🎧 Bienvenue à tous pour cet épisode très spécial du podcast La Matrescence. Aujourd’hui, nous célébrons notre 200ème épisode, et pour cette occasion, nous plongeons dans un voyage personnel pour débuter la saison 7. 🌟
🗣️ Au programme :
Développement du podcast et défis personnels (09:56 – 17:56)
- Évolution du podcast d’un loisir à une entreprise avec 4 employés
- Projets futurs : formation, outils téléchargeables, retraites pour parents
- Difficultés liées à la gestion d’une entreprise et à la maternité
- Importance du sommeil dans la parentalité
Expérience personnelle de la maternité (17:57 – 27:18)
- Décision de devenir mère et préparation à la parentalité
- Défis du passage de 2 à 3 enfants
- Réflexions sur le sacrifice et l’abnégation dans la parentalité
- Gestion de la notoriété en tant que parent
Protection de la vie privée et préoccupations parentales (27:18 – 35:58)
- Décision de ne plus afficher le visage des enfants sur les réseaux sociaux
- Raisons de cette décision : protection, consentement, dangers potentiels
- Craintes pour l’avenir des enfants : impact des réseaux sociaux, troubles alimentaires
Organisation familiale et réflexions finales (35:58 – 45:03)
- Organisation quotidienne avec 3 enfants
- Importance pour moi d’être présente pour les enfants après 17h
- Défis et avantages d’avoir accès à beaucoup d’informations sur la parentalit
🔗 Pour en savoir plus, n’oubliez pas de visiter notre nouveau site web !
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LIENS UTILES
Le quiz : quel parent êtes-vous ?
Les guides gratuits par La Matrescence
Mini Minois, aide au montage des épisode, experte audiovisuelle pour les pro & les familles
Oh my péry, rééducation périnéales à toutes
Les épisodes mentionnés
Épisode 189 : 3 questions à se poser pour sacraliser la vie de famille
Épisode 10 : Comment nos mères ont-elles vécu la Matrescence?
TRANSCRIPTION
Bienvenue, si vous recommencez à écouter La Matrescence après votre pause estivale, comme moi j’ai fait. Si vous avez coupé au mois d’juillet ou si vous avez pu partir en vacances, je vous souhaite donc la bienvenue pour cette rentrée scolaire 2024. Et puis, c’est un moment un peu spécial pour moi parce que c’est le 200e épisode depuis son lancement en mars 2019. Il y a eu beaucoup de coupures depuis mars 2019. Mais on y est, 200e épisode, ce n’est pas rien. Ça fait beaucoup de travail derrière pour produire 200 épisodes.
Je suis ravie, ravie de vous retrouver pour cette rentrée scolaire 2024.
Et aujourd’hui, c’est un épisode spécial de questions réponses parce qu’en juillet dernier, je vous demandais sur les réseaux sociaux de me poser vos questions et j’en ai sélectionné une quinzaine. Pour approfondir un petit peu la relation entre vous et moi et répondre aux questions que vous posez très souvent. J’ai choisi des questions qui revenaient à plusieurs reprises dans le Q&A sur Instagram. Vraiment, il y a eu des thèmes qui sont ressortis assez rapidement, notamment la fratrie, les relations de couple, le temps pour soi. C’est un peu ce dont on va parler, le travail et ce podcast. Donc merci beaucoup pour toutes vos questions déjà. Vraiment, j’apprécie énormément à chaque fois votre soutien. Cet été, on a lancé un nouveau site web, donc je vous encourage à aller le voir.
On a un super quiz, par exemple, qui peut être très rigolo à faire pour comprendre un petit peu comment vous fonctionnez en tant que parent. On a aussi des super freebies, on appelle ça dans le métier. Donc, ce sont des outils gratuits qui sont à votre disposition. Et notamment, on a fait les valises pour vos enfants que vous pouvez télécharger. Donc, tout ça, c’est dans les liens de l’épisode ou en tout cas aller sur le site de La Matrescence.
PREMIÈRE QUESTION
Donc, la première question que vous m’avez posée, que j’ai sélectionnée en tout cas, c’est comment ressens-tu l’avenir de La Matrescence et quelles ont été les étapes les plus difficiles dans le développement de ce podcast? Alors comment est-ce que je vois l’avenir de La Matrescence?
J’ai toujours dit que quand j’ai démarré en 2019, c’était à la base un loisir, c’est que ça me faisait vraiment plaisir de le faire et j’ai pendant un an produit le podcast. Sans avoir de rémunération. Et puis, au fur et à mesure, sans que je m’en rende compte, c’est devenu mon travail principal.
Et aujourd’hui, on est quatre à travailler sur ce podcast quotidiennement. Et donc, ce que j’ai envie de voir pour l’avenir, c’est qu’avant, je fonctionnais moi toute seule. Je pense que j’avais développé à 20% de ce que pouvait être La Matrescence. Aujourd’hui, j’ai vraiment envie que ça devienne un outil quotidien pour vous, les parents, pas que le podcast. On va vous proposer une formation dans les semaines à venir. Il y a des outils que vous pouvez télécharger pour vous aider. Tout ça, c’est l’avenir de La Matrescence.
C’est tout ce à quoi on réfléchit au quotidien, tout ce qu’on met en place. On a une mine d’or avec La Matrescence. Je vous le disais, c’est le 200e épisode, donc il y a plus de 150 experts et expertes qui sont venus au micro de La Matrescence. Pour vous accompagner vous en tant que parent. Et donc, ce qu’on veut surtout faire, c’est vous faciliter le travail pour aller chercher ces épisodes et les réponses à vos questions. C’est aussi mon travail de toujours aller sonder des nouveaux experts et nouvelles expertes, d’aller trouver des nouveaux sujets qui vous intéressent. Donc, c’est ce que je fais au quotidien. Et après, vraiment, que nous, on a envie de faire, c’est d’avoir un peu plus de liens avec vous. Donc, c’est pour ça qu’on a lancé la première retraite qui aura lieu dans un mois, à peu près.
