Avant de démarrer cet épisode, sachez que l’on vous a concocté un guide basé sur ces 3 principes mais adapté aux parents et à la réalité de vos quotidiens, pour vous aider à vous reconnecter!
Dans cet épisode je reprends 3 des 7 grands principes du Dr John Gottman concernant les couples amoureux.
J’en ai déjà parlé la semaine dernière dans l’épisode 169, John Gottman est un psychologue américain, professeur émérite de l’Université de Washington et co-fondateur avec sa femme, du Gottman Institute.
Cet institut, unique en son genre, étudie les couples dans un environnement qui ressemble à un appartement, qu’il appelle le love lab. C’est comme le loft, il y a des caméras partout, pour les étudier, mais la grande différence, c’est que les 2 personnes présentes sont réellement en couple et sont branchées sur des électrodes et tout un tas de capteurs pour regarder en live leurs mesures physiologiques.
Oui, parce que Gottman, ne se contente pas de données psychologiques, il a récolté des datas précises sur les conséquences physiques de conflits que l’on peut vivre au sein des couples.
Spoiler alerte, même si les réseaux ne le montrent pas, tous les couples s’embrouillent.
Si vous êtes dans une phase difficile de votre couple; faites ce simple exercice dans un premier temps pour voir où mettre la jauge. D’après Dr Gottman dans 94% du temps, les couples qui sont capables de se remémorer les bons moments de leur débuts, de discuter de leur rencontre, de ce qui a fait qu’ils sont tombés amoureux, ont une chance de pouvoir sortir de leur difficultés. Lorsque leur vision est distordue par le ressentiment et la colère et qu’ils n’arrivent plus à ressentir la joie du début, alors, la fin du couple est peut-être proche.
Ça n’existe pas de vivre au quotidien avec une personne sans que des tensions apparaissent ou que des visions sur des valeurs fondamentales divergent. Et pourtant on peut vivre heureux malgré ça. Comment ?
Et bien Gottman a suivi des milliers de couples depuis plusieurs dizaines d’années et a réussi à extraire 7 lois qui font la différence dans une vie de couple.
J’ai choisi d’en aborder 3 extraits du livre : Les couples heureux ont leurs secrets.
Pour vous laisser le loisir d’aller acheter le livre et de découvrir par vous même les autres.
LES LIENS UTILES
Les épisodes du Podcast :
Épisode 169 – Baby clash, pourquoi tant de décalage entre hommes et femmes ?
Les livres du Podcast :
Les couples heureux ont leurs secrets – les sept lois de la réussite. John Mordechai Gottman
Autres liens :
LE WORKBOOK
The Gottman Institute
TRANSCRIPTION DE L’ÉPISODE
La force de Gottman réside dans le fait que tout ceci est basé sur des études précises et longitudinales. Il est assez drôle parce qu’il se targue de réussir à prédire à 97% la capacité d’un couple à rester ensemble ou non en les observant seulement 15 min pendant une dispute !
La façon dont nous nous disputons révèle l’état de santé de notre couple. Incroyable.
Allez c’est parti pour le premier point.
Continuer d’apprendre à connaître votre partenaire (la love map)
Pour démarrer j’ai choisi la première règle du livre ! Continuer d’apprendre à connaître votre partenaire.
Si vous êtes en couple, que vous écoutez cet épisode et que vous avez un ou plusieurs enfants, il est vraisemblable que vous soyez ensemble depuis plusieurs années.
Ce qui veut dire que la version de la personne que vous avez rencontrée, il y a X temps, a forcément évolué. Encore plus en devenant parents avec vos matrescence et patrescence respective.
Autant au début d’une relation on arrive à prendre du temps pour se connaitre, se découvrir, autant avec le quotidien parfois millimétré on perd cette aptitude à partager notre monde intérieur ensemble.
Mais au-delà de notre volonté de vouloir partager du temps, élever des enfants consomme de manière intense notre espace de couple.
Il est donc primordial de se poser pour nourrir son couple.
D’après John Gottman qui appelle cette règle GOLDEN 6 HOURS.
Les 6 heures dorées, c’est le nombre d’heures que l’on devrait passer ensemble en tant que partenaire par semaine à prendre soin de notre amour. Pas 6h d’affilée, mais 6h au compteur ou vous vous êtes connecté.
A vous de trouver le découpage de ces 6h qui correspond à votre saison de vie et vos rythmes.
