. On ne touche à rien du tout et on ne veut rien toucher du tout. Au contraire, on s’est même plus battu et on se bat encore un peu aujourd’hui parce que l’État a mis en place une loi pour les créateurs de contenu, sauf qu’elle est encore mal faite. Et donc, du coup, c’est difficile. En fait, on nous a mis dans la case des intermittents du spectacle, sauf que c’est un autre métier.
Et aujourd’hui, on s’est battu quasiment un an et demi avec la direction du travail, région du travail, pour qu’on puisse vraiment encadrer ce qu’il fallait pour nos enfants. Parce qu’aujourd’hui, sur la Charente, on n’est pas beaucoup créateur de contenu. Tu vas sur Paris, tu vas sur Bordeaux, il y en a bien plus. Donc non, c’est important. Leur image, oui, ils n’ont pas donné leur avis. On fait ce qu’il faut de plus en plus et d’ailleurs on les met de moins en moins. Comme disait Adeline, on fait très attention à leur image, même quand une marque nous propose quelque chose, c’est nous qui avons le dernier mot. Si admettons, je dis une bêtise, mais Léo ne veut pas tourner, on ne tourne pas. C’est comme ça que ça marche. Et derrière, oui, ils ont une rémunération qui toucheront quand ils seront majeurs.
Ils ont, en feront, ce qu’ils veulent, c’est la paie à leur permis. Parce que ça se trouve, avec nos boulots d’avant, peut-être qu’on n’aurait pas pu payer leur permis. On aurait mis comme tout le monde. Et d’ailleurs, c’est ce qu’on fait, mettre 20 euros tous les mois de côté pour eux. C’est ce qui va payer leur première voiture. L’idée, c’est qu’ils ont travaillé parce que c’est un vrai travail. Ils sont salariés à chaque fois. Et donc, il y a des vrais contrats et ça leur permettra de démarrer dans la vie.
Clémentine
Ça, c’est un truc que vous avez dû découvrir quand vous avez démarré.
Adeline
Complètement.
Clémentine
Vous n’avez pas de modèle, en fait, c’est difficile parce que vous naviguez à vue un peu dans ce milieu-là.
Adeline
Ce milieu-là, c’est très particulier parce qu’il n’y a pas d’échange d’informations, forcément. Et surtout, comme nous, on travaille 100% indépendant. On ne fait pas d’appels, on n’a pas d’agence. Donc, c’est vrai que Et d’ailleurs si.
Tony
Je peux ajouter, dans le côté protection, il faut savoir que suivant l’âge de l’enfant, il doit aller voir la médecine du travail, donc là en l’occurrence c’est le médecin traitant, pour évaluer le côté physique mais également mental. Donc Tim qui a trois, même pas trois ans, c’est tous les trois mois, et Emy et Léo c’est tous les six mois.
Clémentine
Ouais, vous êtes astrein. Oui, c’est bien, c’est des gardes fous.
Tony
Très, très bien. C’est très, très bien.
Clémentine
OK, je savais même pas que…
Tony
C’est très, très encadré. Et nous, ça nous va très bien.
Clémentine
Oui, parce qu’on pourrait croire que vos enfants, ils apparaissent et qu’ils n’ont aucun lien avec l’influence que vous faites. Mais non, vous avez tout structuré pour qu’ils soient protégés, pour qu’il n’y ait pas de surprise, mauvaise surprise plutôt, à la fin et qu’eux aussi, ils soient valorisés dans le fait qu’ils ont été exposés avec vous dans votre famille.
Tony
Et même, ils sont protégés au-delà de ça. Si jamais quelqu’un prend leur image, ça peut arriver. Ils risquent des suites très importantes judiciaires.
Clémentine
C’est intéressant.
Tony
Ça, c’est ma partie. C’est hyper important. Ce que je disais, nos enfants, c’est nos petits bébés. Oui, on les a mis sur les réseaux sociaux. Oui, les gens les reconnaissent, mais tout est bienveillant. Et justement, il faut que ça le reste. Le jour où ça ne l’est plus, on prendra des décisions.