Ouais, un mois pile. Le premier week-end d’octobre. Elle est pleine dans les quatre heures où on a lancé le lien sur le site Patreon. Donc, c’est ceux qui sont privilégiés dans notre communauté parce qu’ils participent au financement du podcast. En quelques heures, il y avait déjà 18 spots remplis. Et donc le but ça va être ça aussi, c’est d’avoir des lieux de rencontre pour le futur et d’être un petit peu plus présents physiquement ensemble. J’aimerais par exemple enregistrer un épisode en live avec du public, ce genre de choses. J’ai vraiment cette sensation qu’on est au début du développement de La Matrescence, donc c’est hyper intéressant et excitant. Donc il va y avoir plein, plein de choses à venir. Dans cette question, il y avait aussi la partie de ce qui a été le plus difficile dans le développement du podcast et les étapes.
Clairement, quand je me suis lancée, j’avais un seul enfant, j’étais indépendante, donc j’avais du temps. On ne va pas se mentir, j’avais vraiment du temps. Même si ça me prenait du temps d’avoir un seul enfant et je me sentais aussi débordée. Je vous jette pas du tout la pierre si vous n’avez qu’un seul enfant, mais je le vois aujourd’hui. J’avais vraiment du temps et donc j’étais capable de me consacrer comme il fallait au podcast et en même temps à mon autre métier de journaliste de sport. J’ai réduit cette activité du journalisme de sport au fur et à mesure. Et puis, ma plus grande difficulté, on ne va pas se mentir, c’est d’avoir mis au monde deux autres bébés pendant toute cette période-là et en même temps de lancer mon entreprise.
Donc ça, ça a été des étapes extrêmement complexes, qui m’ont menée au burn-out en partie, qui ont fait… Ont créé aussi des problèmes dans mon couple, dans ma vie de famille, il ne faut pas se mentir. Essayer de gérer tout en même temps, ce n’est pas toujours capable. Et pourtant, j’ai quand même coupé ma troisième fille, j’ai quand même coupé six mois. Ma deuxième fille, j’ai coupé trois mois. Donc, je n’ai pas repris dans la seconde, comme beaucoup d’entrepreneuses femmes sont obligées de faire. J’ai essayé de respecter ce temps long. Mais quand même, quand même, il ne faut pas se mentir, essayer de lancer une entreprise en même temps qu’on met au mot de nom des enfants, ce n’est pas se faciliter la tâche. Il faut être tout à fait honnête.
Et aujourd’hui, ça fait quasiment un an maintenant que Morgane, qui est comme mon bras droit, a rejoint l’équipe. Ça fait plus d’un an. Il y a Pauline qui travaille avec nous pour la partie com et réseaux sociaux. Et il y avait Alex pendant un temps qui était notre stagiaire et qui est parti vaquer chez Vakita, le média d’Hugo Clément, si vous connaissez, qui est sur la transition écologique. Il est parti en alternance là-bas, il va bien nous manquer parce que c’était très précieux tout le travail qu’il a fait et donc nous on est en train de terminer le processus de recrutement cette semaine de notre future alternante.
Déjà on a grossi et pour moi ça a été un défi majeur aussi parce que depuis mars 2024, on a augmenté l’équipe et il faut apprendre à gérer quand on est chef d’entreprise, à manager.
Et je n’ai pas été super bonne, sachant que j’ai eu la mononucléose au même moment avec trois enfants. Donc, j’étais au bout de ma vie, donc je n’ai plus envie de rien faire. Donc ça, ça a été difficile. Et je pense que ce qui est le plus dur pour moi dans l’entreprenariat, c’est de gérer mon rythme, où parfois j’ai beaucoup d’énergie parce que j’ai bien dormi, parce que mes filles m’ont un peu laissée tranquille. Et où donc j’ai plein d’idées d’entrains dans ma créativité et d’autres moments où je suis submergée et j’ai du mal à tout gérer donc je travaille beaucoup moins, faut être très claire, mais heureusement j’ai un super relais donc ça passe. Voilà, pour moi, ça va être au fur et à mesure de…
C’est pour ça que j’avais ce mot stabilité en 2024, mais ça va être au fur et à mesure de réduire toutes les problématiques auxquelles je fais face avec des jeunes enfants, donc avoir moins de variables dans mes capacités de travailler. Et puis, il y a aussi Eléonore qui monte tous les épisodes et qui me dégage un temps très précieux. Donc, même si Eleonore n’est pas au quotidien avec nous, elle fait un travail qui est important pour moi pour me dégager du temps.
Donc voilà, mes défis, ça a été surtout ça, de grandir comme il faut et je trouve qu’on est très bien à quatre. Je pense qu’il faudrait qu’on soit cinq en tout, mais je n’aimerais pas être plus, en tout cas pas pour l’instant, parce que j’ai trop d’enfants, soyons honnêtes.
DEUXIÈME QUESTION
Alors, deuxième question.
Comment t’es-tu sentie prête à devenir mère?
Question hyper difficile que beaucoup d’entre vous doivent se poser. On reçoit régulièrement des messages de cet ordre. Je ne sais pas si je me suis sentie prête. Par contre, je me suis beaucoup posé cette question. Est-ce que c’est maintenant? Comment je me lance? Est-ce qu’on y va? Est-ce que c’est le bon moment? Est-ce que ça va être OK avec mon travail? Tout ça. Et à côté de ça, je suis quand même une personne qui aime beaucoup les défis, qui aime les challenges, qui aime se lancer dans le vide et voir ce qui se passe après. Donc j’y suis allée gaiement. Et je pense que j’ai eu un déclic. Je travaille tous les week-ends et j’ai eu un week-end de libre, je sais pas pourquoi à ce moment-là, en 2016, quand j’étais à la télé et je suis allée avec mon mari, on a été voir des amis qui avaient des enfants et on a passé le week-end tous ensemble et j’ai trouvé ça tellement agréable d’avoir une vie de famille. Alors, je n’ai absolument pas vu les contraintes d’une vie de famille parce que les enfants étaient un peu grands. Donc ce n’était pas aussi difficile que ça a pu l’être quand ces enfants-là étaient plus jeunes. Mais ça m’a vraiment donné envie et je me suis dit, c’est ça que je veux. Mon travail, c’est très important, mais en fait, pour moi, c’est la vie de famille qui va me nourrir et j’ai besoin de ces deux aspects-là dans ma vie. Donc je me suis lancée et deux semaines après, j’étais enceinte.
J’ai pas eu à tergiverser trop longtemps.