Parce qu’autant dire qu’avec des enfants en bas-âge ces 6h peuvent vite paraître insurmontables.
J’ai moi-même fait le calcul la semaine dernière, on arrivait à peine à 2h cumulées en commun et encore… je pense exagérer un peu pour ne pas me faire pitié. Du coup cette semaine on s’est calé un resto et 2 soirées à la maison dédiées à nous 🙂
L’amour ça se cultive, vous le savez.
Lorsqu’on est en postpartum immédiat, cultiver son amour l’un pour l’autre doit encore plus passer par cette fameuse règle numéro 1, de connaître le monde intérieur de l’autre.
Les bouleversements sont tellement importants, au niveau individuel, que faire attention aux ressentis de de son ou sa partenaire est primordial pour que le décalage ne se crée pas.
Parfois, on est tellement perdu qu’on ne sait plus par où commencer.
Alors je vous propose 5 questions que vous pouvez poser pour démarrer une conversation quand vous êtes en postpartum et qu’un peu de brouillard s’est installé.
- Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi en ce moment ?
- Comment tu te sens dans notre relation ces derniers temps ?
- Comment je peux t’aider ?
- Est-ce que tu aurais aimé que ça se passe différemment ? Si oui, comment ?
- Comment tu te sens vis à vis de notre enfant ?
Le simple fait de poser ces questions, dans ce moment de fragilité, peut aider à faire redescendre la pression et se sentir compris•e.
Maintenant le but de l’exercice de Dr Gottman est de déterminer la Love Map. Une love map est la carte de notre amour la façon dont nous connaissons avec précisions ou non le monde de notre partenaire.
Pour cela il propose un jeu qui repose sur un questionnaire pour vérifier que vous êtes à jour sur la réalité de la vie de chacun.
Je vous en mets 10 pour vous donner un aperçu :
1) Nomme 2 de mes meilleurs amis
2) Qu’est ce que je portais quand on s’est rencontré ?
3) Qui est la personne que je préfère dans ma famille ?
4) Qu’est ce qui me stresse en ce moment ?
5) Qu’est ce qui m’a le plus marqué quand j’étais enfant ?
6) Nomme 2 personnes que j’admire le plus
7) Quelle célébration je préfère ?
8) Qui était mes meilleur•es ami•es quand j’étais enfant ?
9) Quel serait mon job idéal ?
10) Qu’est ce qui me rend le plus triste ?
Ce type de jeu vous pouvez le faire et le refaire, à plein de moments différents de vos vies.
Maintenant j’aimerais aborder les questions qui sont primordiales quand on devient parents quant à l’éducation de nos enfants.
J’en ai dégagé 5 mais à vous d’inventer celles qui vous tiennent en plus à cœur. Mais cette base vous aidera à définir votre vision de l’éducation.
1) Quelles sont les 3 valeurs les plus importantes pour toi en tant que parents, à transmettre à tes enfants et pourquoi ?
2) Quel est ton opinion sur les tendances éducationnelles ? Comment tu décrirais ta parentalité ou ce que tu envisages pour nos futurs enfants ?
3) Qu’est ce que tu as aimé dans ton enfance et que tu aimerais reproduire avec nos enfants ? (Rituels, fêtes, voyages, façons d’interagir avec l’enfant, place de l’enfant dans la famille)
4) Qu’est ce que tu as détesté, qui t’as blessé, nuit et que tu ne veux surtout pas reproduire ?
5) Comment voudrais-tu que nos enfants se sentent chez nous ?
Ce sont des petites questions ouvertes, auxquelles j’ai réfléchi, elles ne sont pas issues du livre, pour vous aiguiller. Parler de communication dans un couple est essentiel, mais parfois on n’a pas de porte d’entrée pour initier une conversation profonde, intimiste et même fun !
Il est important de prendre en compte la théorie de l’attachement dans cette première règle. D’ailleurs ça n’est pas mentionné dans le livre. Mais pour moi c’est fondamental.
En fonction de votre style d’attachement, répondre à ces questions peut être très difficile. Vous pouvez vous sentir oppressé et acculé si vous êtes distant, ou au contraire pressant et très en demande de ce type d’interaction si vous êtes préoccupé.
Le principal c’est de trouver un moment propice à tous les deux pour avoir ce moment d’intimité. Il y a plein de personnes pour qui avoir de l’intimité reste difficile.