Clémentine
Alors, vous avez une super philosophie, c’est le Hakuna Matata. C’est le nom de votre compte. Donc, ça signifie qu’il n’y a aucun souci. Est-ce que véritablement, c’est un mantra que vous avez assez régulièrement au quotidien pour sortir de la pression de ce que c’est de vivre avec trois enfants ?
Tony
Tu le dis ? Tu parles ou je parle ?
Adeline
Vas-y.
Tony
En fait, nous, on voit toujours les choses à l’inverse. Quelqu’un qui va dire, ben non mais là ça va pas, machin. Non mais qu’est-ce qui a été, plutôt ? Et plutôt dans ce sens-là où, non mais ça c’est un problème, oui mais attends, viens on va trouver quelque chose. C’est plutôt dans ce sens-là qu’on voit les choses. On sait qu’il y a des embûches tout le temps, mais il y a toujours une solution.
Adeline
On a le côté, c’est vrai que cette philosophie, dès qu’on s’est rencontré, on avait ce côté-là de… Hakuna Matata, c’est venu très, très vite. On le mettait sur le premier van qu’on s’est acheté. On a mis Hakuna Matata dessus. C’était vraiment… C’était imprégné en nous le côté… Pas de soucis, la vie est belle, on profite, on vit l’instant présent et en étant parents, on a eu des petits soucis, mais n’empêche qu’on a toujours réussi à passer outre. Oui voilà, comme par exemple les jumeaux, tout le monde disait autour de nous « Oh là là, vous allez voir, ça va être dur, ça va être… » Et nous, on nous a toujours dit « Mais on verra ». Et finalement, on l’a fait. Enfin, ça se fait. Voilà, on n’en est pas mort. Oui, c’était dur, mais voilà. Comme les projets immobiliers, « Mais vous n’avez pas peur de vous lancer ? » On le fait et non, ça se fait. Oui, il y a des soucis. Tout le monde a des soucis dans tout ce qu’on met dans la finalité. C’est qu’on y arrive et ça se fait. Donc, il faut oser et il faut se lancer. C’est tout.
Clémentine
Mais je pense que les gens, ils apprécient votre compte pour ça aussi. Parce que si vous ne suivez pas, allez voir sur Hakuna Matata. Parce que vous faites une danse tous les vendredis, vous essayez un petit peu d’apporter de la légèreté, surtout en ce moment, dans les quotidiens qui sont un peu intenses. Et parfois, les gens, je pense, peuvent se dire, est-ce que c’est une façade et c’est juste pour les réseaux ou est-ce que c’est vraiment imprégné en vous ? C’est pour ça que je demandais, tu vois, sur le mantra.
Tony
Pour te donner un ordre d’idée, quasiment tout le matin, il y a de la musique à 7h30 pour tout le monde. Et tu vois, on se met dans un move. Alors oui, ça pleure des fois, mais je veux dire qu’il y a toujours quelque chose. Il y a un élan, on n’est pas… On est toujours en train de blaguer, faire des bêtises, etc.
Adeline
Oui, et puis même les gens autour de nous… Je sais que j’ai toujours dit à mes sœurs, si vous ne me reconnaissez plus sur les réseaux, il faut me le dire. Elles me disent, non, t’es la même. Donc, voilà. Enfin, nous, on a vraiment ce côté où, justement, on tient à ce côté authentique. C’est pour ça qu’on dit aussi des fois quand ça ne va pas, parce qu’on le dit, moi, on ne cache rien. Des fois, je dis à mes abonnés que là, les enfants, je peux pu, ça ne va plus. On a ce côté de montrer la réalité, mais aussi de montrer que les bonheurs, c’est dans les petits moments du quotidien et que nous, on joue vachement là-dessus. Et c’est vrai que ça nous fait plaisir de donner du sourire aussi. Enfin, je sais que nos vidéos, elles fonctionnent pour ça. On fait sourire les gens, on égaye un peu leur journée et tout. C’est souvent qu’on a des petits messages dans ce sens-là et ça, ça nous fait trop plaisir.
Tony
Moi, j’aime bien les gens quand ils mettent « Vous devriez être remboursé par la Sécurité Sociale ». C’est drôle.