On peut dire que je fais partie de ces personnes qui sont extra-fertiles. C’est pas pour rien que j’ai trois enfants très rapprochés. Donc d’un côté, j’ai beaucoup de chance, je le sais. Et en même temps, la machine s’enclenche très vite. Voilà, c’est ce qu’il faut retenir. Je sais pas s’il y a un moment où il y a tout le temps des gens qui se disent ça y est je suis prête. Je pense que quand on a essayé pendant longtemps, oui là clairement il y a un moment où on se dit c’est bon ça doit arriver maintenant. Mais pour moi pour qui c’est arrivé très vite, je me suis laissé un peu surprendre on va dire.
TROISIÈME QUESTION
Alors troisième question. Est-ce que passer deux à trois enfants est un chamboulement avec une fratrie à rapprocher? Comment vous dire?
Oui, oui, oui.
J’ai trouvé que le 0 à 1 était hardcore. J’ai trouvé que le 1 à 2 était dur, mais voilà, dans la continuité de ce que je connaissais. Donc vraiment, j’ai trouvé ça assez fluide, sachant quand même qu’on était dans le contexte de 2020, donc en pleine pandémie. Donc, ce n’était pas non plus hyper simple au niveau du relais et des capacités à faire des choses à l’extérieur de la maison. Mais vraiment, de 1 à 2, j’ai trouvé ça OK. Mais alors le 2 à 3. Vraiment, je vais être honnête et je veux pouvoir dire que mes enfants, si elles écoutent cet épisode d’un jour, elles ne le découvriront pas en écoutant. J’ai cru mourir. J’ai cru mourir de fatigue, j’ai cru mourir demande affective permanente des enfants, parce que donc la sœurie de mes filles, elles ont 4 ans et demi d’écart.
Donc j’en ai une, quand elle est née, ses deux grandes sœurs avaient 17 mois et 4 ans et demi. Donc j’avais deux bébés en fait, avec une petite de 4 ans et demi qui n’était plus un bébé évidemment, mais qui n’était pas non plus passé 6 ans, on sort de la toute petite enfance. Donc moi personnellement, vraiment ça a été très dur pour moi d’avoir cette configuration de trois enfants avec une grande et deux petites. J’ai des copines à moi qui ont trois enfants mais qui ont deux grands et un petit, ou qui ont 4-5 ans d’écart entre chaque enfant. Ce qui n’a pas été mon cas. Et pour moi, ça a été trop.
Après, on s’est beaucoup posé la question d’accueillir non ce troisième enfant, notre petite fille aujourd’hui, qui est en amour et qui est une enfant très facile.
Parce que j’étais déjà submergée avec deux enfants, même si la transition de 1 à 2 était facile, j’ai trouvé. C’était pas une blague d’avoir deux enfants à gérer qui sont petites parce que je sais que je suis une maman qui materne assez fort, que j’allaitais encore quand je suis tombée enceinte. Et que j’ai eu la sensation de ne pas respirer.
Alors qu’entre 1 et 2, j’ai eu un peu moins deux ans et demi entre les deux, avant de tomber enceinte, et j’avais vraiment eu cette sensation de retrouver mon corps, mon rythme, mes activités, j’étais pas du tout épuisée, je dormais bien, donc c’était pas… J’étais prête à repartir dans la difficulté de la toute petite enfance et des premiers mois. Par contre, pour ma troisième, je n’étais pas prête et j’ai tiré, tiré sur la corde. J’étais anémiée. J’avais pubalgie, lombalgie. J’avais sciatique.
Enfin bref, j’avais beaucoup de maux physiques pendant ma grossesse. On était encore dans les conséquences du Covid quand j’ai accouché de ma troisième fille. Il y avait tellement de choses qui étaient dures que j’ai ressenties de manière dure. Le 2 à 3 pour moi a fait très mal.
Aujourd’hui on est deux ans et demi après mon dernier accouchement et aujourd’hui tout est facile. Même si la charge est immense, aujourd’hui c’est facile. Je pense qu’on en a chié pendant un an et demi, plus d’un an et demi, deux ans. Vraiment difficile pendant un an, vraiment difficile. Et puis entre temps il y a eu ma séparation avec le papa de mes filles, on s’est remis ensemble, mais pendant neuf mois je me suis retrouvée mère célibataire de trois enfants, donc quand je dis que j’ai cru mourir, c’est vraiment lié à ça.
Parce que l’enchaînement était trop intense pour moi, pour mon corps, mon fonctionnement, qui je suis, j’ai besoin de liberté. J’étais quelqu’un, avant d’avoir des enfants, qui était tout le temps en déplacement pour le travail, qui ne sortait pas sortir en soirée, mais qui sortait beaucoup de la maison, qui avait une vie à l’extérieur assez riche et qui, là, s’est retrouvée pendant plusieurs années enfermée à la maison. C’était dur. Donc, je le dis sans aucune culpabilité, je ne recommande pas du tout la physiognomie de ma famille. Ou alors si on le fait, il faut être prêt à se dire qu’on n’a pas le travail à côté qui nous prend du temps en fait. On est dédié à nos enfants pendant un petit moment. Parce que c’est trop difficile d’enchaîner comme ça, vraiment.
Vraiment j’ai souffert et je sais que physiquement j’ai pris dix ans dans la tête, je veux pas mentir. J’ai vieilli assez rapidement dans ces moments-là. Mais bon, écoute, c’est comme ça en même temps, j’ai accepté que c’était comme ça.
QUATRIÈME QUESTION
Et donc ma quatrième question, elle est à peu près similaire, mais est-ce que je conseille de faire des enfants rapprochés ? Quel délai idéal entre deux enfants ? J’ai personnellement trouvé que trois ans entre ma grande et ma deuxième, c’était génial, que c’était vraiment mon rythme à moi. Il y en a d’autres qui n’ont aucun souci à enchaîner parce qu’elles ont des grossesses faciles, des postpartums faciles, parce qu’elles ont des maris très disponibles. Enfin, je n’en sais rien, elles sont très bien entourées, donc ça, c’est vraiment personnel.