Mais une chose est sûre il faut être 2 pour pouvoir être en couple, si vous êtes avec une personne qui refuse de s’investir émotionnellement, c’est à vous de décider si c’est en accord avec vos valeurs, avec vos envie pour une vie couple épanouie. Vous êtes la seule personne qui sait. En revanche, se sentir seul pour le reste de sa vie en couple, ce n’est pas la meilleure manière d’être épanoui.
Donc vous l’avez compris, construisez votre love map, elle est d’ailleurs dans le guide, et prenez le temps de trouver du temps. Dans cette saison de votre vie, si vous avez des enfants en bas-âge peut-être que le temps est raccourci, ou en tout cas dédié, à faire survivre des êtres humains, mais 10 min par ci, 10 par là, vous aideront forcément à grappiller des moments ensemble, qui sont essentiels.
La 2e règle d’or concerne l’influence que peuvent avoir nos partenaires dans notre vie.
Cette notion est primordiale et vient taper dans l’œil du patriarcat de manière générale. Lorsque nous acceptons que nous sommes une équipe, qu’il n’y a pas de perdants et de gagnants, qu’il y a 2 vérités de chaque côté, et qu’on peut avoir un point de vue différents et s’aimer quand même, on a bien plus de chance de durer sur le long terme.
Il ne parle pas ici, d’emprise, de vouloir forcer son opinion, mais bien de prises de décisions communes. Par exemple, moi j’adore recevoir du monde chez moi, mon mari beaucoup moins. Avant j’avais une grande tendance à inviter des amies, ou de la famille, sans lui en parler. Qu’est ce que ça lui envoyait comme signal ? Que son avis ne comptait pas. J’aurais pu et dû, lui demander si c’était ok et si non, pouvoir trouver un terrain d’entente pour que nos besoins soient respectés à tous les deux.
Laisser son ou sa partenaire avoir de l’influence sur nos choix de vie, nos visions a un immense impact sur la santé de votre relation. Dr John Gottman précise que dans l’étude qu’ils ont fait auprès de 130 couples, depuis leur mariage jusqu’à 9 ans après, ont trouvé que les hommes qui ne résistent pas l’influence de leur femme était plus heureux et avait moins de chance de divorcer.
C’est là que le patriarcat entre en jeu. Il explique qu’avant les hommes s’en sortaient avec leurs attitudes macho et ne craignaient pas que cela ait des répercussions au sein de leur couple, c’est comme ça qu’il le décrit, mais aujourd’hui, le sexisme ordinaire, le patriarcat qui a infiltré toutes les sphères de la société, a un réel impact sur la santé des couples. Les femmes acceptent moins les rapports de domination.
Il explique que statistiquement, quand un homme n’est pas capable de partager le pouvoir avec sa conjointe, il y a 81% de chance que son mariage s’écroule.
Dans les recherches qu’il a mené, il a constaté que c’est un problème masculin, de manière générale, de ne pas vouloir partager le pouvoir. Le fait d’accepter de ne pas avoir raison et d’essayer de trouver des solutions communes de la part des hommes envoie un signal fort à sa partenaire et le processus de réparation après une dispute peut être enclenché.
Ce qui est assez fou, c’est qu’il a aussi constaté que cela n’avait absolument pas le même impact lorsque c’est la femme qui a du mal à partager le pouvoir. Les résultats sur la satisfaction du couple sont différents. En gros ça ne met pas en péril leur mariage, contrairement aux hommes. En partie, il explique, parce que les femmes de manière générale, arrivent mieux à gérer les conflits et redescendent après une dispute. (Il y a tout un chapitre sur les 4 cavaliers à ne surtout pas dégainer en cas de conflits), qu’elles utilisent beaucoup moins, contrairement aux hommes qui se sentent attaqués plus vite. (Ce sont des généralités)
Ce qui ressort de l’étude, est que lorsqu’un homme accepte l’influence de sa femme, il solidifie son amitié pour elle et donc les chances pour le couple de survivre.
Je me souviens avoir été marquée par une phrase prononcée par Willow Smith dans l’émission Red Talk Table avec elle, sa grand-mère et sa mère, où elles évoquent le couple de manière générale. Willow, à peine 20 ans, expliquait qu’elle avait appris de ses parents à être d’accord de ne pas être d’accord. Je vous le dis à nouveau ” Être d’accord de ne pas être d’accord”. Agree to disagree.
Ca m’avait bluffée, parce qu’à l’époque je fonctionnais de manière binaire, tu es avec moi ou contre moi… j’ai encore cette tendance, parce que j’ai de la difficulté à me laisser influencer dans mon couple. Et c’est un vrai souci.