Clémentine
Oui, mais ça dit beaucoup.
Tony
Oui
Clémentine
C’est vrai. Est-ce que, par contre, le sujet de la santé mentale, est-ce que c’est quelque chose dont vous parlez entre vous ? Est-ce que vous êtes déjà fait aider ? Est-ce que, malgré le fait qu’on peut se dire « la vie, elle est belle », il y a quand même des fois où c’est difficile ? Ou est-ce que vous laissez les choses venir ?
Adeline
Non, on en discute un petit peu. Là, moi, suite à mon début d’année, j’y ai pensé. Je me suis dit pourquoi pas aller voir quelqu’un pour parler de tout ça. Mais c’est vrai qu’après, après, je vais pour prendre le rendez-vous. Et puis là, j’entends maman, j’ai fini. Bon, je le ferai plus tard le rendez-vous.
Tony
C’est ouvert, on discute beaucoup. De toute façon, c’est le socle de notre couple. On dit toujours tout. Dès qu’il y a le moindre truc, il faut se le dire, même si ça pète. On va se le dire, si on a besoin de se faire aider. Bon, Adeline, elle a du mal à passer le pas. Elle n’écoute pas son corps, mais bon, là, ça vient. Elle commence à comprendre qu’il faut qu’elle le fasse. Mais moi, je l’ai déjà. J’ai déjà fait la démarche auprès de quelqu’un parce que, justement, comme je disais tout à l’heure, je ne suis pas non plus un papa ultra cool, mais sauf qu’il y a des règles à respecter pour qu’il puisse idéalement bien grandir. Et je me trouvais un peu dur. Donc, oui, j’ai été voir deux fois une personne pour lui en parler.
Et bon, on ne m’a pas trouvé non plus tyrannique, mais on a mis des choses en place. Ça m’a surtout permis d’avoir des outils. Parce qu’en vrai, la parentalité, tout à l’heure, tu as dit un truc, tu as dit vous êtes rentré chez vous et voilà, vous avez vos deux bébés. Mais sauf qu’il n’y a pas de mode d’emploi. Et moi, je me souviens très bien qu’on nous a lâchés à 19h. La pharmacie fermait, on n’avait pas de lait pour enfants. Du coup, on a dû demander à la clinique de nous en donner plus, les petits récipients là, tout petit biberon pour qu’on puisse au moins passer le week-end et qu’on puisse après passer dès le lundi. Et surtout, ce qu’on nous avait dit, la sage-femme, c’est faites-vous confiance. Mais ça, c’est genre comme si on disait Hakuna Matata.
Sauf que faites-vous confiance avec des enfants, mais tu ne sais pas.
Clémentine
Ça ne marche pas toujours, ça veut dire.
Tony
C’est ça que je veux dire, c’est que tu n’as pas de mode d’emploi. Des fois, il faut se faire aider.
Clémentine
S’il y avait des modes d’emploi pour chaque enfant, chaque couple, tout le monde pareil, mais ce n’est pas le cas. Je trouve que ça fait du bien d’entendre des pères qui disent qu’il faut se faire aider, qu’ils réfléchissent à leur parentalité, à leur trauma d’enfance, qu’ils peuvent revenir au comment est-ce qu’on a envie d’être le père qu’on a envie pour ses enfants. Tout le monde ne le fait pas. Tout le monde ne le dit pas.
Adeline
Mais Tony, pour ça, il se remet vachement, surtout sur son rôle de père, il se remet vraiment en question. Ça, c’est génial.
Tony
Aujourd’hui, il faut arrêter de penser que la maman, c’est le centre. Non, non. Et les enfants, ils ont aussi besoin d’un papa. Et moi, quand j’entends le papa, il n’est pas très présent. C’est dommage. Après, chacun a ses difficultés, ses engagements, etc. Mais il faut un minimum. Je pense que les enfants ne nous en voudront pas si on n’est pas là tout le temps, mais il faut au moins leur montrer le truc.
Clémentine
Et tu disais que Adeline a du mal à écouter son corps. Pourquoi ?