En revanche, on sait, scientifiquement, il y a des études qui sont sorties sur le délai idéal entre deux enfants. Et la blague, c’est que c’est six ans. Et je pense que ce n’est pas pour rien que ce soit six ans. Je pense que c’est par rapport au fait que voilà, à six ans, vos enfants sont très autonomes. Vous avez pu leur consacrer un temps hyper fort, d’être présent pour eux dans cette toute petite enfance, de ne pas être accaparé par les besoins d’un autre être humain. Et donc, à six ans, ils ont une capacité aussi de comprendre, d’attendre, par exemple, quand ils ont des besoins et qu’on doit aller à un terrain tout petit, ce qu’ils ne sont pas capables de comprendre dès 17 mois. Ça, c’est clair. Des 4 ans, même ma fille qui avait 4 ans c’était compliqué encore.
Donc on sait que c’est 6 ans, est-ce que c’est ce qu’on veut pour nos fratries ou pas, ça c’est vos, il n’y a aucun jugement, c’est vous qui décidez. Mais si on se fie à ce que dit la science, oui, c’est 6 ans pour attendre entre deux de bébé. Je n’aurais pas été capable d’attendre six ans, clairement. Vous voyez, j’en ai fait trois ou quatre ans et demi. Par contre, maintenant, l’avantage, c’est que moi, j’ai terminé.
J’ai 36 ans, j’ai mes trois enfants, c’est trop cool. Et je sais que ma quarantaine, ce sera ma meilleure dizaine. Je vais profiter. Ma dernière, elle aura six ans quand j’aurai 40 ans. Je vais être bien. Enfin, j’espère. Mais j’en suis sûre même. Donc, je le vois comme ça aujourd’hui, que j’ai en partie sacrifié un petit peu de cette trentaine.
CINQUIÈME QUESTION
Cinquième question, est-ce que tu as du temps rien qu’à toi et que fais-tu? Alors, pendant des années, je n’ai pas eu de temps rien qu’à moi, pour plusieurs raisons. Comme je l’ai dit, il y avait le Covid, donc c’était très compliqué de sortir de la maison et d’aller faire des activités pour soi. La deuxième raison, c’est que j’allaitais. Quand on allaitait, c’est plus difficile de prendre du temps en dehors de la maison pour un tout petit bébé. C’est possible, mais c’est quand même plus compliqué. Et puis, j’étais trop fatiguée, en fait, pour avoir une activité autre que d’être à la maison. Et en même temps, c’est le cercle vicieux, parce que quand on ne sort pas de la maison, on reste épuisé par la charge éducationnelle.
Donc, on va dire que quand je suis devenue mère célibataire, au début, j’étais à 80 % avec mes filles, même un peu plus. Puis après, j’ai demandé la garde alternée pendant trois mois. Et là, effectivement, quand j’ai eu 50 % de temps pour moi, clairement, c’était trop cool. Je pouvais revivre ma vie d’adulte en dehors de mes enfants. Mais c’était très dur, ça voulait dire que je n’étais pas avec mes enfants. Je ne peux pas dire que j’ai aimé cette période, mais elle m’a permis de me retrouver, de dormir, de prendre soin de moi, de me reconnecter à mon corps, à refaire du sport. Donc oui, aujourd’hui, j’arrive à prendre du temps pour moi. D’ailleurs, j’ai organisé depuis janvier 2024 mon planning au niveau pro, c’est-à-dire que je ne travaille pas le vendredi. Je suis sur une semaine de quatre jours.
Toute mon équipe est sur une semaine de quatre jours, même en stage, même en alternance, parce que j’ai lu des études sur les bienfaits de la semaine de quatre jours, parce que mon business model le permet et parce que pour ma santé mentale, je pense que c’est primordial que je puisse avoir cette journée de tampon. Je l’ai déjà dit dans plein d’épisodes, je n’ai pas choisi le mercredi, j’ai choisi le vendredi, puisque je n’ai pas choisi de garder mes filles le mercredi. On récupère nos enfants à 17h tous les jours, donc j’estime qu’au quotidien, on les voit beaucoup, on est présents. Mais j’ai besoin de ce temps pour moi. Donc souvent, c’est un temps où je vais déjeuner avec des copines, faire du sport.
J’ai eu beaucoup de mal pendant l’année de cette année 2024 à aller refaire du sport de manière régulière, mais j’ai eu une mononucléose J’ai pas dormi comme il fallait ces derniers temps et aujourd’hui ça va de mieux en mieux et je recommence à vraiment faire du sport et pourquoi ? Parce que j’ai pris du temps pour moi pour guérir, enfin guérir, je ne devrais pas dire guérir, mais pour réparer et tonifier mon périnée, qu’il soit fonctionnel. Je suis allée chez une kinéspécialiste du périnée, qui d’ailleurs, je peux vous le donner, elle s’appelle Séverine Lescuras et son Instagram c’est ohmypery parce qu’elle a un programme en ligne pour celles qui ne sont pas avec elle ou qui sont expatriées.
Et vraiment, en dix séances, mon périnée est redevenu fonctionnelle et ça m’a donné un boost énorme parce que du coup, j’ai pu recommencer à faire du cardio. À refaire confiance à mon corps, parce qu’avant, vraiment, j’étais sur la défensive avec mon corps, parce que je ne lui faisais pas confiance.
Quand j’ai eu mononucléose, j’ai aussi eu une infection pulmonaire. J’ai beaucoup toussé. Mon PRN est catastrophe. Et après, on a fait la rééducation des abdos ensemble. Donc ça, ça m’a vraiment permise de… Rien que ça, c’était du temps pour moi. C’était du temps pour prendre soin de moi, d’aller prendre cette demi-heure-là deux fois par semaine pour aller prendre soin de mon corps. Donc ça m’a fait beaucoup de bien. Après, on ne va pas se mentir, j’ai trois enfants en bas âge. Je ne peux pas prendre du temps pour moi en extension.
Je vais rarement dîner avec des copines, je suis trop fatiguée. L’été, j’ai beaucoup plus envie, mais quand il ne fait pas beau, il pleut, c’est dur. Donc oui je priorise quand même du temps pour moi, mais parce que je suis capable d’organiser ma semaine de travail de manière à le faire. Donc c’est pas donné à tout le monde, je le sais. Donc voilà comment est-ce que je fais une priorité pour du temps rien qu’à moi, mais au quotidien c’est pas facile et c’est pas quelque chose à laquelle je suis toujours régulière. Mais j’ai compris que j’en ai besoin, donc ça c’est le plus important.