La manière de résoudre un conflit est codifiée.
Pour John Gottman, la manière dont on résout un conflit de façon intelligente regroupe plusieurs critères qu’il a retrouvés de manière récurrente dans tous les couples qu’il a étudiés.
Alors c’est quoi leur secret ?
Il faut 5 étapes pour le réussir. Mais je vais me concentrer sur la première uniquement, qui change tout.
La première concerne le fait de démarrer un reproche de manière douce. Je sais quand je suis vénère, je suis plus un dragon que bouddha, mais apparemment ça marche !
Je sais quand on n’a pas dormi, qu’on est exaspéré par l’attitude de l’autre ou par son manque de considération, on a du mal à ne pas démarrer au 1/4 de tour. C’est quelque chose sur laquelle je travaille ardemment!
Mais ce démarrage doux, avec le ton et la gestuelle appropriée est essentiel pour que la personne en face entende ce que l’on a à dire.
Par exemple, si un invité oubliait un parapluie chez vous, vous ne vous permettiez pas de lui dire “Mais c’est insupportable, tu penses jamais à prendre tes affaires ? T’as pas de tête ou quoi? Tu penses que je suis ton esclave ou quoi ?” Clairement vous avez assez d’éducation pour ne pas le faire.
Et bien avec votre partenaire ça doit être la même chose.
Si on démarre en méprisant la personne à qui on parle, on a déjà perdu.
Le mépris est le poison du couple. C’est ce qui ressort de tout son livre. Si vous avez du mépris pour votre partenaire, l’amour n’est plus là.
Donc ça peut prendre cette forme “Je me sens…. quand la … et j’ai besoin de..” Soyez poli, montrez de l’appréciation et n’accumulez pas de ressentiment. C’est le meilleur moyen de pouvoir faire des remontrances de manière audible.
Je sais plus facile à dire qu’à faire!
Rien que ce type de phrasé peut aider à faire redescendre la tension et à capter l’attention de la personne en face.
Pourquoi ce premier volet, est aussi genré, de son point de vue ?
Parce que Dr Gottman a montré, via les mesures physiologiques, que les hommes mettent plus de temps à digérer de l’agressivité. Il l’explique par un mécanisme évolutif, mais en tout cas, dans les datas de la tension artérielle et des battements de cœur, le stress physiologique des hommes est plus fort et dure plus longtemps.
Ce qui fait que quand on arrive en étant agressive, pour beaucoup, le mode fuite ou bagarre est activé et on le sait, ça ne sert à rien quand tout notre système pense qu’il est attaqué et qu’il doit œuvrer à sa survie.
Concrètement, si vous avez une montre connectée ou autre, vous pouvez voir quand vous avez un pic au niveau des battements de cœur. Si on dépasse les 100 battements minutes, Gottman explique que c’est impossible de continuer une conversation et qu’il faut l’arrêter.
Il met aussi en évidence, le fait qu’il faut 20 MIN à. notre corps pour redescendre, 20 MIN !
Ce qui veut dire, qu’en démarrant un reproche de manière tranquille, on a TOUTES les chances d’étre écoutée, surtout si on est une femme.
Je sais, ça donne la sensation qu’on doit encore une fois faire un effort, mais se montrer du respect même quand on se dispute est essentiel.
Le dernier point dont je voulais parler dans les disputes, mais qui n’est pas dans ce chapitre et qui m’a marquée, c’est le fait d’avoir un code commun, un signe qui vous appartient pour faire redescendre la pression. Celles et ceux qui utilisent ça ont compris quelque chose d’essentiel dans la dispute, rien ne sert d’aller trop loin, on est de toute façon une équipe, on n’est pas d’accord sur le moment. Ce n’est pas grave.
Je vous donne un exemple, vous êtes en train de vous embrouiller, la voix monte, et votre partenaire qui sent que ça part en vrille, vous tire la langue, vous répond tout de suite en lui tirant la langue en retour. Là, vous avez réussi à vous montrer mutuellement que vous êtes dans la même équipe. Que vous ne voulez pas risquer de faire disparaître votre couple en allant trop loin dans les mots. Vous avez votre code.
J’ai trouvé cette partie formidable.
De manière générale, le livre est assez exceptionnel, si vous l’achetez, je vous recommande de lire des parties avec votre moitié, il y a plein de questions hyper intéressantes pour se reconnecter.