Tony
Je pense que c’est héréditaire, je pense qu’ils sont soumis à ces tendances. C’est pareil, c’est des très très gros travailleurs, ils travaillent la terre depuis toujours et je pense qu’ils savent qu’aujourd’hui, rien, t’as rien sans rien en fait et ils préfèrent les travailler parce que voilà, c’est des gens qui sont… C’est pas simple. La vie n’est pas simple. Et Adeline, c’est vrai qu’aujourd’hui, elle se met dans l’influence. L’influence, vraiment, j’insiste, c’est beaucoup de travail, beaucoup de recherches. On ne se rend pas compte avec 15 secondes de vidéo ou 30 secondes de vidéo, mais derrière, il y a une heure et demie ou deux heures de travail sur 15 secondes où tu as juste slider parce que tu te dis ça ne me plaît pas, mais pourquoi pas. Mais et Adeline, pour le coup, elle, le médecin n’y va pas.
L’ostéo, elle n’y a jamais été. C’est moi qui lui ai pris rendez-vous là, il n’y a pas longtemps, parce.
Adeline
Arrête tu vas me faire pleurer.
Tony
Mais non, mais c’est vrai, elle ne s’écoute pas. Donc l’idée, c’est que pour le coup, il faut se faire aider.
Clémentine
Pourquoi ça te touche ?
Adeline
Je vais pleurer.
Clémentine
Vas-y pas de soucis.
Adeline
Non, mais en fait, il a raison, Tony, c’est… C’est le travail qui prend le dessus parfois. Enfin, je sais pas, c’est… Comme il dit, je pense que c’est héréditaire, ça vient de…
Tony
Comme tu disais tout à l’heure, on a fait le choix de partir sur des métiers où on ne savait même pas où on allait. Donc aujourd’hui, on a quand même un poids familial. On a tout ça. Il y a plein de trucs où ce n’est pas facile. Je pense qu’elle en prend trop sur ses épaules et elle a peut-être besoin aussi d’où le fait qu’on se fasse aider.
Adeline
Voilà. Exactement.
Clémentine
T’es rentrée dans un cycle où tu vas pouvoir prendre soin de toi.
Adeline
Oui, exactement.
Tony
Et la personne avec qui on travaille actuellement a très bien compris. Et justement, elle la pousse à prendre du temps pour elle.
Adeline
Mais c’est vrai que voilà, c’est… C’est mais ça va, ça va. Non, mais je vais très bien. C’est juste que c’est vrai que c’est sûr. Mais je pense comme beaucoup de femmes aujourd’hui, on endosse plein de choses. Et moi, pourtant, Tony est hyper présent. Mais c’est vrai que c’est. Les femmes, on a une charge mentale, on s’ajoute peut-être aussi des choses, c’est certain. Mais voilà, on a une charge mentale qui est présente et qui est dure à assumer au quotidien, de faire face sur tous les plans.
Clémentine
Et n’oublie jamais, t’as eu trois enfants en un an et demi.
Adeline
Voilà.
Clémentine
Je sais pas si tu te rends compte, je pense que t’es dans la machine à laver, t’arrives pas à le voir.
Adeline
Mes abonnés me disent ça tout le temps.
Tony
C’est dur de se rendre compte parce que ce schéma-là, il n’y a pas beaucoup qui l’ont. Donc, tu te rends pas compte.
Adeline
Ouais, c’est ça.
Clémentine
T’as pas de comparaison.
Adeline
Oui, voilà, exactement. C’est vrai que des fois, quand tu vois les autres mamans qui… J’en parlais l’autre jour, qui font tout leur goûter maison, leur… Des fois, moi, je me dis mais wow, mais je suis nulle. Je suis nulle, tu sais. Tu te dis, tes enfants, voilà, t’es nul, quoi, tu te sens nul parce que t’es à la maison en plus. Pourquoi tu fais pas tout ça ? Et c’est vrai que voilà, c’est se rajouter tout le temps des choses. Mais voilà, des fois, il faut juste faire. On fait au mieux. Et c’est très bien.