SIXIÈME QUESTION
Ensuite, sixième question, comment amener la légèreté et du fun dans nos vies d’adultes et celles de nos kids? Je vais peut-être dire un truc qui est contre-intuitif, mais c’est de planifier, de ritualiser, je trouve.
On a fait un épisode sur les rituels en famille, on a un guide si vous voulez le télécharger pour avoir plein d’idées de rituels que vous pouvez mettre en place. Mais je trouve que de ritualiser des moments fun, ça permet d’avoir cette légèreté parce qu’on ne sent pas oppressé par notre calendrier. Nous, on a mis ça en place avec les vendredis soirs. On fait un apéro tous ensemble, on regarde un dessin animé s’il ne fait pas beau, sinon on va jouer dehors, tous ensemble à cinq. Et ça c’est très important, des fois on danse souvent. Ce que j’essaie de me dire la plupart du temps, c’est que mes filles n’ont pas choisi d’être là, sur Terre. J’ai choisi, on a choisi ensemble avec mon mari. Et donc elles n’ont pas à subir au quotidien notre pression, notre mauvaise humeur ou les difficultés du travail.
Donc c’est à nous d’amener ce fun-là, c’est à nous d’amener cette légèreté. Mais pour avoir de la légèreté, pour avoir du fun, il faut être apaisé soi-même, il faut être en sécurité, il faut avoir un système nerveux apaisé. Tout ça, c’est ce dont on parlera dans la formation qu’on va vous proposer d’ici quelques semaines, pour justement arriver à se recentrer sur soi, parent. On parle beaucoup de comment on éduque les enfants, mais si nous, les parents, on n’est pas alignés avec nous-mêmes, c’est compliqué d’avoir un impact sur la vie de nos enfants, de la manière dont on le voudrait en tout cas. Peu importe l’impact, ça on choisit, ce n’est pas à nous de vous le dire, mais comment vous faites pour vous retrouver, c’est vraiment important. Donc le fun, la légèreté, je trouve que c’est le fait de le ritualiser au début.
Après, ça devient plus un automatisme et c’est plus facile. Mais ça aide, en fait.
Moi, par exemple, j’adore, mais j’adore aller à des kermesses, à des balles, l’été. Dès que je vois qu’il y a des animations faites pour les enfants, c’est un rituel, je les emmène. Je veux aller qu’elles aient cette expérience de l’extérieur avec d’autres adultes, d’autres enfants, avec de la musique, avec cette vie de communauté. En fait, dans ma ville, j’ai eu la chance d’avoir de vivre dans une ville à l’extérieur de Bordeaux qui organise plein d’événements pour la jeunesse.
C’est pas vraiment un rituel, mais c’est une façon pour moi de leur amener du fun et de la légèreté, où on se couche un peu plus tard, on va manger au food truck, et elles ont une liberté qu’elles n’ont pas forcément ailleurs.
Donc ça fait partie des petits rituels, par exemple, que je fais et qui amènent cette légèreté. Le fun, par exemple, mes filles, je les emmène tous les matins à vélo, on chante sur le vélo, on trouve des petites comptines. C’est vraiment ça peut être rien du tout, mais la base pour pouvoir du fun et de la légèreté c’est que soi-même, soit même on soit apaisé, soit même on puisse accepter d’amener du jeu, d’amener de la magie enfantine en nous. Sinon c’est trop difficile et je peux le comprendre, vraiment on fait bien comme on peut quand on est parent et qu’on a autant de responsabilités dans notre société.
SEPTIÈME QUESTION
Alors ensuite, Question numéro 7. Pourquoi, je trouve très intéressante cette question, nos mères semblent avoir oublié ou vécu une maternité différente de la nôtre ? Je vais vous donner un exemple hyper concret.
Personnellement, je n’ai pas l’impression que maman a oublié grand-chose. Elle a oublié des détails évidemment, mais elle a été très présente pour moi. Elle savait que c’était dur. Je n’ai pas eu cette sensation forte avec ma mère. J’ai fait un épisode avec elle où j’ai beaucoup posé de questions sur comment elle a vécu, elle, ses maternités. Et on se rend compte que je suis née dans les années 80, fin 80. Ça fait bizarre de dire ça. Il y a 36 ans. Et on ne leur demandait rien, mon mère. C’était comme ça, c’était pas autrement. On ne s’occupait pas d’elle, on ne s’intéressait pas à savoir si ça allait. Elles avaient souvent des naissances traumatiques, des accouchements traumatiques. Elles étaient seules. Et en fait, elles ont tellement intégré que c’était comme ça et normal qu’elles n’ont pas remis en question cette norme.
Et ma mère, il a fallu qu’elle écoute mon podcast, qu’on fasse cet épisode. C’était en 2019, d’ailleurs, si vous avez envie de l’écouter. Je vous mettrai les liens. Et c’est en discutant qu’elle se rendait compte de tout ça et que ça, elle se remémorait. Mais donc je voulais vous donner un exemple. J’ai une fille qui a 7 ans. Je suis déjà en train d’oublier que parfois, quand même très souvent, les nuits ont été difficiles au début, que ça a pris du temps avant qu’elle dorme correctement, qu’aujourd’hui qu’elle dort, elle s’endort trop toute seule, que tout est facile avec le sommeil. Il y a 2-3 ans, elle dormait encore parfois avec nous, à côté de nous, dans un lit. Mais ça j’ai oublié.
Il faut que je fasse un effort d’aller rechercher dans mes souvenirs, parce qu’aujourd’hui je suis confrontée à une enfant qui est facile au niveau du sommeil. Donc malheureusement, je pense que dans 30 ans, je pourrais réécouter mes épisodes et me dire, ouais, c’était dur, mais j’aurais peut-être oublié. Donc nos mères, nos pères n’en parlons pas, ils étaient pas impliqués de la même manière, oublient parce que je pense que c’est le processus logique, on oublie tout, sauf si on a mis dans un carnet, sauf si on a enregistré quelque chose. Mais c’est pour ça qu’on incite à écrire des choses dans des carnets au jour le jour. Il y a un super rituel à faire, c’est demander à votre entourage d’écrire de décrire le monde actuel quand vos enfants naissent.
