Chaque année, près de 400 millions d’enfants subissent une forme de violence dans le monde, selon l’UNICEF.
En France, depuis le 10 juillet 2019, une loi interdit les « violences éducatives ordinaires ». Autrement dit, la loi reconnaît désormais que la violence, qu’elle soit physique ou psychologique ne peut en aucun cas être un outil d’éducation. Pourtant, dans de nombreuses familles, la maltraitance reste un sujet tabou, souvent minimisé ou camouflé derrière des notions comme « éducation stricte » ou « punition nécessaire ».
Face à ce constat préoccupant, il est essentiel de rappeler qu’une autre voie est possible. Aujourd’hui, de plus en plus de voix s’élèvent pour promouvoir une éducation plus douce, plus respectueuse et plus consciente des besoins des enfants.
C’est pourquoi, afin d’accompagner les parents dans ce cheminement, je vous partage ici 5 épisodes essentiel à écouter dans l’ordre proposé. Ils vous aideront à comprendre, à déconstruire certaines croyances, et surtout à amorcer un changement concret dans votre quotidien parental.
1- Dre Héloïse Junier – Comment poser un cadre avec nos enfants ?

La violence éducative prend souvent racine dans la difficulté à faire respecter des règles. Quand un enfant « dépasse les bornes », on peut se sentir impuissant, voire piégé. La Dre Héloïse Junier, docteure en psychologie et spécialiste de la petite enfance déconstruit ici l’idée que « l’enfant a besoin de se faire obéir ».
La violence éducative trouve souvent sa source dans la difficulté à faire respecter les règles au quotidien. Lorsqu’un enfant “dépasse les bornes”, il est courant que les parents se sentent dépassés. Voire impuissants ou piégés par leurs propres réactions.
Dans ce contexte, la psychologue Héloïse Junier rappelle un point fondamental : poser un cadre ne rime pas avec autoritarisme. Au contraire, un cadre ferme mais bienveillant permet à l’enfant de se sentir contenu et donc en sécurité. Ce n’est pas la peur, mais la cohérence qui construit l’autorité aux yeux de l’enfant.
Par ailleurs, elle insiste sur l’importance de comprendre les capacités réelles de l’enfant. D’un point de vue neurologique, un tout-petit n’a pas les mêmes ressources qu’un adulte pour gérer ses émotions. Ce que l’on perçoit parfois comme un « caprice » est en réalité l’expression d’un besoin non satisfait.
2- Dre Anne Raynaud – Enfants difficiles, comment les aider ?
Dans cet épisode, le Dr Anne Raynaud, psychiatre spécialisée dans l’attachement. Elle aborde avec clarté et compassion les défis que rencontrent les parents face à des enfants perçus comme « difficiles ». Elle explique que ces comportements sont souvent l’expression d’un mal-être. Ou encore d’un besoin non satisfait, et non une volonté de défier l’autorité.
Anne propose des pistes pour comprendre les signaux envoyés par l’enfant. Pour renforcer le lien d’attachement et instaurer un climat de confiance.
Elle rappelle que derrière chaque comportement problématique se cache une émotion à accueillir. Le rôle du parent est d’accompagner l’enfant dans la régulation de ses émotions. Son approche déculpabilisante offre un soutien précieux aux parents en quête de solutions bienveillantes et efficaces.

3- Thomas d’Ansembourg – Comment être un parent apaisé ?

Dans cet épisode, le thérapeute et auteur Thomas d’Ansembourg revient sur un principe fondamental. On ne peut pas transmettre la paix si l’on est en guerre intérieurement. Selon lui, beaucoup de violences éducatives naissent d’un stress non régulé. Mais aussi d’une charge mentale trop lourde ou d’une déconnexion de soi.
Il propose une approche inspirée de la Communication Non Violente (CNV). Cette approche permet de mieux identifier ses besoins, d’exprimer ses émotions et de sortir des schémas automatiques (cris, punitions, menaces). Ce que l’on transmet à l’enfant, ce n’est pas une simple règle : c’est une manière d’être au monde.

4. Céline Syritellis, coach parental– « Ça ne peut plus durer ! », comment changer le quotidien pesant avec nos enfants, en 3 étapes

Dans cet épisode , Céline Syritellis, coach parentale, évoque le ras-le-bol silencieux de nombreux parents. Ceux qui, à bout de nerfs, crient, punissent, parfois même giflent à contrecœur. Ce n’est pas une question de méchanceté, mais de fatigue, d’isolement, de manque de ressources.
Elle propose une méthode en trois étapes : observation de ses propres réactions, compréhension des mécanismes émotionnels. Et pour finir, mise en place d’alternatives concrètes. Son message est clair : il n’est jamais trop tard pour changer. Et surtout, il est normal d’avoir besoin d’aide.
5. Marion Cuerq – S’inspirer de la Suède pour mettre les enfants au centre de l’éducation
Ici la spécialiste des droits de l’enfant mais aussi de la Suède Marion Cuerq partage son immersion dans le système éducatif suédois. Là bas la bienveillance n’est pas une option, mais un fondement. Elle raconte comment, en Suède, l’enfant est considéré comme une personne à part entière, digne de respect, d’écoute et d’autonomie.
Loin des cris et des punitions, ce modèle repose sur la confiance et l’accompagnement. Marion nous pousse à nous interroger sur nos propres pratiques éducatives. Toujours en démontrant qu’un autre rapport à l’enfance est possible plus apaisé, plus respectueux, et profondément humain.

Agir ensemble contre la violence : changer les récits et surtout changer les pratiques
Prévenir la violence envers les enfants, ce n’est pas seulement pointer du doigt des parents en difficulté. C’est aussi et surtout proposer un autre récit de l’éducation : plus doux, plus conscient, plus respectueux.

Ces épisodes rappellent qu’il existe des chemins alternatifs. La parentalité peut être un lieu de croissance pour les enfants comme pour les adultes. Mais pour cela, il faut briser le silence, se former, s’entourer, parfois se faire accompagner.
Parce qu’aucun enfant ne mérite d’avoir peur chez lui.
Et parce que chaque parent mérite d’être soutenu dans sa mission la plus précieuse.