Tony
Non, et puis au-delà de ça, tu viens de dire que tu as beaucoup de choses, mais peut-être, je pense généralement, en France, j’ai l’impression que justement, le mari, comme tu disais tout à l’heure, il doit aller travailler, il ramène l’argent à la maison et la femme… Mais non, en fait, c’est fini. Aujourd’hui, la femme, elle est autant, voire plus active. En plus, quand elle rentre, il y a les enfants, il y a tout ça, il faut gérer. Il y a le quotidien de la maison, il y a tout ça. C’est vrai que souvent, le conjoint, il a moins de choses à faire. Il ne faut pas se leurrer. Je pense que ça serait bien que ça change un petit peu. Bon, après…
Clémentine
Et puis tu pointes quelque chose du dos, c’est sûr qu’il y a une structuration sociétale qui fait qu’il y a beaucoup de choses qui pèsent sur les mamans, même quand on essaye de faire contre et qu’on répartit mieux la charge. Et puis, encore une fois, ton corps, il a fabriqué trois êtres humains. Excuse-moi pour toi, mais c’est pas le cas. Et donc forcément, ça a un impact à un moment ou à un autre, ça tire, c’est obligé. Et je pense que notre corps, ils sont bien faits dans le sens où t’es dans le dur, là, donc t’as pas le choix, tu te mets dedans parce qu’il y a un moment, il faut qu’ils grandissent un peu pour pouvoir respirer. Et peut-être que là, c’est un signe. Justement que tu peux respirer, c’est bien.
Adeline
Non, mais oui, clairement, c’est clairement ça, c’est le postpartum dure trois ans. Tim va avoir trois ans et je sens que c’est maintenant que ça y est, je lâche les vannes et je me rends compte que finalement, il y a plein de choses. J’ai cumulé plein de petites douleurs, peut-être avant et tout, qu’aujourd’hui, c’est bon, il faut que je prenne soin de moi avant les autres. Finalement, voilà, c’est le moment, mais c’est dur.
Tony
Juste ajouter quelque chose du côté des papas.
Clémentine
Vas-y.
Tony
Ça serait bien aussi, juste, je vous le dis à toutes les mamans, les futures mamans, n’hésitez pas à impliquer votre futur, le futur papa, parce que tu l’as dit, elle apportait trois enfants. Mais sauf que nous, les papas, on ne sait pas. On ne sait pas, en fait. Et le jour où le bébé, il arrive, c’est là où on prend le train, parce qu’on ne sait pas. Donc, il ne faut vraiment pas hésiter à impliquer le papa. Et je pense que des fois, il y a ce côté-là aussi de raté, où la maman peut-être un peu, comment dire, elle est trop sur son bébé et un peu moins avec le papa. Et le papa, peut-être qu’il a besoin aussi de comprendre comment ça fonctionne, qu’est-ce qui se passe. Ce n’est pas juste écouter le bébé ou juste mettre sa main.
C’est vraiment expliquer tout ce que ressent la maman. Parce que vraiment, les papas, nous, on est complètement dans une bulle en fait. On ne comprend pas ce qui se passe.
Clémentine
Oui, tu t’es senti pas mis à part, mais en tout cas, en décalage et en décalé avec…
Tony
Tous, tous, même si j’étais très présent. Tous les papas avec qui je parle aujourd’hui, on n’a pas du tout vécu la grossesse de la même manière parce que…
Adeline
Oui, c’est à l’accouchement vraiment que tu te rends compte que t’as… Oui.
Tony
Alors que vous, il grandit en vous. Vous savez qu’il y a quelque chose qui se passe. Nous, à part aller faire la chambre parce qu’on nous l’a demandé, chauffeurs de la couleur, il n’y a rien qui se passe.
Clémentine
Oui, vous avez neuf mois de décalage avec nous.
Tony
Il faut vraiment impliquer le papa dans ce pas non pas juste à toucher ou à entendre et vraiment expliquer ce qui se passe.
Clémentine
Pendant la grossesse, c’est ça que tu veux dire. Et du coup, ça fait que le père est tout de suite plus impliqué, plus présent. Au moment où le bébé arrive, il prend moins le train en cours de route.