Pour que vos enfants, dans 18 ans, ils ouvrent cette lettre et ils se disent « ok, quand je suis née, c’était comme ça le monde. » Je trouve que c’est hyper intéressant de faire ça. Et donc nos mères, elles ont fait comme elles pouvaient et parfois ça les arrange de penser que c’était plus facile à leur époque ou qu’elles, elles ne faisaient pas comme ça parce que ça leur demande aussi un travail d’introspection qu’elles ne sont peut-être pas prêtes à faire. Et parce qu’elles aussi, elles ont été violentées, malgré ce qu’elles peuvent dire ou ressentir. La société, elle n’était pas charmante avec elles. La société ne les a pas aidées. Nous, on est en train de tirer la sonnette d’alarme en disant c’est pas OK.
Il y a 30, 35 ans, je pense que vraiment 40 ans, je pense pas que c’était tout rose. Voilà de ce que je pense de cette question.
HUITIÈME QUESTION
Huitième question. Une belle question. Je reste persuadée qu’on est obligé de se sacrifier un petit peu quand on devient parent. Pour une raison très simple, c’est qu’on a une liberté qui change, on a un rapport au temps qui change, et donc c’est faire un sacrifice sur la normalité de sa vie d’avant.
Je pense qu’il y a beaucoup de gens dans notre génération, ou plus jeunes que moi en tout cas, qui commencent à se poser des questions, hommes-femmes, de dire mais en fait, Je n’ai pas vraiment envie de faire des enfants parce que je vois que ça demande beaucoup d’implication, de temps, que si on veut élever des enfants avec des valeurs et pas en mode pilote automatique, ça demande de faire un travail sur soi, une réflexion, que ça demande de se contraindre dans nos libertés pendant un certain temps, que ça demande de l’argent et que tout le monde n’a pas envie de le faire et je le comprends. Donc, je pense qu’il faut s’effacer Oui, à un moment ou à un autre, je suis d’accord.
Ça ne correspond pas à l’idéal de notre société qui est un peu plus individualiste, ça ne correspond pas aux valeurs féministes qu’on prône, où on veut que les femmes existent en dehors du statut de mère. Mais peut-être parce que notre société enferme les femmes dans ce statut de mère sans leur donner les moyens d’être en famille, vraiment, avec le deuxième parent en tout cas, avec un temps long. Donc forcément, on a l’impression de s’effacer parce qu’on ne peut pas tout avoir. Donc à qui on pense en dernier ? À nous. Et oui, ça demande une abnégation folle, ça demande un travail au quotidien qui est tellement difficile. C’est plein de joie, je ne dis pas à la maternité, c’est plein de joie, vraiment. Et ça, c’est très compliqué à expliquer à quelqu’un qui n’a pas d’enfant.
Mais j’entends tout à fait ce mouvement de femmes qui regrettent la maternité, qui ne regrettent pas d’être mère, elles regrettent ce que ça représente la maternité, ce que ça demande comme effort, comme investissement. C’est très dur. Et on n’est pas toutes et tous faits pour pouvoir sacrifier ça, une petite partie de notre temps. Mais la dernière fois, en thérapie de couple, notre psy, elle nous a fait un rappel qui était très important, je trouvais. Elle nous a dit, vos filles ne doivent pas payer le fait qu’elles sont là, qu’elles sont venues là. Donc c’est aussi à nous de changer notre regard sur le fait qu’on a… Aujourd’hui, on choisit notre parentalité, on choisit d’avoir des enfants plus… Elle est 90% du temps. Donc on a décidé de vouloir les avoir, donc c’est pas elle de payer le fait que c’est difficile.
C’est à nous d’arranger notre vie de manière à ce qu’on puisse les accueillir dans les meilleures conditions, même si encore une fois, vous avez écouté plein d’épisodes récemment, j’ai tout à fait conscience que c’est sociétal, qu’on oublie les mères et qu’on les oblige à se sacrifier parce qu’on ne met pas de moyens politiquement parlant pour leur sortir la tête de l’eau.
Donc bravo à toutes les mamans, de cette abnégation que vous faites, ce travail invisible que vous faites, qui n’est pas toujours reconnu à sa juste valeur, je tiens à le dire.
Mais vous pouvez ne pas du tout être d’accord avec moi, qu’on n’est pas obligé de s’effacer, que ça ne demande pas d’abnégation, je donne mon point de vue.
Toutes les façons de voir les choses sont admises et il n’y a pas de bonne réponse dans ce que je vous dis, ce n’est que mon prisme.
NEUVIÈME QUESTION
Neuvième question, qui est très drôle. Comment gérer la notoriété en tant que parent? Je trouve que c’est une bonne question. Alors j’ai une notoriété très relative, attention. Mais en fonction de là où je me trouve, il y a des gens qui me reconnaissent. Si je suis dans un endroit où il y a beaucoup de parents, quasiment à chaque fois il y aura un parent qui… Il y a des pères qui viennent me voir, en plus des mères, qui viendront me voir ou qui m’enverront un message après pour me dire qu’elles m’ont vue. Je sais que ma grande se pose souvent des questions. Pourquoi est-ce qu’on vient m’arrêter dans la rue? Pourquoi on me parle? De quoi on me parle?
Et donc je lui explique toujours que c’est des gens qui écoutent le podcast et donc elle a compris. Mais la dernière fois, par exemple, elle était au centre de loisirs et il y a une petite fille qui a été la voir en lui disant, oui, maman, elle connaît ta maman. Et bon, elle n’a pas tout à fait le distinguo, en fait, qu’elle ne me connaissait pas vraiment. Elle connaissait mon podcast et qui j’étais, donc ça l’a perturbé de comprendre comment cette maman pouvait me connaître et pourquoi elle avait vu des photos de moi à d’autres moments. J’ai dû essayer d’expliquer le principe des réseaux sociaux, mais ce n’était pas simple. Et comment on gère? Les gens sont adorables quand ils viennent me voir, la plupart du temps.
Je reçois plutôt des messages sur les réseaux sociaux qui me disent « j’ai pas osé venir te voir, t’étais en famille ». Donc vraiment, c’est toujours très respectueux, hyper gentil, hyper valorisant. Donc je vais pas le dire, c’est hyper agréable en fait. Mais je n’ai pas du tout une notoriété ni énorme, ni dérangeante, ni problématique. C’est juste rigolo de se trouver à des endroits. Et aujourd’hui, on ne parle plus jamais de quasiment de quand j’étais à la télé, encore que ça arrive, mais si je suis dans un endroit, il y a du rugby et encore. Parce que ça fait déjà six ans que j’ai arrêté et on oublie vite à la télé. Mais vraiment, le podcast, oui, ça a pris une grosse place dans ma vie. Et donc, parfois, ça arrive que oui, on vient de me voir et c’est drôle.
DIXIÈME QUESTION
Qu’est-ce qui… Quel a été le déclic qui t’a poussé à ne plus afficher le visage de tes enfants sur les réseaux sociaux? Il y a eu plusieurs fois cette question. Très bonne question. Ça fait quasiment… Ça fait plus d’un an et demi que j’ai entrepris cette démarche. Je ne l’ai pas fait radicalement du rôle en main. J’ai déjà arrêté largement de raconter l’intimité de ma vie sur les réseaux sociaux, que j’avais beaucoup raconté les premières années de vie de mes filles. Pour plein de raisons qui étaient aussi assez militantes, notamment autour de l’accouchement à la maison, j’avais vraiment envie de parler de ça. J’avais aussi beaucoup de solitude liée à mon entrée dans la maternité, encore plus avec le Covid où on s’est tous mis sur les réseaux sociaux.
Et donc, pour moi, c’était normal, au final, de parler de ça, de montrer le quotidien avec mes filles. Ma vie ne tournait qu’autour de ça. Et puis, plein de fois, je lisais des articles sur les conséquences des premières générations qui ont été exposées en tant qu’enfants par leurs parents. J’ai vu un documentaire, j’ai écouté des interviews. Je suis un comte d’un Américain qui dénonce toutes les violences pédopornographiques faites aux enfants et à quel point on n’a pas conscience peut-être, en tant que parents, quand on expose nos enfants sur les réseaux sociaux, au danger auquel on les expose. Et j’étais assez naïve et j’ai cette notion que tout le monde est gentil, ce qui est faux. Et donc au fur et à mesure, ça m’a vraiment fait tilt. Donc j’ai commencé à moins raconter.
Puis après, quand ma séparation est arrivée, vraiment là j’ai tout coupé. Je voulais plus parce que je voulais protéger mes enfants. C’est venu de cette sensation de vouloir protéger mes enfants. Parce que malheureusement ça s’était retrouvé dans la presse People. J’ai pas compris pourquoi ça faisait ça, mais on m’a posé la question sur la notoriété, ça c’est vraiment un aspect horrible. Tout le monde s’en fout de ma vie, mais ça fait cliquer, donc voilà. Et donc j’ai commencé à faire ça et puis… Et au final voilà maintenant ça fait plus d’un an que je les expose plus du tout. Vous ne voyez plus leur visage, vous ne savez plus à quoi elles ressemblent aujourd’hui. Et tant mieux parce que je voulais les protéger, c’est vraiment personnel, c’est moi, ça m’a… C’est une révélation quelque part de me dire stop.
Je ne peux pas prôner le consentement, leur respect si j’expose des parties de leur vie sans leur demander. Elles sont trop petites pour pouvoir consciemment donner leur consentement. Quand elles seront ados, ce sera encore une autre histoire. Mais aujourd’hui, ce n’est pas vrai. Elles n’ont pas un niveau de conscience pour comprendre ce qu’est les réseaux sociaux et l’impact que ça a. Est-ce que je regrette de les avoir exposés? Non, parce que quand je l’ai fait avec amour et que c’était dans un but hyper positif. Et j’espère aussi avoir impacté beaucoup de gens et que ça a aidé. Mais aujourd’hui, je les protège. Aujourd’hui, je veux vraiment que ce soit leur décision, leur vie. Et je comprends tout à fait tous ceux qui ont arrêté aussi de les exposer sur les réseaux sociaux. Et je comprends aussi les gens qui le font. Je juge personne.
C’est moi, ça a été un déclic graduel. Et aujourd’hui, je ne me verrai pas revenir en arrière. Sauf si vous nous rencontrez dans la rue, vous ne verrez plus le visage de nos filles. Non, je pense qu’il n’y aura plus leur visage, c’est sûr. Peut-être des fois dans les newsletters, je mets des photos, on les voit un peu plus, mais en tout cas, on les voit quasiment toujours de profil. On ne voit pas leur visage entier de manière claire. Voilà, c’était ma petite histoire face à ce déclic et au fait de ne plus les exposer, qui est devenue une part importante de comment je travaille. Parce que je pense qu’elles méritent cet anonymat et ce respect. Mais c’est ma relation avec elles et c’est comme ça que je le vois. Voilà.
ONZIÈME QUESTION
Qu’est-ce qui te fait le plus peur pour tes filles?
C’est une question qui va un peu avec parce que je pense que moi qui travaille dans ce milieu des réseaux sociaux, qui comprend tous les mécanismes, je crois que j’ai très peur de me dire que mes filles adolescentes vont grandir avec cette pression-là. J’ai subi des effets délétères sur ma santé mentale, parfois de harcèlement, de commentaires très désobligeants, choses déplacées que j’ai lu sur les réseaux sociaux à propos de moi. Et c’est très dur même en étant une adulte de 36 ans, mère de trois enfants, et pourtant éduquée avec du recul. C’est vraiment pas facile de se prendre parfois la haine des gens, ou en tout cas leur avis pas hyper positif. Et j’ai peur de cette comparaison de leur corps.
J’ai des filles, je sais à quel point les réseaux sociaux ça peut être Violents, je sais aussi que les rapports filles-garçons via les réseaux sociaux, la pornographie, le revenge porn, tout ce genre de choses. Je vais les éduquer, je le sais, mais ça me fait peur pour elles d’être exposée à ça. Donc c’est une des choses qui me fait le plus peur, qui n’est pas pour maintenant. Et la deuxième chose, vous allez avoir un épisode très prochainement sur ce sujet, dans deux semaines, c’est… Là, dans les troubles du comportement alimentaire, il y a une personne que j’aime beaucoup dans ma famille, que j’apprécie énormément, qui a subi ça toute sa vie. Dans mon entourage proche, d’amis, je l’ai vu, les dégâts que ça fait. Ça me fait peur pour les filles, parce que ce sont des maladies qui touchent principalement les filles adolescentes.