Tony
Oui.
Clémentine
T’as réussi à prendre le train en cours d’autres au deuxième ou à la deuxième grossesse ?
Tony
Non, dès le premier c’était.
Clémentine
C’était bon ?
Tony
Ouais, franchement, dès le départ. Non, non. De toute façon, on était passés deux à quatre.
Adeline
Mais c’est vrai que moi, j’ai pas été une maman exclusive. T’as été ici avec les bébés. Tu sais, tout de suite, j’ai donné la place à Tony, quoi.
Clémentine
Bah déjà, t’en as eu deux d’un coup, c’était plus compliqué.
Adeline
Oui, il y a ça aussi. C’est vrai, parce qu’avec Tim, en plus, avec l’allaitement, moi, j’étais beaucoup plus… C’est vrai que les jumeaux, ça fait aussi le côté où t’as pas le choix. Faut partager.
Tony
Je ne veux pas être le porte-parole des papas, mais c’est vrai qu’on parle souvent de la maman. Le papa, OK, il doit se faire aider, mais il doit aussi comprendre ce qui se passe. Et pour ça, je pense que le maman a un rôle aussi important.
Clémentine
Non, mais c’est bien que les pères y parlent. Moi, j’aime bien. Ça change l’éducation, comme tu l’as dit. Ce n’est pas que maman. Les enfants ont besoin d’être deux parents. Quand il y a deux parents, ils y sont. Et comment est-ce que vous voyez l’avenir ?
Adeline
Là, on a acheté notre petit fourgon. Ça, déjà, ça va nous permettre. Je suis trop contente aussi parce que je pense qu’on va mettre le pied dedans. C’est vrai que notre maison, aujourd’hui, elle est rattachée aussi à Instagram et à toute notre activité professionnelle, alors que le fourgon, on va mettre le pied dedans et on va se dire… On ne sait pas où on va, mais on y va. Et c’est notre côté Hakuna Matata aussi. Et ça va faire du bien, quoi, d’avoir un peu plus d’imprévus, de lâcher prise, de voilà, de tout ça, quoi. Remettre tout ça au centre de notre vie, ça va faire du bien. Et on se voit tous les deux quand même. Et nos enfants qui vont grandir et nos projets immobiliers, notre petite vie à la campagne comme on a aujourd’hui. Très bien, quoi.
Adeline
On est très bien comme on est aujourd’hui, donc.
Tony
Tout roule. Nos enfants sont équilibrés.
Adeline
On veut que ça va se poursuivre comme ça. Tout le monde en bonne santé et go.
Clémentine
Mais sur la route, à l’aventure.
Adeline
Voilà.
Clémentine
Et Adeline qui prend soin d’elle.
Tony
Voilà.
Clémentine
C’est ça ?
Tony
C’est ça.
Clémentine
Donc t’as une mission pour la fin de l’année 2025, je crois. Ça va t’y arriver.
Adeline
Oui, c’est vrai.
Tony
Tout 2025. Il faut absolument qu’elle se ressente sur elle. Même si… Et puis je pense que ça se ressentira aussi dans ses contenus. Vraiment. Où… Voilà. Restructurer les choses, etc. Ça peut que faire du bien à tout le monde.
Clémentine
Et tu pourras donner l’exemple à toutes ces femmes qui osent pas prendre soin d’elles, qui ne sentent pas légitimes de se faire passer en première. Je te mets une responsabilité. Je suis pas bien là. Merci beaucoup d’être venu jusqu’ici, d’avoir un petit peu élevé le voile sur ce que c’est le monde de l’influence et lié avec la famille. Merci d’avoir ouvert un petit peu votre porte un peu plus. Vraiment, votre philosophie, je la trouve hyper impactante, parce que oui, c’est dur, mais on peut aussi voir les choses de manière où ça peut être chouette. Et je crois qu’il faut retenir ça.
Tony
Ouais, complètement. Merci à toi, en tout cas, de nous avoir… Hakuna Matata.
Clémentine
Non, et grand plaisir. Merci.
Adeline
Merci de nous avoir reçu.
Tony
Ouais, c’était cool.