Donc je crois que c’est plus ça qui me fait le plus peur. Le reste, c’est ça qui est difficile, c’est que je suis quelqu’un d’hyper positif, qui a vachement confiance en la vie. Donc ça me dérange d’avoir ces peurs-là, parce que c’est pas qui je suis. Mais je suis pas naïve, je sais que ça peut toucher. Bon voilà, les peurs que j’ai autour de mes enfants, j’en ai pas là au quotidien. Je vais être hyper hypocrite là, je vous dis ça et j’en ai, mais je crois pas. Je suis plutôt confiante en la vie. Je me dis que ça va aller. Mais bon, ces trucs à l’adolescence, ça me stresse un peu. J’espère que je vais pas faire une prophétie de réalisatrice, donc il faut que je fasse attention aussi à ne pas projeter ces peurs-là sur mes enfants.
DOUZIÈME QUESTION
Qu’est-ce que tu souhaiterais changer à ta parentalité ?
Si j’avais pu changer le fait que mes filles dorment d’entrée, je pense que ça aurait tout changé dans ma parentalité. Le manque de sommeil, c’est une torture atroce. Ça aussi, il va y avoir un épisode dans pas longtemps sur ça. Ça fait cinq ans que je n’avais pas refait un épisode sur le sommeil. J’ai deux de mes filles qui dorment très bien, une qui ne dort pas bien, et on sait pourquoi. C’est une enfant qui est différente sur plein d’aspects. Mais le sommeil, c’est le nerf de la guerre. Franchement, quand tes enfants dorment, quand tu es apaisé, que tu as dormi une nuit complète, tu n’es pas le même parent. J’ai tellement souffert dans ma parentalité de ne pas avoir dormi comme il fallait que je sois devenue une mauvaise mère à cause de ça.
Mais voilà, les circonstances pour une de mes filles ont fait que c’était comme ça. Et qu’est-ce que c’est dur le manque de sommeil? C’est un truc de malade. Donc voilà, je changerais que ça à ma parentalité parce que ça aurait eu un effet boule de nez sur tout le reste. Mais aujourd’hui, ça va. Mais j’ai vraiment souffert de ce manque de sommeil.
TREIZIÈME QUESTION
Comment arrivez-vous à vous organiser avec trois enfants et vos métiers un peu particuliers? Alors, on a été très clairs quand on s’est remis ensemble. On est revenus à cinq dans notre famille. C’était qu’on voulait être présents pour nos filles, pour les resécuriser. À 17h, on est à la maison tous les jours avec nos enfants. Je sais que c’est un luxe que beaucoup de parents n’ont pas. Parfois, c’est dur parce que c’est fatigant aussi.
Donc, des fois, on essaye de faire un qui va prendre une soirée tranquille et l’autre qui gère. Maintenant que nos filles sont plus grandes, c’est plus facile d’être seule avec les trois, clairement. Donc comment on s’organise? C’est le matin, il y en a un qui en amène deux, et l’autre une, et vice-versa le soir, on essaye de faire comme ça. On n’a pas vraiment d’organisation particulière, c’est juste qu’on est très présents. Et on peut, avec nos métiers, justement parce qu’ils sont assez particuliers, le faire. Alors mon mari se déplace quand même plus que moi maintenant, donc il faut ajuster, même s’il essaye de moins le faire parce que c’est dur d’être seul avec les trois.
Après, ce qui nous manque à nous, c’est d’oser prendre régulièrement une baby-sitter et aller tous les deux, soit chacun de notre côté, soit ensemble, faire des moments qu’entre adultes. Je pense qu’on a été très fatigués cet hiver. On a eu des petits problèmes de santé, lui et moi, donc on n’a pas pris l’option de le faire, mais à la rentrée, c’est un des objectifs.
QUATORZIÈME QUESTION
Alors, Dernière question. J’aime beaucoup cette question. C’est une vraie question, parce que j’ai accès à beaucoup de connaissances en interviewant des professionnels de la petite enfance ou de l’éducation de la parentalité. Je lis énormément de livres, d’articles, j’écoute des podcasts, donc je suis bénie en permanence, donc j’ai un socle de connaissances qui est énorme. Sachant que vous ne savez rien dans les couples hétérosexuels de base, il y a un décalage immense entre le père et la mère.
C’est un peu perturbant parfois parce qu’il y a trop de décalage entre lui et moi, ça le met dans une posture inconfortable, ça met dans une posture de sachante et c’est énervant pour lui et pour moi. Donc c’est pas hyper évident, en revanche ça me donne accès à plein d’infos qui nous aident dans notre quotidien, qui nous ont beaucoup aidé avec une de nos filles. Donc je dirais que à 50% c’est génial, à 50% c’est dur parfois. Et puis aussi parce que je sais que vous avez accès à beaucoup d’informations de ma vie intime, perso, même si je filtre ce que je veux dire.
Vous n’avez pas du tout accès à l’entièreté de ce que je vis, heureusement, mais je préfère le rappeler pour que vous ayez conscience de ça, que ça ne vous compare pas à moi en disant que vous êtes moins bien ou que c’est plus difficile, je ne sais pas, je ne peux pas tout dire évidemment. Donc qu’est-ce que ça complexifie? Des fois ça complexifie et des fois ça aide énormément. Mais je voudrais pas que ce soit différent en fait. J’adore le métier que j’ai, je pense que c’est une énorme chance pour ma famille et je le vois plus comme ça. Même si ça demande à mon mari de faire des efforts un peu plus importants et d’essayer de rattraper le retard qu’il a sur moi et ce qui n’est pas facile, je comprends. Donc voilà pour toutes ces questions réponses.
Il y avait une quinzaine de questions que vous avez posées sur les réseaux sociaux. Merci infiniment. Vous avez plein de liens utiles dans les liens des épisodes. N’hésitez pas à aller sur le site parce que vraiment, Il y a tous nos guides gratuits qui peuvent vous aider, qui m’ont beaucoup aidé. Il y a tous nos épisodes solo, évidemment. Il y a tous les experts. Il y a le quiz. Il y a toutes nos petites affiches pour les enfants, nos aides. Donc allez y faire un tour, ça vous aidera peut-être. Allez, ciao!